Pour les chrétiens d'Irak, mieux vaut se languir du pays qu'y mourir

Cette photo prise le 24 février 2021 montre une vue aérienne de la statue de la Vierge Marie à l'Église syriaque catholique de l'Immaculée Conception (al-Tahira-l-Kubra), dans la ville à prédominance chrétienne de Qaraqosh, dans la province de Ninive, à une trentaine de kilomètres de Mossoul. La province de Ninive, dans le nord de l'Irak, est le cœur de la communauté chrétienne du pays et sa capitale, Mossoul, est l'endroit où le groupe État islamique a choisi d'annoncer la création de son "califat" en 2014. Zaid AL-OBEIDI / AFP
Cette photo prise le 24 février 2021 montre une vue aérienne de la statue de la Vierge Marie à l'Église syriaque catholique de l'Immaculée Conception (al-Tahira-l-Kubra), dans la ville à prédominance chrétienne de Qaraqosh, dans la province de Ninive, à une trentaine de kilomètres de Mossoul. La province de Ninive, dans le nord de l'Irak, est le cœur de la communauté chrétienne du pays et sa capitale, Mossoul, est l'endroit où le groupe État islamique a choisi d'annoncer la création de son "califat" en 2014. Zaid AL-OBEIDI / AFP
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Publié le Vendredi 05 mars 2021

Pour les chrétiens d'Irak, mieux vaut se languir du pays qu'y mourir

  • Au fil des drames, la communauté chrétienne d'Irak s'est réduite comme peau de chagrin, sous le regard compatissant d'expatriés pour qui le retour n'est pas une option
  • D'Erbil à l'Australie, d'Amman à la Suède, rencontre avec des familles rêvant d'exil ou d'autres, déjà parties depuis des années, qui se languissent du pays

BAGDAD : Certains sont partis lors de l'invasion américaine, d'autres pendant la guerre civile ou quand les jihadistes ont occupé leur village: au fil des drames, la communauté chrétienne d'Irak s'est réduite comme peau de chagrin, sous le regard compatissant d'expatriés pour qui le retour n'est pas une option.

D'Erbil à l'Australie, d'Amman à la Suède, l'AFP a rencontré des familles rêvant d'exil ou d'autres, déjà parties depuis des années, qui se languissent du pays.

Leur point commun: toutes espèrent des paroles fortes du pape François début mars en Irak, sans se bercer toutefois d'illusions sur un pays ballotté de conflit armé en crises économiques, en passant par des vagues d'assassinats.

"J'espère qu'en visitant l'Irak, le pape va demander aux pays qui reçoivent des réfugiés chrétiens de nous aider", résume Saad Hormuz, un ancien chauffeur de taxi de Mossoul, dans le nord de l'Irak, parti vivre en Jordanie. "Parce que retourner en Irak, c'est impossible!"

En 2003, quand Saddam Hussein est renversé, l'Irak compte encore 1,5 million de chrétiens, sur un total de 25 millions d'habitants, soit 6% de la population. Aujourd'hui, dans un pays où aucun recensement n'a été mené depuis des années, ils seraient entre 300.000 et 400.000 - pour 40 millions d'habitants -, dit à l'AFP William Warda, dirigeant d'une ONG défendant les minorités, Hammourabi.

Près d'un demi-million d'entre eux sont partis aux Etats-Unis. D'autres ont préféré la Scandinavie ou encore l'Australie. C'est le cas de Rana Saïd, 40 ans, partie il y a plus d'une décennie de Mossoul, dans le nord frontalier de la Syrie et de la Turquie.

De Mossoul à la Gold Coast

Le soir du Nouvel an 2007, quand l'oncle et la tante de cette dentiste syriaque orthodoxe sont tués par des tirs aveugles de soldats américains, Rana et son époux Ammar al-Kass décident d'abord de rester.

