Une université francophone en Turquie confrontée à une nouvelle réglementation

Promeneurs par une journée ensoleillée près du lac Mogan à Ankara, le 9 février 2021 (AFP)
Promeneurs par une journée ensoleillée près du lac Mogan à Ankara, le 9 février 2021 (AFP)
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Publié le Dimanche 14 février 2021

Une université francophone en Turquie confrontée à une nouvelle réglementation

  • Les professeurs français à l’université sont désormais tenus de maîtriser la langue turque, conformément à une instruction du Conseil de l’enseignement supérieur
  • Selon les experts, cette mesure aurait été prise en riposte aux changements éducatifs introduits l’année dernière par le président français Emmanuel Macron

ANKARA : Alors que les manifestations étudiantes se poursuivent en raison de la désignation d’un recteur loyaliste à la prestigieuse université turque du Bosphore, une autre institution connue pour sa ligne académique indépendante est également sous le feu des projecteurs.

L’université francophone de Galatasaray, située le long du Bosphore à quelques kilomètres de l’université du Bosphore, a fait les gros titres en raison d’une nouvelle instruction officielle donnée à son corps enseignant.

Les professeurs français à l’université sont désormais tenus de maîtriser la langue turque, conformément à une instruction du Conseil de l’enseignement supérieur. Ceux qui ne répondent pas à cette exigence ne recevront pas de permis de travail ou ne verront pas leurs permis prolongés, ce qui rend leur séjour « illégal » -bien que plusieurs d’entre eux vivent en Turquie depuis des décennies.

Près de 30 professeurs à l’université sont nommés pas la France.

Ouverte par les présidents François Mitterrand et son homologue turc Turgut Ozal en 1992 pour renforcer les relations bilatérales entre les deux pays, l’université de Galatasaray est un établissement francophone qui accueille des milliers d’étudiants.

Ils sont principalement employés dans les cercles d’élites après l’obtention de leur diplôme grâce à l’éducation bilingue de haut niveau qu’ils reçoivent.

Selon les experts, cette mesure aurait été prise en riposte aux changements éducatifs introduits l’année dernière par le président français Emmanuel Macron.

Ces changements imposent à tous les enseignants turcs en France de connaître la langue française, pour préserver la cohésion sociale et lutter contre la ségrégation qui alimente l’extrémisme.

Toutefois, alors que les changements dans le système français ont été annoncés un an auparavant, donnant suffisamment de temps aux enseignants pour acquérir une bonne connaissance de la langue, l’exigence soudaine avancée unilatéralement par Ankara a été sévèrement critiquée, transformant plusieurs universitaires français éminents en résidents illégaux.

Les professeurs français à l’université sont désormais tenus de maîtriser la langue turque, conformément à une instruction du Conseil de l’enseignement supérieur.

Ceux qui ne possèdent pas de permis de travail ou de résidence en Turquie ne peuvent pas ouvrir un compte bancaire ou détenir un compte d’électricité pour leur appartement.

« Bien que les pays aient le droit d’adopter des mesures qui affectent les étranger conformément au principe de la souveraineté, de telles procédures restrictives n’ont pas de base légale », explique Guclu Akyurek, professeur de droit à l’université MEF à Istanbul.

« L’université de Galatasaray est une université qui a été fondée avec un accord international avec la France. Par conséquent, la Turquie doit respecter les accords internationaux selon la hiérarchie des normes. Un règlement ne peut pas changer le statut d’une université aussi bien établie », ajoute-t-il.

M. Akyurek, lui-même diplômé de l'université de Galatasaray, a indiqué que la Cour européenne des droits de l’homme avait exhorté tous les pays à protéger la vie privée de leurs résidents. Cela s’applique aux professeurs français de l’université de Galatasaray qui ont épousé des Turcs, précise-t-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Gaza: l'armée israélienne dit avoir mené des frappes aériennes sur plusieurs combattants

L'armée israélienne a dit avoir mené lundi des frappes aériennes sur plusieurs combattants palestiniens qui tentaient, selon elle, de placer des engins explosifs dans la bande de Gaza. (AFP)
L'armée israélienne a dit avoir mené lundi des frappes aériennes sur plusieurs combattants palestiniens qui tentaient, selon elle, de placer des engins explosifs dans la bande de Gaza. (AFP)
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  • Malgré le cessez-le-feu entre le Hamas et Israël en vigueur depuis le 19 janvier, l'armée mène régulièrement des frappes dans le territoire palestinien
  • Samedi, des frappes à Beit Lahia (nord) ont fait neuf morts, dont quatre journalistes palestiniens, selon la Défense civile de Gaza, le plus lourd bilan sur un même site depuis le 19 janvier

JERUSALEM: L'armée israélienne a dit avoir mené lundi des frappes aériennes sur plusieurs combattants palestiniens qui tentaient, selon elle, de placer des engins explosifs dans la bande de Gaza.

Une première frappe a visé "trois terroristes qui opéraient à proximité des troupes (de l'armée) et tentaient d'enfouir un engin explosif dans le sol, dans le centre de la bande de Gaza", a indiqué l'armée dans un communiqué, rapportant une autre frappe dans la région de Rafah (sud) contre "plusieurs terroristes".

Malgré le cessez-le-feu entre le Hamas et Israël en vigueur depuis le 19 janvier, l'armée mène régulièrement des frappes dans le territoire palestinien dévasté par la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste sur le sud d'Israël le 7 octobre 2023.

Samedi, des frappes à Beit Lahia (nord) ont fait neuf morts, dont quatre journalistes palestiniens, selon la Défense civile de Gaza, le plus lourd bilan sur un même site depuis le 19 janvier.

Le Hamas a dénoncé "une violation flagrante du cessez-le-feu".

