Covid-19: Evacuation sanitaire de La Réunion vers la métropole

Un membre du personnel médical s'occupe d'un patient infecté par la Covid-19 à l'unité de soins intensifs de l'hôpital AP-HP Avicenne de Bobigny, près de Paris, le 8 février 2021 (Photo, AFP)
Un membre du personnel médical s'occupe d'un patient infecté par la Covid-19 à l'unité de soins intensifs de l'hôpital AP-HP Avicenne de Bobigny, près de Paris, le 8 février 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 03 mars 2021

Covid-19: Evacuation sanitaire de La Réunion vers la métropole

  • «Nous ne pouvons pas exclure une dégradation de la situation sanitaire à court terme» explique le préfet Jacques Billant
  • Une évacuation sanitaire «ne va pas de soi ni sur un plan technique, ni sur un plan médical pour les personnes transférées, et elle est évidemment des plus éprouvantes sur le plan psychologique»

SAINT-DENIS: La première évacuation sanitaire de quatre malades du coronavirus hospitalisés à la Réunion vers la métropole aura lieu cette semaine en raison de la saturation des hopitaux de l'île, qui fait face à une montée en puissance du coronavirus et de ses variants. 

« Le ministère de la Santé veut pouvoir organiser pour la première fois d'ici la fin de cette semaine une opération d'évacuation sanitaire sans précédent de La Réunion vers la Métropole », a indiqué Martine Ladoucette, directrice de l'Agence régionale de santé (ARS) lors d'une conférence de presse à Saint-Denis de la Réunion, ajoutant que cela concerne « quatre malades ». 

« Nous ne pouvons pas exclure une dégradation de la situation sanitaire à court terme » a expliqué le préfet Jacques Billant, à l'issue d'une réunion avec les 24 maires de l'île ou leurs représentants. 

D'autant que le taux d'occupation des services de réanimation est déjà de « 90% », a indiqué Mme Ladoucette, soulignant qu'une évacuation sanitaire « ne va pas de soi ni sur un plan technique, ni sur un plan médical pour les personnes transférées, et elle est évidemment des plus éprouvantes sur le plan psychologique pour les personnes concernées, pour leur entourage, mais aussi pour les professionnels de santé ». 

De plus, le voyage en avion dure au moins 10 heures. 

« C'est pour ça qu'elle doit être conçue comme incontournable en cas de besoin absolu, mais aussi comme un ultime recours qu'il convient de pouvoir éviter le plus possible », a-t-elle ajouté. 

Les évacuations sanitaires nous les faisons, « parce que nous sommes obligés de le faire », a aussi reconnu le ministre de la Santé Olivier Véran mardi devant l'Assemblée, ajoutant que les malades seraient dirigés « vers la région Nouvelle Aquitaine ». 

« Nous le ferons avec parcimonie pour sauver les vies à la Réunion et sauver des vies à Mayotte », a précisé le ministre. Il a tenu à rappeler qu'il y avait déjà eu des évacuations sanitaires pour d'autres pathologies: « on en fait tout le temps de la Réunion vers la métropole pour des prises en charge adaptées, notamment en soins de cancérologie, lorsque les soins sur place spécialisés n'existent pas, nous savons le faire ». 

Le ministre a également rappelé que « 70 renforts de médecins, d'infirmiers spécialisés, d'aides-soignants sont déjà venus de la métropole pour augmenter le nombres de lits et les capacités hospitalières ». 

La Réunion dispose de 122 lits de réanimation. « 16 sont occupés par des malades réunionnais. Les autres le sont par des patients évacués sanitairement de Mayotte », a détaillé Martine Ladoucette. 

Solidarité 

Ces évacuations sanitaires en provenance du département voisin de La Réunion ont provoqué des nombreuses réactions hostiles aux patients mahorais accusés de saturer le système de santé réunionnais. 

