Chamans et cauchemars: les jeunes lancent la Fashion Week à Paris

La Paris Fashion Week, quatrième depuis le début de l'épidémie de la Covid, est plus désorganisée que jamais (Photo, AFP).
La Paris Fashion Week, quatrième depuis le début de l'épidémie de la Covid, est plus désorganisée que jamais (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 02 mars 2021

Chamans et cauchemars: les jeunes lancent la Fashion Week à Paris

  • Guérir l'angoisse avec des pulls «câlins», remplir le vide d'une ville en couvre-feu par des volumes ou revisiter les cauchemars : les jeunes ont apporté leur réponse à la pandémie
  • Leurs créations ont été mises en valeur dans une vidéo qui inaugure la Fashion week, une façon pour la Fédération de soutenir ces générations particulièrement touchées par la crise sanitaire

PARIS: C'est une première: les étudiants de l'Institut français de la mode ont ouvert lundi la semaine du prêt-à-porter femme à Paris, de nouveau virtuelle, toujours plus chamboulée par la Covid et désertée par plusieurs poids lourds. 

Guérir l'angoisse avec des pulls « câlins », remplir le vide d'une ville en couvre-feu par des volumes ou revisiter les cauchemars : les jeunes ont apporté leur réponse à la pandémie. 

Leurs créations ont été mises en valeur dans une vidéo qui inaugure la Fashion week, une façon pour la Fédération de soutenir ces générations particulièrement touchées par la crise sanitaire.

Shining et American Psycho

« Les gens ont été beaucoup plus ouverts. On veut faire en sorte que la mode reste vivante et donner un maximum de chance aux jeunes designers », se félicite l'un d'eux, Clément Picot.

La collection avec des vestes aux épaules graphiques surdimensionnées est inspirée des films d'horreur « Shining » et « American Psycho ». 

« J'ai créé ma propre narration de rêve et de cauchemar. C'est l'époque qui suggère cela ainsi que mon univers créatif », explique-t-il. 

Entrer dans la cour des grands avec une vidéo, format auquel sont contraintes toutes les marques faute de défilés physiques, ne le dérange pas. « Je pourrai regarder cette vidéo toute ma vie, c'est limite plus personnel ». 

« Ce n'est pas comme si on n'avait pas d'audience, c'est juste un autre rapport avec l'audience », soutient Lucie Favreau, également en master de l'art à l'IFM.

Robe en cheveux

Avec des pulls larges en superposition, avec un dégradé bleu-jaune-violet et une « combinaison de chaman » avec des imprimés aux mains guérisseuses, la créatrice a voulu « créer un vêtement dans lequel on se sent à l'aise, déstressé ». 

« J'ai conçu cette collection pendant le confinement, je n'en pouvais plus, j'avais besoin de trouver un échappatoire », raconte-t-elle. 

Originaire de Taïwan, Meng Che Chiang signe « une lettre d'amour à Paris » avec des tenues aux volumes exagérés faites de matières neuves ou d'occasion comme des serviettes ou jeans décolorés et repeints.

Il est en train d'apprendre le français et est fasciné par le mot « poubelle », métaphore de sa collection qui « juxtapose le laid et le beau, le vieux et le neuf ». 

Alors que les grandes marques boudent de plus en plus le calendrier officiel, certaines petites rêvent de l'intégrer, à l'instar du créateur Victor Weinsanto dont la présentation a clôturé la première journée de la Fashion Week. 

« C'est un signe de crédibilité auprès des professionnels », explique-t-il. 

Sa collection est dédiée à une « courtisane maîtresse du jeu », « un peu dominatrice » portant un hybride de bomber et de robe corsetée qui s'adapte à sa morphologie. Elle est mise en scène par ses amies danseuses et performeuses. 

Changements « radicaux »

Cette Paris Fashion Week, quatrième depuis le début de l'épidémie de la Covid est plus désorganisée que jamais. 

