L'impasse des discussions sur le barrage nécessite une coordination, selon les présidents égyptien et soudanais

Le président Abdel Fattah El-Sissi, à gauche, rencontre le général Abdel Fattah Burhan, chef du Conseil souverain au pouvoir, au palais présidentiel au Soudan. (Photo, Conseil souverain du Soudan via Reuters)
Le président Abdel Fattah El-Sissi, à gauche, rencontre le général Abdel Fattah Burhan, chef du Conseil souverain au pouvoir, au palais présidentiel au Soudan. (Photo, Conseil souverain du Soudan via Reuters)
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Publié le Dimanche 07 mars 2021

L'impasse des discussions sur le barrage nécessite une coordination, selon les présidents égyptien et soudanais

  • El-Sissi a évoqué le différend frontalier entre le Soudan et l'Éthiopie ainsi que la sécurité dans la région de la mer Rouge
  • La visite intervient au milieu d'un rapprochement entre les deux gouvernements

LE CAIRE: Le président égyptien Abdel Fattah El-Sissi s'est rendu samedi au Soudan pour la première fois depuis le renversement de l'ancien président Omar Bashir, au moment où les voisins tentent de sortir de l'impasse causée par la construction d’un barrage de plusieurs milliards de dollars par l'Éthiopie.

Lors de sa rencontre à Khartoum avec Abdel Fattah Al-Burhan, président du Conseil de souveraineté du Soudan, El-Sissi a affirmé qu'il était fermement convaincu que la sécurité et la stabilité du Soudan sont partie intégrante de la sécurité et de la stabilité de l'Égypte.

Une déclaration de la présidence égyptienne a révélé qu’un accord entre El-Sissi et Al-Burhan selon lequel l'étape actuelle des discussions sur le barrage nécessite les plus hauts niveaux de coordination entre les deux pays.

La déclaration insiste sur le fait que l'Égypte soutenait la proposition soudanaise de former un quatuor international, qui comprend la présidence de l'Union africaine, les États-Unis, l'UE et l'ONU, pour servir d’arbitre dans la question du barrage éthiopien.

El-Sissi et Al-Burhan ont également accepté de rejeter toute mesure unilatérale visant à monopoliser les ressources du Nil Bleu.

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Le chef du Conseil souverain, Abdel Fattah Al-Burhan, marche avec le président Abdel Fatah El-Sisi, lors d'une cérémonie de bienvenue à Khartoum, au Soudan, le 6 mars 2021 (Photo, Reuters)

Les deux leaders ont en outre discuté des moyens de renforcer les relations bilatérales à tous les niveaux, ainsi que de plusieurs questions régionales et internationales d'intérêt commun, en particulier l'évolution de la situation dans la région frontalière soudano-éthiopienne, et les

récentes mesures prises par le Soudan visant à étendre la souveraineté de l'État sur ses frontières orientales bordant l'Éthiopie.

Ils ont en outre discuté des développements dans la Corne de l'Afrique et en Afrique de l'Est. Les discussions, selon la présidence égyptienne, ont reflété une compréhension mutuelle des moyens de traiter les problèmes d'une manière qui garantisse le renforcement des capacités africaines pour faire face aux défis auxquels est confronté le continent dans son ensemble.

Al-Burhan a apprécié la position de l'Égypte en faveur du Soudan pour faire face aux répercussions de diverses crises, ainsi que pour contribuer à retirer le nom du Soudan de la liste américaine des pays parrainant le terrorisme.

Il a affirmé le désir et la volonté du Soudan de lancer des projets conjoints entre l'Égypte et le Soudan et d'améliorer les perspectives de coopération, en particulier aux niveaux politique, économique, sécuritaire et militaire.

De son côté, El-Sissi a confirmé le soutien continu de l'Égypte au gouvernement et au peuple soudanais, ainsi que son intérêt pour le renforcement des relations bilatérales de manière à renforcer le partenariat stratégique basé sur le respect mutuel et la coopération au profit des deux pays.

Il y a eu une activité diplomatique et militaire de haut niveau entre les deux pays ces derniers jours.

La ministre soudanaise des Affaires étrangères Maryam Al-Mahdi a rencontré mardi El-Sissi et son homologue égyptien Sameh Shoukry au Caire.

Le chef d'état-major des forces armées égyptiennes, Mohamed Farid, a fait une visite de deux jours à Khartoum, au cours de laquelle un accord pour la coopération dans les domaines de la formation et de la coordination militaires, a été signé.

Vendredi, l'ONU a proposé d'aider à faire avancer les négociations entre l'Égypte, le Soudan et l'Éthiopie sur la question du grand barrage de la Renaissance éthiopienne que l'Éthiopie est en train de construire à 15 kilomètres de la frontière soudanaise, pour un coût estimé à 5 milliards de dollars.

Lors d'un appel téléphonique avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, vendredi, Shoukry « a souligné la nécessité de lancer un processus de négociation sérieux et efficace » sur le barrage avant un deuxième cycle de remplissage prévu cet été, a rapporté Reuters.

L'Éthiopie, qui affirme avoir le droit d'utiliser les eaux du Nil, a commencé à remplir le réservoir derrière le barrage l'été dernier après que l'Égypte et le Soudan n'ont pas réussi à obtenir un accord juridiquement contraignant sur l'exploitation du barrage hydroélectrique.

Le Soudan craint que le barrage n'augmente le risque d'inondation et n'affecte le fonctionnement en toute sécurité de ses propres barrages sur le Nil, tandis que l'Égypte, en pénurie d'eau, craint que ses approvisionnements en provenance du Nil ne soient touchés.

Des années de discussions diplomatiques sur le projet du grand barrage de la Renaissance éthiopien se sont plusieurs fois arrêtées.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".