« Nous savions et nous l'avions d'ailleurs dit publiquement que La Réunion serait amenée à faire preuve de solidarité vis-à-vis de ses voisins mahorais, ainsi nous avons augmenté, et presque doublé, le nombre de lits de réanimation », a assuré M. Véran dans l'hémicycle. 

Depuis le début de l'épidémie à La Réunion, le 11 mars 2020, et jusqu'au mercredi 24 février, 12.416 personnes ont été contaminées par le virus, et 52 patients sont décédés des suites de la maladie. 

Le couvre-feu va également être étendu à partir de vendredi sur l'île, allant désormais de 18H00 à 05H00, a également annoncé mardi le préfet de La Réunion en disant agir pour éviter « un confinement très pénalisant ». Il commence actuellement à 22H00. 

En une semaine 850 nouvelles contaminations au Covid-19 ont été recensées par les autorités sanitaires. « 60% de ces cas sont issus de variants », a noté le représentant de l'Etat. 

Le taux d'incidence a légèrement augmenté. Mardi après-midi il était de 104 pour 100 000. 


Macron aux investisseurs: «mon job pour les deux ans, c'est la stabilité»

La France a besoin de "stabilité" avec un "rapprochement des familles politiques" et "ce sera mon job" pour les deux dernières années du quinquennat, a affirmé jeudi Emmanuel Macron devant un parterre d'investisseurs internationaux à Paris. (AFP)
La France a besoin de "stabilité" avec un "rapprochement des familles politiques" et "ce sera mon job" pour les deux dernières années du quinquennat, a affirmé jeudi Emmanuel Macron devant un parterre d'investisseurs internationaux à Paris. (AFP)
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  • "En France, nous avons besoin de stabilité. C'est le job pour les deux ans à venir. Car si l'on rapproche différentes familles politiques qui n'ont pas l'habitude de travailler ensemble, cela fonctionnera et c'est mon objectif et c'est mon job"
  • "Mon objectif, c'est la stabilité et la durabilité parce que les résultats sont là en terme de création d'emplois et d'attractivité économique"

PARIS: La France a besoin de "stabilité" avec un "rapprochement des familles politiques" et "ce sera mon job" pour les deux dernières années du quinquennat, a affirmé jeudi Emmanuel Macron devant un parterre d'investisseurs internationaux à Paris.

"En France, nous avons besoin de stabilité. C'est le job pour les deux ans à venir. Car si l'on rapproche différentes familles politiques qui n'ont pas l'habitude de travailler ensemble, cela fonctionnera et c'est mon objectif et c'est mon job", a plaidé M. Macron dans un discours en anglais.

"Si l'on regarde l'Allemagne et d'autres pays en Europe, c'est exactement ce qui se passe. Le chancelier allemand dispose d'une excellente coalition avec les socialistes et la droite. Et c'est ce qu'il faut faire en France pour consolider ce que nous avons fait", a-t-il ajouté.

"Mon objectif, c'est la stabilité et la durabilité parce que les résultats sont là en terme de création d'emplois et d'attractivité économique", a insisté le chef de l'Etat à qui l'on a beaucoup reproché d'avoir créé de l'instabilité par sa dissolution de l'Assemblée nationale il y a bientôt un an.

Emmanuel Macron s'exprimait au 20ème anniversaire de la "Global Markets Conference" qui rassemble des investisseurs internationaux à l'invitation de Jamie Dimon, directeur général de la banque américaine JP Morgan Chase. Celle-ci en a profité pour annoncer une extension de ses locaux dans le centre de Paris pour accueillir plus confortablement son millier d'employés.

Cette conférence se tenait en amont du sommet Choose France, organisé lundi par l'Elysée au château de Versailles et à l'occasion duquel de nombreuses entreprises étrangères doivent annoncer de nouveaux projets d'investissements.

Jugeant qu'il y a "trop de domaines dans lesquels nous avons encore 27 systèmes de réglementation" dans l'UE, M. Macron a plaidé pour la mise en oeuvre "rapide" des réformes décidées pour améliorer la compétitivité européenne, insistant particulièrement sur celle du marché unique de capitaux.