Mais, las de ne pas obtenir justice, le couple finit par rejoindre en 2008 le Kurdistan irakien voisin. A l'époque, ils fuient aussi "une série d'assassinats menée par des milices" - contre des chrétiens mais pas seulement - alors reines du pays en pleine guerre confessionnelle, dit à l'AFP Ammar, un biologiste vétérinaire de 41 ans.

En 2013, le couple fait le grand saut, direction la "Gold Coast" australienne, où les parents retrouvent des emplois dans leur domaine et où la famille s'agrandit: après Sara, naissent Liza puis Rose.

C'est depuis ce bout du monde que la famille Kass suit avec anxiété la percée du groupe Etat islamique (EI) dans son village d'origine à l'été 2014.

"A l'époque, j'étais enceinte de Liza donc Ammar éloignait de moi téléphones et ordinateurs. Il ne voulait pas que je regarde les infos et que cela m'inquiète et fasse du mal à mon bébé", se souvient Rana. "Je faisais régulièrement ce cauchemar horrible dans lequel des jihadistes tuaient et violaient ma famille", poursuit-elle en retenant ses larmes, alors que les jhadistes s'en sont particulièrement pris aux minorités, réduisant des femmes au rang d'esclaves sexuelles notamment des Yazidies.

Ammar découvre lui les images de la destruction de l'église Sainte-Marie vieille de 1.200 ans, au coeur de Mossoul, alors "capitale" irakienne du "califat" autoproclamé. "Mon père s'est marié là-bas et elle a été entièrement rasée."

Aujourd'hui, de leur pays d'origine, les trois petites filles du couple, âgées de trois à dix ans, ne connaissent que l'arabe, parlé à la maison, et l'araméen, la langue du Christ, que leurs parents mettent un point d'honneur à leur apprendre. Leur anglais est lui mâtiné d'un fort accent australien.

Après l'EI, les milices

L'arrivée des pick-up surmontés du drapeau noir de l'EI, Saad Hormuz, 52 ans, l'a vécue en direct, lui. Le 6 août 2014, les jihadistes débarquent à Bertalla, grosse bourgade multiethnique aux portes de Mossoul, où il exerce alors comme chauffeur de taxi.

"On a d'abord fui vers al-Qoch", localité chrétienne plus au nord, "puis vers Erbil", la capitale du Kurdistan, raconte-t-il à l'AFP. Avec sa femme Afnane et leurs quatre enfants, ils vivent un mois dans une église avant de louer un appartement - à 150 dollars par mois pendant près de trois ans, aux dépens de leurs économies.

Quand l'armée annonce la libération de Bertalla en octobre 2017, la petite famille croit pouvoir revenir à la vie d'avant.

Mais le domicile familial a été brûlé et pillé. Et, une fois les dégâts matériels réparés, les Hormuz découvrent que tout a changé à Bertalla.

Les anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi, désormais majoritaires dans la plaine de Ninive, ont pris la haute main. Ces forces, en majorité pro-Iran et chiites, prennent leur revanche dans une province où sunnites et chrétiens sont plus nombreux: rackets et intimidations y sont régulièrement dénoncés.

"On vivait dans la peur avec des check-points et des milices partout. A un moment, ils ont même dit à ma femme de se voiler!" s'insurge Saad. Alors, en février 2018, "j'ai tout vendu, même mon taxi, et on est partis en Jordanie", raconte-t-il dans son deux-pièces d'un quartier populaire d'Amman.

La capitale jordanienne ne doit constituer qu'une étape pour la famille Hormuz qui rêve de Canada, où sont déjà installés des proches. Mais entre la pandémie de Covid-19 et l'afflux de réfugiés chassés par l'EI d'Irak et de Syrie, leur dossier n'avance pas.

Bloqué dans un pays où les réfugiés n'ont pas le droit de travailler, réduit parfois à se rendre dans les soupes populaires des églises, le couple fait du soutien scolaire bénévole auprès de jeunes réfugiés chrétiens d'Irak, pour s'occuper.

