Seuls les terroristes ciblent un aéroport civil

L’attaque de mercredi sur l’aéroport d’Abha prouve que les Houthis – comme l’Iran – interprètent mal les gestes de bonne volonté et ne se comportent bien que si on leur montre le bâton, pas la carotte. (AFP).
L’attaque de mercredi sur l’aéroport d’Abha prouve que les Houthis – comme l’Iran – interprètent mal les gestes de bonne volonté et ne se comportent bien que si on leur montre le bâton, pas la carotte. (AFP).
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Publié le Jeudi 11 février 2021

Seuls les terroristes ciblent un aéroport civil

Seuls les terroristes ciblent un aéroport civil
  • La lâche attaque terroriste sur l’aéroport international d’Abha dans le sud de l’Arabie saoudite n’est guère surprenante pour ceux qui sont familiers avec la nature violente des Houthis
  • L’attaque prouve que les Houthis – comme l’Iran – interprètent mal les gestes de bonne volonté et ne se comportent bien que si on leur montre le bâton, pas la carotte

La lâche attaque terroriste sur l'aéroport international d'Abha dans le sud de l'Arabie saoudite n'est guère surprenante pour ceux qui sont familiers avec la nature violente des Houthis. Tous ceux qui ont la guerre au Yémen n'ont pas besoin qu'on leur rappelle le comportement sauvagement barbare de ces derniers.

Comme toutes les guerres, celle du Yémen est à la fois affreuse et compliquée. N'oublions pas, cependant, comment et pourquoi elle a commencé. Ces terroristes houthis qui ont attaqué des cibles civiles ont renversé le gouvernement légitime du Yémen soutenu par l'ONU et reconnu internationalement. À ce moment-là, le Yémen a demandé l'aide et l'assistance de l'Arabie saoudite et de ses voisins arabes.

Les critiques s'empresseront de souligner que la coalition arabe a également fait des victimes parmi les civils au Yémen. Oui, c'est vrai, mais il y a une grande différence: les actions de la coalition étaient des erreurs qui ont fait l'objet d'enquêtes et pour qu'elle s'est excusée. Les Houthis, quant à eux, se vantent d'attaquer les villes saoudiennes et menacent régulièrement de tuer des civils, tout comme ils l'ont fait aujourd'hui en affirmant avoir tiré quatre drones armés sur l'aéroport d'Abha.

En fait, les Houthis ont lancé des centaines d'attaques de drones et de missiles sur des villes saoudiennes (y compris sur des régions proches de la ville sainte de La Mecque). Ils ont visé à maintes reprises des civils et des cibles civiles, mais grâce aux défenses aériennes de l'Arabie saoudite, les pertes ont été minimes.

La communauté internationale ne devrait pas hésiter à appeler cela une attaque terroriste. Ce n'est pas parce que les défenses aériennes saoudiennes sont très efficaces et qu'il n'y a pas eu d'images de sacs mortuaires, ou parce que l'Arabie saoudite est plus riche et plus grande que le Yémen, qu 'il faut transformer le Royaume de victime en méchant.

Il y a eu des attaques sur l'aéroport de Riyad dans le passé ainsi que près de l'aéroport de Djeddah. Cependant, il convient de noter que le nombre d'attaques s'est intensifié au cours des dernières semaines. Les Houthis semblent avoir été encouragés par la mention de pourparlers dans les allées du pouvoir de Washington. Ils ont considéré ces gestes de bonne volonté comme un signe de faiblesse de la communauté internationale et, plus concrètement, des États-Unis. Les Houthis doivent être tenus pour responsables et nommés comme il se doit: «des terroristes» dans l'État qu'ils ont trop longtemps retenu en otage.

Les Houthis doivent être tenus pour responsables et nommés comme il se doit: des terroristes.

J'espère que les conseillers de l'administration Biden prennent note. Le fait de lever la désignation des Houthis comme terroristes imposés par l'administration précédente a été débattu. Étant donné les divisions profondes et l'état des politiques internes aux États-Unis, je doute qu'il s'agisse d'une simple question politique avec l'administration précédente - ou que les conseillers de Joe Biden croient sincèrement à l'argument selon lequel le fait de ne pas qualifier les Houthis de terroristes facilitera l'aide et le soutien à la population.

Juste pour rappel: les Houthis ont longtemps bloqué les aides et les ont empêchées de parvenir aux plus nécessiteux, et ils ont fait de même pour les équipements de protection individuelle durant la pandémie de coronavirus (Covid-19) l’année dernière. Ce fait est bien documenté et les Houthis ont été critiqués pour ce comportement irresponsable, non seulement par l’Arabie saoudite ou par l’administration américaine précédente, mais par l’ONU et Human Rights Watch.

Évidemment, il n’est pas surprenant qu’un groupe qui recrute activement des enfants pour faire la guerre, qui prêche l’extrémisme et dont le slogan officiel est «Mort à l’Amérique» bloque les aides. De plus, les Houthis ont attaqué la Marine américaine à trois reprises. Une fois de plus, ce ne sont pas des paroles en l’air, ce sont des faits documentés.

Le plus remarquable dans ces attaques contre la Marine américaine, c’est qu’elles se soient produites dans les derniers jours de l’administration Obama, à qui il a été conseillé d’être gentil avec les Iraniens, les commanditaires des Houthis, dans l’espoir de les convaincre de se comporter de manière responsable. Bien sûr, Barack Obama s’est ensuite rendu compte que l’Iran a joyeusement pris les milliards de dollars distribués à la suite de la signature de l’accord sur le nucléaire sans rien changer à son comportement et a continué à déstabiliser la région en injectant de l’argent et en soutenant les milices armées.

En fait, l’attaque de mercredi sur l’aéroport d’Abha prouve que les Houthis – comme l’Iran – interprètent mal les gestes de bonne volonté et ne se comportent bien que si on leur montre le bâton, pas la carotte.

Nous verrons bien quelle sera la position internationale et ce que le droit international pourra faire pour lutter contre cette menace. En fin de compte, nous pouvons être d'accord ou non sur plusieurs points, mais le fait de prendre délibérément pour cible un aéroport civil est un crime de guerre odieux et ne peut être débattu.

Faisal J. Abbas est le rédacteur en chef d'Arab News.

Twitter: @FaisalJAbbas

NDLR: Les opinions exprimées dans cette rubrique par leurs auteurs sont personnelles, et ne reflètent pas nécessairement le point de vue d’Arab News.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com