LONDRES : Les grands argentiers des pays industrialisés ont plaidé vendredi à l'issue d'une réunion du G7 Finance pour davantage de multilatéralisme dans la sortie de la crise, avec le climat, l'aide aux pays pauvres et la taxe numérique au coeur des discussions.
Sous la présidence du Royaume-Uni, les ministres des Finances et banquiers centraux du Canada, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Japon et des Etats-Unis se sont retrouvés à la mi-journée pour une réunion par visio-conférence.
Ils étaient accompagnés des dirigeants de la Banque centrale européenne (BCE), de l'Eurogroupe, du FMI ou encore de la Banque mondiale, le tout présidé par le Chancelier de l'Echiquier Rishi Sunak, et le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Andrew Bailey.
Il s'agissait du premier G7 Finance depuis l'élection de Joe Biden, en présence de la secrétaire au Trésor américaine, Janet Yellen.
Cette dernière a insisté sur « l'engagement de l'administration Biden envers le multilatéralisme », selon un communiqué du Trésor américain, confirmant un changement de discours par rapport à la présidence de Donald Trump.
Elle a par ailleurs rappelé « l'importance » de la relance budgétaire pour assurer la reprise, alors que le plan de sauvetage géant de 1 900 milliards de dollars aux Etats-Unis est débattu au Congrès.
Cette rencontre fait office de prélude au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G7 prévu du 11 au 13 juin dans les Cornouailles (sud-ouest de l'Angleterre).
Selon un communiqué du ministère britannique des Finances, Rishi Sunak a appelé ses homologues à agir pour aider les pays les plus vulnérables en 2021, et à faire du climat une priorité centrale afin d'avoir une reprise économique « verte » après la pandémie.
Distribution des vaccins rapide et juste
Les sujets climatiques sont en haut de l'agenda pour Londres qui assume à partir de février la présidence du Conseil de sécurité des Nations unies et accueillera en novembre la COP26 à Glasgow.
Le ministre britannique a plaidé pour une distribution des vaccins rapide et juste dans le monde, en insistant sur le fait que les institutions financières internationales devaient se doter des bons outils pour aider les pays pauvres à répondre aux défis de la crise.
Sur son compte Twitter, le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass, a lui évoqué une «bonne discussion sur les inégalités, les vaccinations, le climat, les vulnérabilités et le besoin de mettre en place un cadre commun sur la réunion de la dette ».
This morning, I joined #G7 Finance Ministers & Central Bank Governors for a good discussion of inequality, vaccinations, climate, vulnerabilities, & the need to implement the common framework on debt reduction.
— David Malpass (@DavidMalpassWBG) February 12, 2021
My thanks to UK Chancellor @RishiSunak for hosting us.
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De même, toujours sur Twitter, la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva a fait part d'une « réunion substantielle » et d'une convergence de vues sur la sortie de la crise et le climat.
Substantive meeting of G7 finance ministers & central bank governors chaired by @RishiSunak. Full alignment on access to vaccines, policy support until exit from the crisis, climate action, and comprehensive support for vulnerable countries. pic.twitter.com/tLfldlgjN0
— Kristalina Georgieva (@KGeorgieva) February 12, 2021
Enfin, Londres a ajouté que le G7 Finance avait acté la nécessité de faire des progrès pour atteindre une solution internationale sur la mise en place d'une taxe sur les géants du numérique qui sont sortis grands gagnants de la pandémie pendant que nombre de pays ont fait face à une contraction économique sans précédent.
L'objectif du Royaume-Uni est de respecter la date limite fixée à mi-2021 par le G20 pour s'entendre sur le sujet.
Le Chancelier a souhaité que les travaux se fassent à la fois au niveau du G7, du G20 et de l'OCDE.
Sur la taxe numérique, « nous devons arriver à un accord cet été », a lui aussi souhaité le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire.
Il a insisté en outre sur « la nécessité d’une étroite coordination de nos plans de relance » et « l'importance de continuer à travailler sur la dette des pays pauvres ».