A Paris, derniers «p'tits bonheurs» avant un «confinement inéluctable»

 Les gens se rassemblent le long des quais de Seine à Paris, le 20 février 2021 (Photo, AFP)
Les gens se rassemblent le long des quais de Seine à Paris, le 20 février 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 28 février 2021

A Paris, derniers «p'tits bonheurs» avant un «confinement inéluctable»

  • «On a le soleil, un peu de musique, c'est le combo gagnant avant d'être reconfinés le week-end prochain», savoure Faustine Odin
  • Dès 17H10, la police forme des cordons pour l'évacuation et sort les mégaphones : la foule doit «quitter les quais»

PARIS: Tambours, trompettes, tubas : sur un air de fanfare ensoleillé, le printemps semble avoir conquis en avance les quais de Seine bondés… Quand le meneur casse l'enthousiasme des Parisiens : « Pour un éventuel reconfinement, n'oubliez pas de vous procurer notre super CD ! » 

L'interlude en dit long sur l'état d'esprit des milliers de flâneurs qui ont envahi les bords de Seine dimanche à Paris. Beaucoup appliquent le même mot d'ordre : « profiter une dernière fois », avant le nouveau tour de vis sanitaire qu'ils croient inévitable. 

« On a le soleil, un peu de musique, c'est le combo gagnant avant d'être reconfinés le week-end prochain », savoure Faustine Odin, qui se trémousse joyeusement au côté de son compagnon. « On n'a pas fait une telle bamboche depuis un an », ironise-t-elle, désabusée.  

Pour eux, après Nice et Dunkerque mises sous cloche ce week-end, Paris semble la prochaine ville sur la liste.  

D'autant que les signes avant-coureurs se multiplient. La Covid-19 et ses variants gagnent inexorablement du terrain en France, si bien que le Premier ministre Jean Castex a demandé aux 20 départements où l'épidémie menace de flamber de renforcer les contrôles, voire d'envisager d'autres mesures.  

D'éventuelles nouvelles restrictions à Paris et en Ile-de-France seront au coeur de réunions prévues lundi. La Mairie de la capitale avait semé le trouble, vendredi, en réclamant un confinement de trois semaines. 

« Qu'ils nous confinent pendant trois mois et qu'ils nous vaccinent tous, pour qu'on en parle plus », souffle le compagnon de Faustine, Xavier Jean-Pierre, lassé de « vivoter pour travailler et consommer ». 

Face aux innombrables badauds, les forces de l'ordre ont tenté de réguler l'afflux massif sur les quais. Dès 15H00, policiers et gendarmes ont bloqué certains accès : « trop de monde », ont-ils expliqué gentiment. 

La préfecture de police a déployé 3 600 policiers et gendarmes dans la métropole pour faire respecter port du masque et couvre-feu. 

Entre amis, la chicha partagée sur un air de rap, la pizza dévorée en surveillant son marmot en trottinette, les patrouilles ont donc passé leurs temps à rappeler à chacun que toutes les excuses ne sont pas bonnes pour faire bronzer son menton au sortir de l'hiver. Un conseil amical, sans contravention pour la plupart. 

« Jusqu'au bout »  

Avec son Monaco dans un verre plastique, « Babou », 76 ans, observe ce petit manège. « Bien sûr qu'il faut être prudent », concède cette retraitée qui ne souhaite pas donner son identité. « Mais est-ce que les gens se mettent vraiment en danger? Chaque petit groupe reste entre amis, plutôt assis à bonne distance. » 

Malgré son âge, cette ancienne gardienne d'immeuble - qui n'a pas encore réussi à se faire vacciner  -n'a pas pu résister à l'appel des quais. « J'ai entendu qu'ils avaient fermé les bords de la Garonne à Toulouse et je suis venue en me disant que c'est le dernier week-end où on peut en profiter. » 

Depuis un an, elle a dû faire une croix sur les activités organisées par la mairie qui lui permettaient de maintenir une vie sociale. « Voir du monde bouger comme ça, c'est mon p'tit bonheur, ça me donne l'impression d'avoir quelques amis », lâche-t-elle pudiquement. 

Dès 17H10, la police forme des cordons pour l'évacuation et sort les mégaphones : la foule doit « quitter les quais ».  

« On ne fait rien de mal, donc on va quand même en profiter jusqu'au bout », dit une jeune fille, cocktail à la main, rabrouant ainsi deux agents en rollers avec son plus beau sourire. 

Après un pique-nique avec ses amis, Manuel Ausloos observe les bords de Seine se vider docilement : trente minutes plus tard, l'endroit est désert.  

« Le reconfinement me paraît inéluctable, donc le mieux qu'on puisse faire, c'est d'en profiter jusqu'à ce que ça nous tombe dessus », estime le jeune homme de 27 ans. 

Déprimé par l'impression de « vivre en sursis depuis des semaines », il réclame lui aussi un confinement total, au-delà des simples week-ends. « Avec toutes ces demi-mesures, on ne comprend plus rien et on n'arrive plus du tout à se projeter. » 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.