"Lorsque vous regardez le panorama, c'est totalement fou. L'Union européenne est le premier lieu en termes d'épargne. Mais nous n'utilisons pas cette épargne pour investir dans notre innovation rapidement. Un tiers de cette épargne part vers les Etats-Unis parce que les marchés sont beaucoup plus efficaces et parfois pour financer les obligations américaines. Je suis super content pour les Etats-Unis, mais je pense que ce n'est pas le meilleur usage de notre propre épargne", a-t-il ainsi déploré.

 


France: Le syndrome méditerranéen ou quand le racisme médical met des vies en péril

Dans le domaine de la santé, les femmes, les personnes en situation de handicap et les patients perçus comme étrangers sont les premières victimes du syndrome méditerranéen. (AFP)
Dans le domaine de la santé, les femmes, les personnes en situation de handicap et les patients perçus comme étrangers sont les premières victimes du syndrome méditerranéen. (AFP)
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  • Tous les patients ne sont pas soignés de la même manière, et l’égalité devant l’accès aux soins reste, pour beaucoup, un idéal lointain
  • Cette réalité, longtemps dissimulée derrière les murs aseptisés des établissements médicaux, a été mise en lumière par le dernier rapport annuel du Défenseur des droits

PARIS: À mesure que l’extrême droite gagne du terrain en Europe de l’Ouest, les préjugés racistes et les discriminations s’enracinent plus profondément dans les sociétés.

En France, ces discriminations se manifestent de manière tangible, notamment sur le marché du travail et dans l’accès au logement, touchant de nombreux citoyens issus de l’immigration. Mais aujourd’hui, un domaine particulièrement sensible n’échappe plus à ce fléau: celui de la santé.

Tous les patients ne sont pas soignés de la même manière, et l’égalité devant l’accès aux soins reste, pour beaucoup, un idéal lointain. Cette réalité, longtemps dissimulée derrière les murs aseptisés des établissements médicaux, a été mise en lumière par le dernier rapport annuel du Défenseur des droits.

Parmi les formes de discrimination relevées, un préjugé médical en particulier illustre à lui seul un système de stigmatisation bien ancré: le «syndrome méditerranéen». Ce prétendu syndrome, largement discrédité par la communauté scientifique, cible des patients perçus comme originaires du bassin méditerranéen, auxquels on prête – à tort – une propension à exagérer leurs douleurs ou symptômes. Une vision biaisée qui, au-delà du cliché, entraîne des conséquences graves sur la qualité des soins prodigués à ces patients.

Bien qu’il ne repose sur aucun fondement scientifique, il continue à influencer, parfois inconsciemment, le comportement de certains soignants, avec comme résultats une douleur minimisée, une écoute biaisée, une prise en charge retardée. Et parfois, des conséquences tragiques.

Le rapport du Défenseur des droits, Claire Hédon, publié en mars 2025, illustre cette discrimination par des cas concrets. 

Celui d’une jeune femme perçue comme noire est particulièrement édifiant. 

Après de multiples appels au SAMU (service des urgences) pour des douleurs abdominales et des vomissements, elle se voit refuser l’intervention médicale et se fait conseiller de manger des yaourts. 

Ce n’est que grâce à l’insistance de son frère qu’elle est finalement conduite aux urgences, où le diagnostic est sans appel: une pancréatite aiguë qui est une pathologie sérieuse nécessitant une prise en charge rapide.

Derrière le cas de cette jeune femme, c’est toute une mécanique d’inégalités systémiques que pointe le rapport. 

Dans le domaine de la santé, les femmes, les personnes en situation de handicap et les patients perçus comme étrangers sont les premières victimes. 

Leurs douleurs sont souvent jugées excessives, leurs propos soupçonnés d’exagération, leur souffrance minorée. 

