Libye: le Premier ministre désigné face au premier rendez-vous de la transition

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi (C) rencontrant le premier ministre intérimaire libyen Abdul Hamid Dbeibah (2ème L) au palais présidentiel d'Ittihadia au Caire, la capitale. (PRÉSIDENCE ÉGYPTIENNE / AFP)
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi (C) rencontrant le premier ministre intérimaire libyen Abdul Hamid Dbeibah (2ème L) au palais présidentiel d'Ittihadia au Caire, la capitale. (PRÉSIDENCE ÉGYPTIENNE / AFP)
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Publié le Jeudi 25 février 2021

Libye: le Premier ministre désigné face au premier rendez-vous de la transition

  • L'objectif final est de tenter de répondre aux attentes des Libyens, qui souffrent de pénuries de liquidités et d'essence, de coupures d'électricité et d'une inflation galopante
  • Pour Emadeddin Badi, expert à la Global Initiative basée à Genève, la tâche de M. Dbeibah sera ardue

TRIPOLI : Le Premier ministre libyen désigné, Abdel Hamid Dbeibah, doit soumettre jeudi la composition de son gouvernement en vue de son approbation par le Parlement, première étape d'une transition qui prévoit la tenue d'élections en décembre pour mettre fin à une décennie de chaos.

Le bureau de M. Dbeibah a annoncé mercredi soir que la liste serait transmise "jeudi au Conseil présidentiel, avant d'être soumise à l'approbation de la Chambre des représentants".

Le Premier ministre désigné a jusqu'au 19 mars pour obtenir cette confiance, avant de s'atteler à la lourde tâche d'unifier les institutions et mener la transition jusqu'au scrutin du 24 décembre.

L'objectif final est de tenter de répondre aux attentes des Libyens, qui souffrent de pénuries de liquidités et d'essence, de coupures d'électricité et d'une inflation galopante.

La Libye, qui a célébré la semaine dernière le 10e anniversaire de la révolte ayant abouti à la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, est en effet engluée dans le chaos, minée par les divisions politiques.

"Inclusion"

Abdel Hamid Dbeibah est un ingénieur de formation et homme d'affaires de 61 ans ayant occupé des postes de responsabilités sous Kadhafi.

A la surprise générale, il a été désigné Premier ministre le 5 février par 75 délégués libyens de tous bords réunis à Genève sous l'égide de l'ONU. Un Conseil présidentiel de trois membres a aussi été élu.

Depuis, il a multiplié rencontres et déplacements pour mettre sur pied une équipe devant remplacer le Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, installé en 2016 à Tripoli (ouest) et reconnu par l'ONU.

Mis en place en vertu d'un précédent processus interlibyen au Maroc, le GNA n'a jamais réussi à obtenir la confiance du Parlement, basé dans l'Est et appuyé par l'homme fort de la région, le maréchal Khalifa Haftar.

Le GNA a échoué, de fait, à imposer sa légitimité et son autorité sur ce pays qui dispose des plus abondantes réserves de pétrole d'Afrique.

Les luttes de pouvoir ont fini par plonger le pays dans la guerre en avril 2019, sur fond d'ingérences étrangères, avec une offensive des pro-Haftar pour tenter de s'emparer de Tripoli.

Après l'échec de cette opération, un cessez-le-feu a été conclu en octobre 2020 sous l'égide de l'ONU, suivi d'un accord pour des élections fin 2021.

En consacrant sa première visite à l'étranger à l'Egypte, soutien du maréchal Haftar, et non à la Turquie, grand soutien du GNA, M. Dbeibah a paru vouloir mettre de côté les alliances passées.

Il a en outre promis de choisir les ministres "selon des critères de compétence, de diversité et d'inclusion".

Selon la feuille de route onusienne, au moins "30% des postes de direction du gouvernement, ministres et vice-ministres inclus", doivent revenir à des femmes mais aussi à des jeunes, depuis longtemps mis à l'écart par des caciques.

Jan Kubis, le nouvel émissaire de l'ONU, et M. Dbeibah ont discuté mercredi par téléphone des "progrès pour la formation du gouvernement et des efforts pour convoquer une session" parlementaire.

Laissés-pour-compte 

C'est dans cet esprit que M. Dbeibah a rencontré le 19 février à Tobrouk (est) Aguila Saleh, le président du Parlement.

Comme d'autres institutions, cette instance a été minée par les divisions. En 2019 notamment, une cinquantaine de députés (sur 188) ont boycotté le Parlement pour protester contre le soutien de M. Saleh à l'offensive des pro-Haftar sur Tripoli.

M. Dbeibah a rappelé récemment que si le quorum sur le vote de confiance au Parlement n'était pas atteint, il reviendrait aux 75 délégués libyens de Genève d'approuver son cabinet.

En attendant, le lieu où le Parlement doit se réunir pour le vote ne fait pas consensus: M. Saleh et une poignée d'élus veulent tenir la session à Syrte, à mi-chemin entre l'Est et l'Ouest, alors que plus de 140 députés préfèrent Sabratha, à l'Ouest.

Pour Emadeddin Badi, expert à la Global Initiative basée à Genève, la tâche de M. Dbeibah sera ardue.

Si sa désignation "s'est momentanément traduite par une large adhésion dans le pays", certains laissés-pour-compte "se mobiliseront sans doute pour entraver tout soutien à son administration", a-t-il indiqué à l'AFP.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".