L'armée a confirmé deux frappes à Beit Lahia, contre "deux terroristes opérant un drone" et un véhicule transportant "d'autres terroristes venus récupérer" le drone.

 


Liban: l'armée israélienne dit avoir «frappé» des membres du Hezbollah dans le sud du pays

"Il y a peu, deux terroristes du Hezbollah qui servaient d'agents d'observation et dirigeaient des activités terroristes ont été frappés par les FDI (armée israélienne, NDLR) dans la région de Yohmor, dans le sud du Liban". (AFP)
"Il y a peu, deux terroristes du Hezbollah qui servaient d'agents d'observation et dirigeaient des activités terroristes ont été frappés par les FDI (armée israélienne, NDLR) dans la région de Yohmor, dans le sud du Liban". (AFP)
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  • L'armée israélienne a déclaré lundi avoir mené des frappes aériennes sur deux membres du mouvement chiite Hezbollah dans le sud du Liban, pays avec lequel elle a signé un accord de trêve le 27 novembre
  • "Il y a peu, deux terroristes du Hezbollah qui servaient d'agents d'observation et dirigeaient des activités terroristes ont été frappés par les FDI (armée israélienne, NDLR) dans la région de Yohmor, dans le sud du Liban"

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré lundi avoir mené des frappes aériennes sur deux membres du mouvement chiite Hezbollah dans le sud du Liban, pays avec lequel elle a signé un accord de trêve le 27 novembre.

"Il y a peu, deux terroristes du Hezbollah qui servaient d'agents d'observation et dirigeaient des activités terroristes ont été frappés par les FDI (armée israélienne, NDLR) dans la région de Yohmor, dans le sud du Liban", précise le communiqué publié au lendemain d'une autre annonce de l'armée dans laquelle elle affirmait avoir identifié un tir depuis le Liban sur Israël.

 


Les autorités syriennes accusent le Hezbollah d'avoir tué trois militaires

Une source de sécurité libanaise a déclaré à l'AFP que "les tensions ont commencé après que trois membres de la sécurité générale syrienne ont pénétré en territoire libanais dans le village de Qasr, où ils ont été abattus par des hommes armés locaux liés à une famille impliquée dans la contrebande". (AFP)
Une source de sécurité libanaise a déclaré à l'AFP que "les tensions ont commencé après que trois membres de la sécurité générale syrienne ont pénétré en territoire libanais dans le village de Qasr, où ils ont été abattus par des hommes armés locaux liés à une famille impliquée dans la contrebande". (AFP)
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  • Le ministère a ajouté qu'il prendrait "toutes les mesures nécessaires après cette dangereuse escalade de la part de la milice du Hezbollah", précisant que l'incident s'était produit près du barrage de Zeita, à l'ouest de Homs, dans le centre de la Syrie
  • Le Hezbollah a nié, dans un communiqué, toute implication dans des affrontements avec les forces de sécurité syriennes ou en territoire syrien

DAMAS: Le ministère syrien de la Défense a accusé dimanche le Hezbollah, ancien allié du président déchu Bachar al-Assad, d'avoir enlevé et exécuté trois soldats syriens après les avoir emmenés au Liban.

"Un groupe de la milice du Hezbollah (...) a enlevé trois membres de l'armée syrienne à la frontière syro-libanaise (...) avant de les emmener en territoire libanais et de les éliminer", a affirmé le ministère, cité par l'agence officielle Sana.

Le ministère a ajouté qu'il prendrait "toutes les mesures nécessaires après cette dangereuse escalade de la part de la milice du Hezbollah", précisant que l'incident s'était produit près du barrage de Zeita, à l'ouest de Homs, dans le centre de la Syrie.

Le Hezbollah a nié, dans un communiqué, toute implication dans des affrontements avec les forces de sécurité syriennes ou en territoire syrien.

Le mouvement libanais a dit "nier catégoriquement tout lien avec les événements qui se déroulent aujourd'hui à la frontière libano-syrienne" et "réaffirmé ses précédentes déclarations selon lesquelles le Hezbollah n'a aucun lien avec les événements qui se déroulent sur le territoire syrien".

Par ailleurs, l'agence de presse officielle libanaise Ani a rapporté que des roquettes tirées depuis la Syrie avaient atterri dans le village libanais de Qasr, près de la frontière.

"De nombreuses roquettes, tirées depuis la région de Qusayr en territoire syrien, sont tombées sur la ville frontalière de Qasr", a indiqué l'agence.

Une source de sécurité libanaise a déclaré à l'AFP que "les tensions ont commencé après que trois membres de la sécurité générale syrienne ont pénétré en territoire libanais dans le village de Qasr, où ils ont été abattus par des hommes armés locaux liés à une famille impliquée dans la contrebande".

Cette source a indiqué que la raison pour laquelle ils étaient entrés au Liban n'était pas connue. Après leur mort, "les hommes armés ont remis leurs corps à l'armée libanaise, qui les a ensuite remis à la partie syrienne".

Ani a également rapporté que les corps de trois soldats avaient été remis à la Syrie par l'intermédiaire de la Croix-Rouge libanaise.

Selon la source libanaise, "les forces de sécurité syriennes ont ensuite bombardé des maisons à Qasr".

Le Hezbollah a été l'un des principaux soutiens de Bachar al-Assad avant qu'il ne soit renversé le 8 décembre par une offensive de groupes rebelles menés par des islamistes radicaux.

Les nouvelles autorités syriennes ont annoncé en février le lancement d'une campagne de sécurité dans la province frontalière de Homs, visant à fermer les routes de contrebande d'armes et de marchandises avec le Liban. Elles ont accusé le Hezbollah de lancer des attaques et de soutenir des groupes de contrebandiers.