Tunisie : la classe politique met en garde contre le risque de guerre civile

Des jeunes brûlent des pneus et bloquent des routes dans la ville méridionale de Tataouine, le 12 février 2021, pour protester contre l'incapacité du gouvernement à tenir sa promesse de créer des emplois et des investissements. (Fathi Nasri/AFP)
Des jeunes brûlent des pneus et bloquent des routes dans la ville méridionale de Tataouine, le 12 février 2021, pour protester contre l'incapacité du gouvernement à tenir sa promesse de créer des emplois et des investissements. (Fathi Nasri/AFP)
Short Url
Publié le Samedi 13 février 2021

Tunisie : la classe politique met en garde contre le risque de guerre civile

  • Un mois presque jour pour jour après le début des manifestations hostiles à la coalition gouvernementale, les Islamistes du mouvement Ennahdha menacent de descendre dans la rue
  • En réponse à la menace islamiste, Mme Abir Moussi, présidente du Parti Destourien Libre (PDL) autre adversaire d’Ennahdha qu’elle veut chasser du pouvoir, a sonné vendredi 12 février la «mobilisation générale»

TUNIS : Le mouvement Ennahdha menace de faire descendre ses partisans dans la rue. Le Parti Destourien Libre, son pire ennemi, n’exclut pas de recourir à la même arme. Deux anciens dirigeants du parti islamiste et une figure historique de la gauche mettent en garde contre un éventuel dérapage.

Pour la première fois depuis trois semaines, il n’y a pas eu de manifestations à Tunis samedi 13 février. Mais ce n’est que partie remise. Un mois presque jour pour jour après le début des manifestations hostiles à la coalition gouvernementale, les Islamistes menacent pour la première fois de descendre dans la rue. Ennahdha a annoncé jeudi 11 février des consultations à ce sujet avec ses alliés. Cette formation veut visiblement éviter la réédition du scénario de 2013. Un sit-in de plusieurs semaines après l’assassinat de deux opposants avait alors contraint son gouvernement à démissionner.

La crise actuelle a éclaté après que le chef du gouvernement Hichem Mechichi a, sous la pression de la majorité parlementaire, remanié son équipe début janvier pour en exclure les ministres proches du président Kais Saïed. Depuis, ce dernier bloque, en guise de représailles, la prestation de serment des nouveaux ministres au motif que certains d’entre eux sont suspectés de conflit d’intérêts.

En réponse à la menace islamiste, Mme Abir Moussi, présidente du Parti Destourien Libre (PDL) autre adversaire d’Ennahdha qu’elle veut chasser du pouvoir, a sonné vendredi 12 février la «mobilisation générale» et clamé sa détermination à faire descendre ses partisans dans la rue pour s’opposer à une manœuvre visant selon elle à «faire pression sur la société pour qu’elle accepte le gouvernement de Hichem Mechichi» soutenu par Ennahdha. Ce qui fait craindre à la classe politique un glissement du pays de la violence verbale à la violence tout court.

« Ennahdha n’a pas renoncé à la violence »

Co-fondateur et ancien vice-président du mouvement Ennahdha, Me Abdelfattah Mourou a mis en garde contre les appels du mouvement Ennahdha et du PDL à leurs partisans à descendre dans la rue. «Le recours à l’arbitrage de la rue dans les questions politiques est dangereux et peut aboutir à l’anarchie », avertit-il. Ancien conseiller du président du mouvement Ennahdha, M.Lotfi Zitoun -qui a démissionné de ce parti à la mi-janvier- y voit «une ordonnance pour une guerre civile». Me Nejib Chebbi, ancien candidat à la présidentielle, considère, dans une interview au quotidien Achourouk, que «le mouvement Ennahdha n’a pas renoncé à la violence et peut la pratiquer». Mais on n’en est pas là, du moins pour l’instant.

