WASHINGTON: Le président des Etats-Unis Joe Biden a signé dimanche un décret pour faciliter l'accès au vote des Américains en commémoration du 56e anniversaire du « Bloody Sunday », lorsqu'une marche pour la défense du droit de vote des Afro-Américains avait été violemment réprimée par la police à Selma, dans l'Alabama.
Cette décision intervient alors que plusieurs parlements locaux où les républicains sont majoritaires tentent de restreindre l'accès au vote en réponse à la défaite de Donald Trump à la présidentielle du 3 novembre. Le milliardaire assure, sans preuves, que le scrutin a été entaché de fraudes.
Des propositions de loi visent notamment à limiter la population éligible au vote par correspondance ou à faciliter l'annulation d'un plus grand nombre de bulletins considérés comme non conformes.
« Aujourd'hui, jour anniversaire du Bloody Sunday, je signe un décret pour rendre plus facile pour les électeurs de s'inscrire pour voter, et améliorer l'accès au vote », a dit M. Biden dans des propos pré-enregistrés, transmis par la Maison Blanche.
« Tout électeur devrait pouvoir voter et voir son vote être pris en compte », a déclaré le chef de l'Etat. « Si vous avez les meilleures idées, vous n'avez rien à cacher. Laissez les gens voter ».
Mercredi, la Chambre des représentants, où les démocrates sont majoritaires, avait adopté un projet de loi visant à lutter contre les obstacles au vote dans le pays. Le texte, soutenu par Joe Biden, doit maintenant aller au Sénat (50 démocrates contre 50 républicains) où son avenir est très incertain.
Le décret du président demande notamment l'amélioration ou la modernisation des sites internet fédéraux fournissant des informations sur les élections et le vote. Il veut en particulier faciliter le vote des personnes handicapées ou incarcérées.
Mais il ne comprend pas de mesures concrètes et immédiates et pourrait n'avoir qu'un effet limité sur les tentatives de restreindre l'accès au vote.
« Le président n'a pas l'autorité exécutive pour empêcher un Etat de prendre ce genre de décisions », a dit un responsable de l'administration Biden lors d'un briefing samedi.
Le 7 mars 1965, des centaines de manifestants pacifiques avaient été violemment réprimés par la police à Selma. Quelques mois plus tard, en août, le Congrès adoptait le « Voting Rights Act », qui supprimait tests et taxes pour devenir électeur.
Ce qui reste de « la marche de Selma, c'est que bien que rien ne puisse empêcher un peuple libre d'exercer son pouvoir le plus sacré en tant que citoyen, certains font tout leur possible pour lui retirer ce pouvoir », a dit M. Biden.
Selon le président, « des responsables élus dans 43 Etats ont déjà présenté plus de 250 projets de loi pour que ce soit plus difficile pour les Américains de voter ». « Nous ne pouvons pas les laisser réussir ».