«Un patient, quel qu’il soit, doit être écouté. Homme ou femme, blanc ou non, valide ou handicapé», rappelle le Défenseur, appelant à un sursaut collectif.

Créé en 2011, le Défenseur des droits est une autorité administrative indépendante chargée de veiller au respect des droits et libertés sur l’ensemble du territoire. 

Ses domaines de compétence sont vastes: lutte contre les discriminations, défense des droits de l’enfant, protection des lanceurs d’alerte, médiation avec les services publics. 

Chaque année, l’entité reçoit des milliers de saisines de citoyens en quête de justice. En 2024, plus de 125 000 demandes ont été enregistrées, dont un nombre croissant pour des faits de discrimination.


 


Nouvelle «édition historique» attendue pour le 8ème sommet Choose France

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors du septième "Sommet Choose France", visant à attirer les investisseurs étrangers dans le pays, au Château de Versailles, en banlieue de Paris, le 13 mai 2024. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors du septième "Sommet Choose France", visant à attirer les investisseurs étrangers dans le pays, au Château de Versailles, en banlieue de Paris, le 13 mai 2024. (AFP)
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  • La huitième édition du sommet Choose France, destiné à attirer en France d'importants investissements étrangers, qui se tiendra lundi à Versailles, devrait être de nouveau "historique", espère l'Elysée, en battant les records de projets précédents
  • Les participants au sommet peuvent à la fois organiser des rencontres avec leurs pairs, mais aussi avec les membres du gouvernement, voire, pour quelques-uns, le président de la République en personne

PARIS: La huitième édition du sommet Choose France, destiné à attirer en France d'importants investissements étrangers, qui se tiendra lundi à Versailles, devrait être de nouveau "historique", espère l'Elysée, en battant les records de projets précédents.

Ceux-ci avaient représenté 15 milliards d'euros l'an dernier, contre 13 milliards en 2023 et 6,8 milliards l'année précédente. L'Elysée a indiqué à la presse avoir "bon espoir de dépasser le chiffre de l'année dernière" et être "en bonne voie" d'y parvenir.

L'an dernier, révèle jeudi le cabinet EY, la France a gardé sa première place européenne des investissements étrangers pour la 6ème année consécutive, malgré un nombre de projets et d'emplois à la clé en baisse.

Les participants au sommet peuvent à la fois organiser des rencontres avec leurs pairs, mais aussi avec les membres du gouvernement, voire, pour quelques-uns, le président de la République en personne.

Deux cents patrons (BYD, Blackstone, Goldman Sachs, IKEA, BASF, les fonds souverains du Golfe...) ont confirmé leur participation. 40% d'entre eux viennent d'Europe, et 19% des Etats-Unis.

Depuis 2017, 178 annonces d'investissements ont été faites, pour plus de 47 milliards d'euros.

L'édition de cette année est placée sous le thème "France, terre de créativité", en lien avec la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques, vue dans le monde entier, et la réouverture de Notre-Dame.

Parmi les nouveautés, une séquence sera consacrée aux investissements dans le secteur du tourisme et du patrimoine, une autre à l'attractivité de la France pour la production cinématographique et audiovisuelle, en profitant de la concomitance entre le sommet et le festival de Cannes.

Une table ronde sera réservée aux patrons sud-coréens, tandis qu'Emmanuel Macron participera à deux autres, l'une sur l'Intelligence artificielle, dans la foulée du sommet de l'IA tenu à Paris en février, au cours duquel 109 milliards d'euros d'investissements privés dans l'IA ont été annoncés, et une autre sur la transition énergétique.

Il recevra aussi personnellement le magnat mexicain des affaires Carlos Slim, la présidente du constructeur automobile chinois BYD, Stella Li, et le directeur général de l'entreprise saoudienne Qiddiya.

Outre Versailles, il effectue quatre déplacements en marge du sommet, notamment à la banque américaine JP Morgan ou à l'inauguration du bureau parisien du fonds souverain saoudien PIF.