PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a accusé jeudi les responsables politiques libanais de « non assistance à pays en danger », alors que le Liban est plongé dans une crise socio-économique sans précédent.
« Je serais tenté de qualifier les responsables politiques libanais de non assistance à pays en danger, tous autant qu'ils soient », a déclaré à la presse M. Le Drian, dénonçant l'inaction de la classe politique face au risque «d'effondrement » du pays.
« C'est aux autorités libanaises de prendre en main le destin de leur pays, en sachant que la communauté internationale regarde avec angoisse » la situation se dégrader, a-t-il prévenu, nouvelle expression de la pression que la France tente de mettre depuis des mois sur les dirigeants politiques libanais pour qu'ils forment un gouvernement, pour l'instant sans succès.
« Si le Liban s'effondrait ce serait une catastrophe pour les Libanais (...) pour les réfugiés palestiniens, syriens, et pour l'ensemble de la région. Il est encore temps d'agir, parce que demain il sera trop tard », a-t-il mis en garde.
Près de sept mois après l'explosion qui a ravagé le port de Beyrouth et détruit des quartiers entiers de la capitale, le 4 août 2020, le Liban est toujours plongé dans la paralysie politique alors que le pays sombre économiquement et est secoué de nombreuses manifestations et troubles.
Le gouvernement a démissionné après l'explosion mais il gère encore les affaires courantes. Saad Hariri, désigné Premier ministre fin octobre, n'a toujours pas formé son équipe, dans un pays habitué aux marchandages politiques interminables.
Le président français Emmanuel Macron, qui s'est rendu à deux reprises depuis l'explosion à Beyrouth, a tenté - sans succès jusqu'ici - d'arracher la formation d'un gouvernement prêt à engager des réformes structurelles pour sortir le Liban de l'ornière politique et sociale, alors que la communauté internationale a préparé un plan d'aide soumis à certaines conditions, dont la mise en place d'un gouvernement.