Aujourd'hui, ils attendent du pape François qu'il appelle les pays d'accueil à "aider" les réfugiés chrétiens.

C'est souvent en Jordanie ou au Liban que de nombreux chrétiens irakiens s'installent et activent des contacts faits au pays pour déposer leur dossier d'émigration et, en attendant, recommencent une vie précaire censée rester temporaire.

Comme à la maison... en Suède

Les ouailles de l'évêque chaldéen Saad Sirop Hanna non plus ne veulent pas rentrer. En 2017, ce prélat natif de Bagdad a été envoyé en Suède par l'Eglise chaldéenne pour prendre la tête de sa plus grande congrégation en Europe - environ 25.000 fidèles.

Comme les 146.000 résidents nés en Irak que compte la Suède, l'évêque Hanna a vu son pays plonger dans un "énorme chaos" après l'invasion américaine.

En 2006, alors qu'il est encore prêtre à Bagdad, il est pris en otage par des jihadistes après une messe. "J'ai subi beaucoup de choses, dont la torture et l'isolement", raconte-t-il à l'AFP. Pendant 28 jours au total.

"Cette expérience m'a rendu plus fort, elle a été une renaissance. Depuis, je regarde la vie différemment, avec beaucoup d'amour et comme une bénédiction", dit-il, pudiquement.

Si l'Eglise l'a ensuite envoyé étudier à Rome, il a tenu à repasser par Bagdad avant de s'installer à Sodertalje, ville au sud-ouest de Stockholm devenue une étape incontournable pour les nouveaux arrivants irakiens.

C'est là que Raghid Bena a rejoint son frère en 2007 à l'âge de 26 ans. "Il y a tellement de chaldéens ici que je n'ai même pas l'impression d'être en exil", souligne ce dentiste qui a rouvert la clinique dentaire fermée à Mossoul en raison du racket des jihadistes.

"Dix fois moins" à Bagdad

Qu'il s'agisse des frères Bena ou des familles Kass et Hormuz, ils ont tous laissé derrière eux leurs parents. C'est souvent le cas, relève William Warda, de l'ONG Hammourabi.

Avant, on comptait environ cinq membres par famille chrétienne en Irak  "aujourd'hui, c'est autour de trois", généralement les plus vieux qui sont restés alors que les enfants sont partis chercher un avenir meilleur ailleurs, dit-il. Rien qu'à Bagdad, affirme-t-il à l'AFP, "il y avait 750.000 chrétiens en 2003, ils sont dix fois moins aujourd'hui".

Si les départs ont commencé en 2003, voire même avant - sous la dictature de Saddam Hussein -, un événement a accéléré l'exode dans la capitale, assure à l'AFP le père Younan al-Farid: un attentat d'al-Qaïda contre la cathédrale Notre-Dame du Perpétuel secours qui a fait plus de 50 morts la veille de la Toussaint 2010.

Au pays, avec moins de fidèles, "20 à 30% des églises d'Irak ont fermé", poursuit ce prêtre grec-orthodoxe qui a lui-même vu son frère partir au Canada et sa soeur aux Etats-Unis. Et "les départs continuent, les chrétiens attendent seulement d'avoir assez d'argent pour partir".

"Pas ma place"

L'argent, c'est la principale raison qui pousse justement Haval Emmanuel à vouloir partir. Sa fille aînée est déjà en Norvège avec son mari et lui attend désormais une réponse au dossier d'émigration qu'il a déposé avec sa femme et leurs trois autres petits. Ce fonctionnaire chaldéen installé au Kurdistan irakien, depuis qu'une milice a posé une bombe devant l'école de ses enfants dans son quartier auparavant majoritairement chrétien à Bagdad en 2004, n'arrive plus à joindre les deux bouts.

