PARIS: Le nouveau styliste de Courrèges, Nicolas Di Felice, a présenté mercredi une collection optimiste pour la « jeunesse qui ne peut pas danser », crise sanitaire oblige, tandis que Gabriela Hearst a fait le pari d'une mode durable chez Chloé.
Le défilé Courrèges retransmis en ligne, comme toutes les présentations de cette semaine du prêt-à-porter féminin à Paris, a été filmé à La Station-Gare des Mines à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), un lieu de danse et épicentre de la contre-culture.
Un cube blanc dans cette friche industrielle qui a servi de cadre à cette collection évoque l'obsession pour le blanc et les silhouettes graphiques de l'avant-gardiste André Courrèges, fondateur de la maison.
Minimaliste et presque entièrement monochrome, en noir et blanc, la première collection de Nicolas Di Felice revisite les grandes classiques de la maison comme les mini-robes trapèze, le thème des cercles et les variations autour du vinyle, matière emblématique de la maison avec des cols surdimensionnés.
De nouvelles silhouettes s'installent dans cette collection, très portable, avec des pantalons taille haute, vestes en denim, bombers, casquettes et cuissardes.
La collection est « une lettre vibrante à la jeunesse d'aujourd'hui, celle qui ne peut pas danser », souligne la maison dans la note qui accompagne la présentation.
Nicolas Di Felice a été nommé directeur artistique de Courrèges en septembre pour donner un nouveau souffle à la maison parisienne, célèbre dans les années 1960 pour son style futuriste.
Le créateur de 37 ans, diplômé de La Cambre à Bruxelles et passé par Balenciaga, Dior et Louis Vuitton aux côtés de Nicolas Ghesquière, succède à l'Allemande Yolanda Zobel qui avait quitté la maison en janvier 2020 après deux ans de collections fraîchement accueillies, malgré son engagement de cesser la production de plastique.
Ni viscose, ni polyester
Dans sa première collection pour Chloé, Gabriela Hearst, créatrice américaine d'origine uruguayenne, défend un « sens d'utile à chaque pièce » et prend des engagements environnementaux radicaux.
« Un virage vers des matériaux bruts à faible impact a permis à la collection d’être quatre fois plus durable que l’an dernier », souligne la maison dans un communiqué.
Elle a décidé d'éliminer les fibres vierges synthétiques comme le polyester ou les fibres cellulosiques artificielles (la viscose), de s'approvisionner en denim recyclé, réemployé et biologique. Plus de 50% de la soie vient de l’agriculture biologique et plus de 80% des fils de cachemire pour la maille sont recyclés. Les sacs sont doublés de lin naturel.
Dans la vidéo, les mannequins sortent de la brasserie Lipp, lieu mythique de Saint-Germain-des-Prés où la fondatrice de la maison, Gaby Aghion, née il y à 100 ans jour pour jour, présentait ses premières collections.
Elles marchent sur les pavés en tenues décontractées comme des robes rayées à franges ou un poncho intégré à une doudoune.
Les chaussures, des bottes aux chaussons et Moonboots en passant par les mocassins, répondent au confort, tout en interprétant des formes classiques avec caractère comme une bordure de bottines festonnée en cachemire recyclé.