Les Houthis retardent de nouveau l'inspection du pétrolier dangereux «Safer»

De nouveaux retards sont prévus dans le déploiement d'une mission d'experts pour évaluer l'état du pétrolier Safer en raison d'une nouvelle liste de demandes des Houthis, a indiqué l'ONU (Photo, AFP).
De nouveaux retards sont prévus dans le déploiement d'une mission d'experts pour évaluer l'état du pétrolier Safer en raison d'une nouvelle liste de demandes des Houthis, a indiqué l'ONU (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 25 février 2021

Les Houthis retardent de nouveau l'inspection du pétrolier dangereux «Safer»

  • L'ONU a déclaré que les responsables continuent de travailler aussi vite que possible sur un terrain où les règles du jeu semblent changer fréquemment
  • Les experts craignent que si le pétrolier reste sans réparation, cela peut engendrer une fuite de pétrole quatre fois plus que celle déversée lors de la catastrophe d'Exxon Valdez en 1989

NEW YORK: Une nouvelle liste de demandes des Houthis concernant «les arrangements logistiques et sécuritaires» entraîne de nouveaux retards dans les efforts pour envoyer des experts afin d’évaluer l'état du pétrolier Safer et effectuer des réparations d'urgence, a annoncé mercredi l'ONU.

Le pétrolier, qui contient environ 48 millions de gallons de pétrole, est amarré près du terminal pétrolier de Ras Issa au large des côtes yéménites depuis plus de cinq ans. Son état s'est détérioré et l'ONU a averti que cela peut engendrer une fuite de pétrole quatre fois plus que celle déversée lors de la catastrophe d'Exxon Valdez en 1989 au large des côtes de l'Alaska.

«Malheureusement, nous avons rencontré de nouveaux retards après les récentes demandes supplémentaires des Houthis», a déclaré Stéphane Dujarric, le porte-parole en chef de l'ONU. «Ces demandes supplémentaires portaient sur la logistique et les dispositions de sécurité».

Pendant que les pourparlers avec les Houthis se poursuivent dans le but de résoudre les problèmes, on ne sait toujours pas quand la mission pourrait être lancée.

«Nous sommes conscients que de nombreux États membres, notamment les bailleurs de fonds du projet, sont extrêmement préoccupés par ces nouveaux retards. Nous partageons bien entendu ces préoccupations», a déclaré Dujarric.

Faisant référence aux demandes des Houthis, Dujarric a ajouté: «Nous travaillons aussi vite que possible sur un terrain où les règles du jeu semblent changer fréquemment».

Frustré n’est pas le mot exacte pour décrire ce que ressentent les négociateurs, a-t-il déclaré, ajoutant: «Je pense qu’une «inquiétude accrue» est la bonne expression. Nous en parlons depuis deux ans maintenant.

«Par la grâce de Dieu, il n'y a pas eu de fuite majeure. Plus on attend, plus les risques de fuite majeure augmentent. Le temps ne joue en faveur de personne.

«S'il y avait une fuite majeure, tout d'abord, les ports autour de Hodeidah seraient fermés. Hodeidah est une bouée de sauvetage cruciale pour cette région du Yémen en termes d'importation de produits alimentaires et commerciaux».

«On ne peut qu'imaginer l'impact écologique dévastateur que cela aurait sur la région et sur les pays entourant le Yémen (et) bordant la mer Rouge, dont la population dépend totalement de la mer Rouge pour la pêche et le tourisme».

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et le Conseil de sécurité ont appelé à plusieurs reprises la milice houthie au Yémen à autoriser l'accès au pétrolier pour évaluation et réparation.

«La mission nous donnera l'évaluation dont nous avons besoin pour élaborer une solution permanente. Nous sommes déjà en retard de deux ans et cela ne peut pas attendre», a indiqué Dujarric.

«Il ne s’agit pas simplement d’envoyer du personnel de l’ONU dans cette région. Il s'agit de se procurer des équipements très spécifiques et techniques, en particulier, un remorqueur et une barge et des experts très qualifiés d’une entreprise privée qui sont capables et désirent pleinement participer à cette première mission d'évaluation.

Lorsque on a demandé à Dujarric si des mesures coercitives au titre du chapitre 7 de la Charte des Nations Unies - qui fournit un cadre permettant au Conseil de sécurité d'agir en réponse aux menaces à la paix et aux actes d'agression, ou pour empêcher l'aggravation d'une situation - pourraient être envisagées si les règles du jeu continuent de changer, Dujarric a révélé qu'une telle action reviendrait exclusivement au Conseil de sécurité. Il a ajouté que la priorité du Secrétaire général restait de travailler avec le soutien et l’accord des autorités de facto au Yémen.

«Nous voulons - et cela ne s'applique pas seulement au pétrolier mais à tout ce qui se passe au Yémen - que tous ceux qui ont le pouvoir au Yémen mettent les intérêts du peuple yéménite en premier lieu», a souligné Dujarric. «Cela inclut la réparation du pétrolier. Cela comprend l'arrêt des combats. Cela comprend la facilitation de l’accès humanitaire».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.