"Je ne reçois plus qu'un salaire, partiel, tous les deux mois", raconte-t-il à l'AFP de sa maison située à deux pas de l'évêché d'Ankawa, dans le centre d'Erbil, capitale de cette région autonome où les autorités peinent à payer leurs fonctionnaires depuis des mois. Et, "dès que je le touche, je paye mes dettes et je n'ai plus rien."

En janvier, il a vu son frère et sa soeur partir avec leur famille au Liban. "S'ils ouvraient toutes les portes, soyez sûrs qu'il ne restera plus aucun chrétien le lendemain", avance-t-il. "Dans ce pays, on est étouffés de partout: on n'a ni aide sociale, ni services de santé, ni écoles publiques, ni travail."

Surtout, à l'étranger, "on se sentira enfin respecté comme humain", ajoute M. Emmanuel, qui se dit déboussolé par la présence "partout" de "portraits (du défunt Guide suprême iranien Rouhollah) Khomeini", placardés par les groupes armés chiites pro-Iran. "C'est l'espace public et je n'y ai pas ma place."

"Un ange face aux démons"

Après l'invasion américaine de 2003, les leviers politiques et économiques du nouvel Irak ont été répartis entre les chiites (deux tiers de la population), les sunnites et les Kurdes - majoritairement sunnites.

La nouvelle législation est ainsi exclusivement d'inspiration musulmane, à tel point qu'aujourd'hui encore, les chrétiens d'Irak sont régis par un code de la famille... islamique.

Quinquagénaire ayant grandi à Bassora, à la pointe sud de l'Irak, avant de se marier à Bagdad, Haval Emmanuel dit raconter souvent à ses enfants le "bon vieux temps", celui de sa jeunesse quand l'Irak était un phare culturel et universitaire du monde arabe. Mais ces souvenirs sont désormais bien loin. "Aujourd'hui, je pleure quand je vois qu'à Bassora, là où sont tirés le pétrole et les richesses d'Irak, le long de la mer, les gens n'ont pas d'eau potable."

Tout cela est la faute des politiciens, accuse M. Emmanuel, dont la fille sera de la chorale qui accueillera le pape François début mars à Erbil.

Qu'attend-il de cette visite historique? C'est "comme un ange qui descend sur l'Irak. Mais combien de démons va-t-il trouver ici? Un homme de paix qui visite des seigneurs de guerre, comment pourrait-il les faire changer?".


Pour l'Iran, le mandat d'arrêt de la CPI contre Netanyahu signifie «la mort politique» d'Israël

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  • Dans cette première réaction officielle de l'Iran, M. Salami a qualifié les mandats d'arrêt de la CPI de "mesure bienvenue"
  • Israël et des pays alliés ont critiqué la décision de la CPI d'émettre jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de M. Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant

TEHERAN: Le chef des Gardiens de la Révolution iraniens a estimé vendredi que les mandats d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et son ancien ministre de la Défense signifiaient la "mort politique" d'Israël.

"Cela signifie la fin et la mort politique du régime sioniste, un régime qui vit aujourd'hui dans un isolement politique absolu dans le monde et dont les responsables ne peuvent plus se rendre dans d'autres pays", a déclaré le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique, dans un discours diffusé par la télévision d'Etat.

Dans cette première réaction officielle de l'Iran, M. Salami a qualifié les mandats d'arrêt de la CPI de "mesure bienvenue" et de "grande victoire pour les mouvements de résistance palestinien et libanais", respectivement le Hamas et le Hezbollah, tous deux soutenus par la République islamique.

Israël et des pays alliés ont critiqué la décision de la CPI d'émettre jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de M. Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024".

La CPI a aussi émis un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas, pour les mêmes chefs, "sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", jour de l'attaque sans précédent du Hamas en Israel, qui a déclenché la guerre en cours dans la bande de Gaza.

L'Iran fait du soutien à la cause palestinienne un des piliers de sa politique étrangère depuis l'instauration de la République islamique en 1979, et ne reconnaît pas l'Etat d'Israël.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de M. Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

 


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.