BEYROUTH: Beyrouth est le théâtre de vols d'un genre nouveau, ceux des plaques d'égout en vue d'en revendre le fer, de plus en plus cher dans un pays en proie à un effondrement économique sans précédent.
Le gouverneur de la ville, Marwan Abboud, a indiqué mercredi à l'AFP que les vols de matériaux ferreux ont augmenté depuis l'explosion dévastatrice au port de Beyrouth, le 4 août.
Ces vols comprennent essentiellement «les plaques d'égouts en fer plombé, dont le prix a considérablement augmenté», a-t-il expliqué.
La gigantesque explosion du 4 août a aggravé les difficultés de la population, la moitié vivant désormais dans la pauvreté, dans un pays englué depuis plus d'un an dans une profonde crise économique.
La monnaie locale, en chute libre, a perdu plus de 80% de sa valeur face au billet vert, provoquant une hyperinflation et une forte érosion du pouvoir d'achat des Libanais, toutes catégories sociales confondues.
Les autorités disent ne pas avoir les moyens de remplacer les plaques d'égout qui sont en train de disparaitre rapidement, et s'inquiètent de la difficulté à circuler pour les voitures et les piétons, surtout la nuit.
Le phénomène «est source de grande inquiétude pour nous», affirme à l'AFP une source de la garde municipale de la ville. »Nous déployons jour et nuit du personnel pour identifier les voleurs».
Selon le quotidien local Al-Akhbar, un couvercle pesant entre 70 et 100 kilogrammes peut rapporter 100 dollars, un trafic qui est en train d'attirer des «bandes spécialisées et organisées».