Le parti islamiste ne semble en effet pas pressé de lâcher la bride à ses militants. C’est pour cette raison qu’aucune date pour la manifestation n’a été annoncée, même la présidente du PDL que celle-ci aurait lieu le 27 février. Le bureau exécutif ne ferme pas la porte à l’apaisement. Dans un communiqué daté du 11 février il encourage les partis, organisations nationales et personnalités engagés dans la recherche d’une solution politique à la crise actuelle à poursuivre leurs efforts.

 


Trump atterrit aux Emirats arabes unis, dernière étape de sa tournée dans le Golfe

Le président des Émirats arabes unis, le sheikh Mohamed ben Zayed, assiste à l'accueil de son homologue américain Donald Trump au terminal présidentiel d'Abou Dhabi, le 15 mai 2025. (AFP)
Le président des Émirats arabes unis, le sheikh Mohamed ben Zayed, assiste à l'accueil de son homologue américain Donald Trump au terminal présidentiel d'Abou Dhabi, le 15 mai 2025. (AFP)
Short Url

ABOU DHABI: Le président américain, Donald Trump, est arrivé jeudi aux Emirats arabes unis, troisième et dernière étape de sa tournée dans le Golfe, après l'Arabie saoudite et le Qatar, selon deux  journalistes de l'AFP.

L'avion présidentiel a atterri à l’aéroport d'Abou Dhabi, où M. Trump espère glaner de nouvelles  promesses d'investissements et de commandes, après celles déja engrangées à Riyad et Doha.


Trump à Abou Dhabi après Riyad et Doha

Short Url
  • Adepte d'une diplomatie transactionnelle, le président américain estime que l'amitié des Etats-Unis ne va pas sans contreparties sonnantes et trébuchantes
  • Et s'il a créé la surprise mercredi en annonçant une levée des sanctions pesant sur la Syrie, et même accepté de rencontrer le président islamiste Ahmad al-Chareh, c'est en bonne partie dû à l'insistance du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane

DOHA: Déjà fêté en Arabie saoudite et au Qatar, Donald Trump conclut jeudi aux Emirats arabes unis, une tournée dans le Golfe ponctuée de spectaculaires annonces économiques et d'un coup d'éclat sur la Syrie.

Il n'est toutefois pas exclu que l'impulsif président américain change ses projets.

Il a évoqué mercredi la "possibilité" d'un déplacement en Turquie jeudi si son homologue russe Vladimir Poutine s'y rendait afin de parler de l'issue de la guerre en Ukraine, comme le réclame le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

S'il ne va pas à Istanbul, Abou Dhabi lui offrira à son tour un accueil plein de pompe, ce à quoi le président américain s'est montré très sensible depuis son arrivée à Ryad mardi.

Cette tournée de trois pays du Golfe est le premier déplacement international important de Donald Trump, après son passage à Rome pour les funérailles du pape.

Milliards 

Comme pendant son premier mandat, il a boudé les alliés occidentaux traditionnels au profit de ces monarchies pétrolières et gazières, richissimes et de plus en plus influentes sur la scène diplomatique internationale.

Mais alors qu'en 2017 il avait profité de son passage dans la région pour aller en Israël, il ne fera pas le voyage cette fois, ce qui, selon les analystes, confirme un froid avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Donald Trump ne devrait pas repartir des Emirats arabes unis sans avoir glané des promesses d'investissements et de commandes aux montants aussi faramineux que difficilement vérifiables sur le long terme.

L'Arabie saoudite a par exemple promis 600 milliards de dollars d'investissements, tandis que la compagnie Qatar Airways a passé une gigantesque commande à l'avionneur américain Boeing pour 200 milliards de dollars.

Adepte d'une diplomatie transactionnelle, le président américain estime que l'amitié des Etats-Unis ne va pas sans contreparties sonnantes et trébuchantes.

