L'armée yéménite lance une offensive à Taïz

Des soldats de l'armée yéménite à Hodeidah (Photo, AFP).
Des soldats de l'armée yéménite à Hodeidah (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 04 mars 2021

L'armée yéménite lance une offensive à Taïz

  • L'armée tente d’alléger la pression militaire sur les forces gouvernementales dans la province centrale de Marib
  • Taïz, la troisième plus grande ville du Yémen, est assiégée par les Houthis depuis 2015

AL-MUKALLA: L'armée yéménite a lancé une nouvelle offensive sur la ville méridionale de Taïz afin de briser un siège de six ans par les Houthis soutenus par l'Iran, et d’alléger la pression militaire sur les forces gouvernementales dans la province centrale de Marib, a déclaré mercredi à Arab News un porte-parole de l'armée yéménite à Taïz.

Abdul Basit Al-Baher a précisé que des centaines de soldats de l'armée avaient attaqué mardi soir des sites contrôlés par les Houthis à l'ouest et à l'est de la ville, provoquant des affrontements avec les rebelles.

Aux premières heures de l'offensive, les soldats de l'armée ont libéré un certain nombre de villages et de régions montagneuses, et tué au moins douze Houthis, tout en détruisant du matériel militaire.

«L'armée nationale a mis en action quatre champs de bataille à Taïz et réussi à repousser la milice Houthi de différents endroits», a déclaré Al-Baher, ajoutant que l'armée exerçait des pressions pour briser le siège des Houthis sur Taïz et ouvrir une route stratégique reliant Taïz à la zone de la Mer Rouge. Si les forces gouvernementales prennent le contrôle d'Al-Bareh, l'épicentre des combats, les forces gouvernementales pourront mettre en partie fin au siège des Houthis sur Taïz et faire passer les combattants et l'équipement militaire en provenance des régions occidentales.

Concernant le moment choisi pour l’offensive, les commandants yéménites présents sur place affirment que les Houthis autour de Taïz ont été affaiblis depuis qu’ils ont envoyé leurs forces d’élite et leur équipement lourd participer à l’offensive contre la ville centrale de Marib.

«L'offensive de l'armée yéménite vise en partie à alléger la pression militaire sur Marib», a déclaré Al-Baher.

Mercredi après-midi, des obus d'artillerie tirés par les Houthis sont tombés dans des zones proches de l'hôpital Al-Thawra, à l'est de la ville, ont indiqué des habitants. Il n’y aurait pas eu de blessés lors des bombardements.

Les Houthis ont imposé un siège à la ville de Taïz, la troisième plus grande ville du Yémen, depuis début 2015, après avoir échoué à prendre le contrôle de la ville en raison de la forte résistance des soldats de l'armée et des combattants de la résistance.

Le siège des Houthis a étouffé la ville densément peuplée, poussant des dizaines de milliers de personnes au bord de la famine, et suscitant une condamnation de la part des groupes de défense des droits humains locaux et internationaux.

Au début du mois, les Houthis ont renouvelé une offensive majeure visant à reprendre la ville centrale de Marib, le dernier bastion du gouvernement yéménite dans la moitié nord du Yémen.

Dans la province occidentale de Hodeidah, un civil a été tué et son frère blessé lorsqu'un obus d'artillerie tiré par les Houthis a explosé à l'intérieur de leur maison mardi soir dans la ville de Hays, au sud de la ville de Hodeidah, ont indiqué les médias locaux.

Les Forces conjointes, terme général désignant trois grandes unités militaires de la côte ouest du pays, ont déclaré que les Houthis bombardent de façon sporadique des zones civiles à Hays, provoquant la panique parmi les habitants.

Une trêve imposée en vertu de l'Accord de Stockholm en 2018 n'a visiblement pas réussi à ramener la paix dans les zones contestées de Hodeidah, sachant que les organisations locales de défense des droits humains affirment que des centaines de civils ont été tués par des bombardements et par des mines antipersonnel posées par les Houthis au cours des trois dernières années.

Le gouvernement du Yémen a salué les sanctions américaines contre deux chefs militaires Houthis pour avoir organisé des frappes terroristes à l’intérieur et à l’extérieur du Yémen.

Le ministre yéménite de l'Information, Muammar Al-Eryani, a décrit la décision américaine comme une «bonne étape» sur la voie de la pénalisation du groupe Houthi pour avoir rejeté les idées de paix et lancé des attaques meurtrières contre des civils au Yémen et en Arabie saoudite.

La tournée de Lenderking

L’envoyé spécial des États-Unis pour le Yémen, Timothy Lenderking, est pour sa part de retour à Riyad pour de nouvelles consultations avec l’Arabie saoudite concernant la résolution du conflit au Yémen, a déclaré mercredi le porte-parole de Département d’État, Ned Price, lors d’un point de presse.

Lenderking avait rencontré de hauts fonctionnaires du gouvernement et l’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Martin Griffths, lors d’une visite dans la région, a mentionné Price. Il a refusé de préciser si Griffiths s’était entretenu avec des représentants houthis.

Plus tôt, deux sources proches du dossier ont affirmé que Lenderking et le négociateur en chef des Houthis, Mohammed Abdusalam, ont tenu une première réunion en personne dans la capitale omanaise, Mascate, le 26 février.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".