PARIS : D'Ingres à Raphaël, des œuvres phares de six musées ont été sélectionnées au terme d'un concours pour être numérisées, afin que le visiteur virtuel puisse manipuler leur double numérique sur son smartphone, ont annoncé mercredi les trois sociétés organisatrices.
Le transporteur d'œuvres d'art ESI s'est associé à Clic France (Club Innovation & Culture) et à Artmyn, centre de numérisation d'œuvres d’art, pour lancer cette initiative.
Les musées étaient appelés à présenter des candidatures, accompagnées d'une note relatant l'histoire autour de l'œuvre proposée.
Le transport et la numérisation à Paris se dérouleront entre mars et septembre. A partir d’avril, les contenus numériques seront progressivement révélés sur les réseaux sociaux, les sites des musées et les trois partenaires du concours.
Ont été choisis un tableau d'Ingres du musée Condé de Chantilly, un dessin de Raphaël qui ne peut être exposé en raison de sa fragilité, présenté par un musée de Bayonne, une boite à cigares peinte d’une Andromède enchainée du musée Henner à Paris, une Vierge du XVème siècle du Petit Palais, la « Belle cuisinière » de Boucher du musée Cognaq-Jay.
Un prix « coup de cœur » a été attribué au musée de Valence, qui fera numériser un « os coché »" de plus de 14 000 ans, l’un des premiers calendriers de l’humanité.
« En créant des jumeaux numériques, on permet aux tableaux de quitter leurs cimaises pour aller à la rencontre de nouveaux publics, tandis qu’en montrant la texture, les coups de pinceaux, les repentirs et les gestes des artistes, on peut ouvrir le champ de la médiation culturelle », observe Grégoire Debuire, d’Artmyn.
Après numérisation, les musées obtiendront la création d'un double digital en haute résolution qui pourra être zoomé, tourné, incliné et manipulé sur tablette, smartphone, ordinateur, écran géant. Le visiteur réel ou virtuel du musée pourra presqu'avoir l'impression de tenir entre ses mains l'œuvre originale.
L’orientation de la lumière sera modulable et révèlera le relief, la texture, la technique. L’œuvre pourra également être visualisée sous UV, infrarouge et en mode topographique pour révéler les dessous (dessins sous-jacents, restaurations, support).
D'autres numérisations seront offertes à six institutions culturelles supplémentaires, ont indiqué les trois partenaires.