Dior et Louis Vuitton, maisons appartenant au groupe du luxe LVMH, ont dû changer à la dernière minute les dates de la diffusion de leurs présentations, tandis qu'aucune maison de la holding rivale Kering (Saint Laurent, Balenciaga...) n'est sur le calendrier. 

Saint Laurent a été le premier à annoncer son retrait du calendrier officiel pendant le premier confinement au printemps. 

D'autres n'ont pas fait d'annonces mais présentent de plus en plus les collections à leur rythme. 

Hedi Slimane, directeur artistique de Celine (LVMH) a ainsi dévoilé sa collection homme début février, en dehors des Fashion Weeks dans une vidéo montrant des chevaliers modernes en blousons de cuir défiler sur les remparts du château de Chambord, sur la Loire.

« Tout est remis en question », résume Kris Van Assche, créateur belge de la maison historique française Berluti (LVMH).

Sa collection n'a pas été présentée lors de la semaine du prêt-à-porter homme en janvier à Paris, mais va l'être à Shanghai en avril. 

« Le principal talent qu'il faut cocher sur un CV, c'est la flexibilité, la capacité de s'adapter à l'imprévu », souligne le styliste qui n'a jamais connu de changements aussi « radicaux » en 20 ans de carrière.


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
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  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.


Message of Love: un concert évènement à Dubaï au profit du Liban

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  • Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 »
  • Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale

DUBAI: Message of Love, en collaboration avec One Lebanon, est un concert qui rassemble des stars libanaises pour une soirée mémorable de musique dédiée au Liban.
Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 », « Watani », « Elle s'appelait Beirut » et « Waynik Beirut », ainsi que des chansons libanaises qui réchauffent le cœur et qui trouveront un écho profond auprès du public.

Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale.

 


Spike Lee présidera le jury du Festival international du film de la mer Rouge

Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
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  • Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge
  • La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad

DUBAÏ: Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge.

La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad.

La compétition Red Sea: Features présentera les plus grandes réalisations d'un large éventail de cinéastes de la région arabe, d'Asie et d'Afrique. Seize longs métrages ont été sélectionnés pour présenter les œuvres les plus convaincantes, uniques et impressionnantes de l'année écoulée. Les gagnants seront sélectionnés par Lee et le reste du jury pour recevoir les très convoités Yusr Awards.

En 2023, le Yusr d'or du meilleur long métrage a été décerné à "In Flames", réalisé par Zarrar Khan.

Lee participera également au volet In Conversation du festival, qui accueille des sommités du secteur venues du monde entier pour partager leurs points de vue et avoir des discussions constructives sur leurs pratiques, leurs passions et leurs histoires.

Jomana Al Rashid, présidente de la Red Sea Film Foundation, a déclaré dans un communiqué: "En vue de notre quatrième édition, nous sommes honorés d'accueillir le légendaire Spike Lee en tant que président du jury du festival cette année. Spike est un réalisateur pionnier dont l'œuvre emblématique a eu un impact durable sur le cinéma en tant que média et sur la culture en général. Son énergie, sa perspicacité et son engagement sincère en faveur de la créativité et des nouvelles voix font de lui le candidat idéal pour diriger notre jury cette année - nous avons hâte qu'il s'engage avec les talents naissants de notre compétition".
 
Lee a ajouté: "Ayant eu la chance d'expérimenter directement l'incroyable réalisation de films, l'atmosphère et la créativité du Festival international du film de la mer Rouge en 2022, c'est un privilège de revenir cette année en tant que président du jury. En plus de créer un creuset où les cultures se rassemblent pour célébrer notre importante forme d'art, il est vital de continuer à mettre en avant les jeunes cinéastes émergents qui trouvent leur voix dans l'industrie, et il est passionnant de voir des réalisateurs débutants de toute la région arabe, d'Asie et d'Afrique dans le cadre de la compétition de cette année. J'ai hâte de me plonger dans le programme et de prendre des décisions qui, j'en suis sûr, seront très difficiles à prendre aux côtés des éminents membres du jury".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com