Et s'il a créé la surprise mercredi en annonçant une levée des sanctions pesant sur la Syrie, et même accepté de rencontrer le président islamiste Ahmad al-Chareh, c'est en bonne partie dû à l'insistance du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Président syrien "séduisant" 

Le dirigeant de fait du royaume saoudien a su répondre aux attentes de faste monarchique et de "deals" spectaculaires du président républicain pour provoquer cette entrevue, la première du genre en 25 ans.

Donald Trump en a retiré une excellente impression du chef d'Etat syrien, qui a par le passé figuré sur une liste de jihadistes recherchés par les Etats-Unis, et qu'il a décrit comme un homme "jeune et séduisant".

L'ancien promoteur immobilier a aussi très clairement confirmé la rupture avec la stratégie diplomatique de l'ancien président démocrate Joe Biden, faite en partie d'appels au respect des droits humains et à la démocratie.

Ces notions n'ont pas été mises en avant dans le Golfe par le président américain, qui s'est bien gardé, contrairement à son prédécesseur, de commenter l'assassinat en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien en Turquie

Dans un discours remarqué à Ryad, Donald Trump, dont la famille a de très importants intérêts financiers privés dans le Golfe, a au contraire rejeté toute ingérence dans les affaires intérieures des pays.

Ne pas "sonder les âmes" 

"Trop de présidents américains ont été affectés par la notion selon laquelle c'est notre travail de sonder les âmes de dirigeants étrangers et d'utiliser l'action américaine pour faire justice", a-t-il déclaré.

"C'est le travail de Dieu de rendre la justice, le mien est de défendre l'Amérique", a encore dit l'ancien promoteur immobilier.

L'extrait vidéo du discours, qui étrille la doctrine interventionniste chère à des républicains de la vieille école, a été partagé sur X par le vice-président JD Vance.

Ce dernier, qui soutient ouvertement des partis d'extrême-droite en Europe, a applaudi "la meilleure explication d'une politique étrangère intelligente et réaliste que j'aie jamais entendue de la part d'un président américain".


L'armée israélienne dit avoir «éliminé» un membre du Hezbollah au Liban

Des personnes circulent dans une rue devant des portraits du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah et des bâtiments endommagés par les frappes israéliennes lors de la récente guerre. (File/AFP)
Des personnes circulent dans une rue devant des portraits du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah et des bâtiments endommagés par les frappes israéliennes lors de la récente guerre. (File/AFP)
Short Url
  • L'armée israélienne a annoncé mercredi avoir "éliminé" un membre du mouvement pro-iranien Hezbollah dans le sud du Liban
  • En dépit d'un cessez-le-feu conclu il y a plus de cinq mois après une guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, Israël continue de mener régulièrement des frappes au Liban

Jérusalem, Non défini: L'armée israélienne a annoncé mercredi avoir "éliminé" un membre du mouvement pro-iranien Hezbollah dans le sud du Liban, où les autorités ont fait état d'un mort dans une frappe de drone sur une voiture.

En dépit d'un cessez-le-feu conclu il y a plus de cinq mois après une guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, Israël continue de mener régulièrement des frappes au Liban, surtout dans le sud du pays, frontalier du nord du territoire israélien.

Dans un communiqué, l'armée israélienne dit avoir "mené une frappe dans la région de Qaaqaiyat al-Jisr, dans le sud du Liban, éliminant un commandant" local.

A Beyrouth, le ministère de la Santé a fait état d'un mort dans une frappe de drone israélienne visant une voiture dans ce secteur.

Après le début de la guerre dans la bande de Gaza, le Hezbollah, groupe islamiste armé soutenu par l'Iran, a ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, affirmant agir en soutien au Hamas, son allié.

Les hostilités ont dégénéré en guerre ouverte, Israël menant entre septembre et novembre 2024 de violents bombardements sur le Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, sorti très affaibli du conflit.

Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 novembre mais l'armée israélienne continue de bombarder le Liban, disant viser combattants et infrastructures du Hezbollah, et a maintenu des positions dans le sud du territoire libanais.