Musée de l'immigration à Paris: «Ma nomination ouvre le champ des possibles», dit Pap Ndiaye

Le Palais de la Porte Dorée, institution publique qui comprend le Musée de l'histoire de l'immigration et l’Aquarium tropical (Photo, AFP).
Le Palais de la Porte Dorée, institution publique qui comprend le Musée de l'histoire de l'immigration et l’Aquarium tropical (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 07 mars 2021

Musée de l'immigration à Paris: «Ma nomination ouvre le champ des possibles», dit Pap Ndiaye

  • Cette nomination, beaucoup la voient comme un symbole. Celle d'un homme métis, né d'un père sénégalais et d'une mère française, à la tête d'une grande institution culturelle française
  • C'est «La condition noire, essai sur une minorité française» (Calmann-Lévy), son ouvrage de référence, publié en 2008, qui l'a fait connaître auprès du grand public

PARIS: « Ma nomination est d'abord due à mon travail d'historien », assure-t-il. Pourtant, Pap Ndiaye ne rejette pas la charge symbolique de son arrivée à la tête du Palais de la Porte Dorée, estimant qu'elle « ouvre le champ des possibles » aux jeunes « non-blancs ».

Cet universitaire de 55 ans, spécialiste de l'histoire sociale des États-Unis et des minorités, a pris, le 1er mars, la tête du Palais de la Porte Dorée, institution publique qui comprend le Musée de l'histoire de l'immigration et l’Aquarium tropical, hébergés au sein du palais, situé dans l'est de la capitale.

Une nomination que beaucoup voient comme un symbole. Celle d'un homme métis, né d'un père sénégalais et d'une mère française, à la tête d'une grande institution culturelle française, chargée, qui plus est, des questions d'immigration et de mémoire.

« Ma nomination est d'abord due à mon travail d'historien, j'ai une longue carrière d'universitaire, une carrière à l'international », égrène-t-il d'un ton posé lors d'un entretien

« Mais je ne suis pas aveugle à la question du symbole, à laquelle je ne tourne pas le dos. Je m'assume tel quel avec ma couleur de peau et je sais que ma nomination ouvre le champ des possibles à de nombreux enfants non-blancs », poursuit-il.

Vulgariser et transmettre

Normalien, agrégé d'histoire et titulaire d'un doctorat obtenu à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Pap Ndiaye, a été professeur de nombreuses années à Sciences Po Paris. Respecté par ses pairs, il fait figure de « pointure » sur les questions liées aux minorités.

Mais c'est « La condition noire, essai sur une minorité française » (Calmann-Lévy), son ouvrage de référence, publié en 2008, qui l'a fait connaître auprès du grand public.

« Mon objectif, c’était de fournir des arguments et des savoirs aussi robustes que possible à ces jeunes qui manquent de références solides. Il me semblait que cela relevait de mon rôle de pédagogue d'offrir ces fondements », détaille-t-il.

En 2019, toujours avec l'envie de vulgariser ses sujets d'étude, il devient conseiller scientifique de l'exposition « Le modèle noir » qui s'est tenue au musée d'Orsay, sur la représentation des Noirs dans les arts visuels. Plus récemment, il a co-présenté, un rapport sur la diversité à l'Opéra de Paris. 

« Je m'intéresse depuis très longtemps au monde de la culture (...) qui doit s'ouvrir et parler du monde tel qu'il est », souligne-t-il, voyant dans son arrivée au Palais de la Porte dorée « une nouvelle étape ». 

Tout d'abord « musée des Colonies », puis, « de la France d'outre-mer », et enfin des « Arts d'Afrique et d'Océanie », le musée de l'histoire de l'immigration, qui avait fermé ses portes en 2003 pour rouvrir en 2007, a une histoire mouvementée.

Pas contre l’universalisme

Pas de quoi effrayer Pap Ndiaye qui ambitionne de faire de ce musée « un établissement culturel central dans le paysage français mais aussi international ». 

Pour cela, c'est toute l'exposition permanente qui est en train d'être repensée. Celle-ci, qui aborde la question des migrations vers et depuis la France, va être enrichie pour y inclure le 18e siècle et la question de la traite négrière. 

L'historien veut aussi faire de ce lieu un endroit où l'on débat des questions de colonisation, thème qui enflamme régulièrement la société française. Pour y parvenir, il souhaite l'ouvrir aux étudiants et aux universitaires afin d'y organiser des colloques et des séminaires. 

« Ces questions intéressent les étudiants. Si elles ne sont pas débattues dans l'université, alors, elles le seront ailleurs avec des ressources qui sont discutables », estime-t-il. 

Alors qu'il a passé sa vie à s'intéresser aux minorités, que répond-il à ceux qui dénoncent un retour de la question « raciale », au détriment de l'universalisme républicain ? « La critique universaliste manque son objectif si elle considère que travailler sur des groupes particuliers c'est tourner le dos à l'universalisme », rétorque-t-il. 

« Au contraire, c'est prendre l’universalisme au sérieux en réclamant que les devises sur les frontons des bâtiments de la République soient inscrites dans la vie des personnes ».


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).