Devant le tribunal, Netanyahou rejette les accusations de corruption

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, comparaissant à son procès, à Jérusalem le 8 février (Photo, AFP).
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, comparaissant à son procès, à Jérusalem le 8 février (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 09 février 2021

Devant le tribunal, Netanyahou rejette les accusations de corruption

  • Netanyahou est jugé au tribunal de Jérusalem pour des accusations de corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires
  • Détenteur du record de longévité des Premiers ministres israéliens avec 15 ans au pouvoir, Netanyahou est le premier chef de gouvernement de l'histoire d'Israël jugé en étant en fonction

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a de nouveau rejeté lundi les accusations de corruption à son encontre lors d'une brève comparution au tribunal de Jérusalem, à six semaines d'élections cruciales pour sa survie politique.

Masque sanitaire noir sur le bas du visage, Netanyahou, 71 ans, est resté environ 20 minutes lundi matin dans la salle d'audience du tribunal de Jérusalem, où il est jugé pour des accusations de corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires.

« J'approuve la réponse écrite en mon nom », a-t-il déclaré en allusion à une lettre rédigée par ses avocats et présentée à la justice le mois dernier, dans laquelle il « nie toutes les charges » retenues contre lui.

Détenteur du record de longévité des Premiers ministres israéliens avec 15 ans au pouvoir, Netanyahou est le premier chef de gouvernement de l'histoire d'Israël jugé en étant en fonction.

Au tribunal, ses avocats Boaz Ben Zur et Amit Hadad ont accusé le procureur général, Avichai Mandelblit, qui avait été nommé par Netanyahou, de mal gérer l'affaire. Selon eux, une partie de l'enquête a été ouverte sans les autorisations requises.

La défense avait auparavant demandé quelques mois pour préparer le dossier, arguant de sa complexité.

Les juges ont indiqué qu'ils étudieraient ces allégations avant d'annoncer les dates de la prochaine étape du procès, ce qui suggère que Netanyahou ne devrait pas se représenter au tribunal avant le scrutin du 23 mars.

« Je ne pense pas qu'ils vont se précipiter à la phase des preuves avant les élections », a déclaré lundi soir Netanyahou qui dément les accusations portées contre lui. « Cela serait perçu comme une intrusion évidente dans les élections », a-t-il ajouté.  

« 1 000, 2 000, 4 000 »

Lundi, des manifestants rassemblés à l'extérieur du tribunal ont appelé au départ du chef du gouvernement. « Dégage », « Tu ne voleras point », pouvait-on lire sur des banderoles.

« Nous sommes ici pour balayer toute la saleté et toute la corruption qu'il a créées ces dernières années », a déclaré Claudia Manoquian, une manifestante. « Netanyahou veut établir une dictature en Israël, nous ne le laisserons pas faire ».

Le Premier ministre est jugé dans trois affaires. Le dossier Bezeq, aussi nommé « Affaire 4 000 », où il est accusé d'avoir tenté de s'assurer une couverture favorable par le site Walla contre des faveurs gouvernementales qui pourraient avoir rapporté des millions de dollars à Shaul Elovitch, alors patron du géant israélien des télécoms Bezeq, dont Walla fait partie.

Netanyahou, qui détenait à l'époque également le portefeuille des Communications, a nié avoir cherché à obtenir une couverture favorable de Walla en échange de son approbation en 2015 à une fusion de Bezeq avec le distributeur de télévision par satellite Yes.

Dans l' « Affaire 2 000 » ou Mediagate, il est accusé d'avoir cherché à s'assurer une couverture favorable mais cette fois du quotidien payant le plus lu en Israël, le Yediot Aharonot, en échange d'une possible loi limitant la diffusion du journal gratuit Israel Hayom, son principal concurrent. 

Dans le troisième dossier, « l'Affaire 1 000 », Netanyahou et des membres de sa famille sont soupçonnés d'avoir reçu des cadeaux -cigares de luxe, bouteilles de champagne et bijoux- pour plus de 700 000 shekels (environ 175 000 euros) de la part de personnalités en échange de faveurs financières ou personnelles.

Netanyahou a indiqué avoir reçu une opinion légale d'experts concluant qu'il avait le droit d'accepter des cadeaux d'amis proches et nie avoir octroyé des faveurs.

Bataille électorale

A l'ouverture de son procès, Netanyahou venait de former un gouvernement d'union avec son rival Benny Gantz. Mais depuis, les manifestations contre le Premier ministre se sont multipliées et la coalition a éclaté.

Résultat, de nouvelles législatives sont prévues le 23 mars -les quatrièmes en moins de deux ans- ce qui soulève des craintes quant à un impact du procès sur le vote.

Yariv Levin, président du Parlement et proche de Netanyahou, a déclaré dans Israel Hayom craindre une « interférence sans précédent dans les élections » si le tribunal présentait « dès à présent » des éléments de preuve contre le Premier ministre.

La bataille électorale est d'ailleurs loin d'être gagnée pour Netanyahou qui espère rallier une majorité de sièges afin d'éventuellement faire voter une loi qui lui assurerait une immunité judiciaire.

Son parti, le Likoud (droite), reste en tête des sondages avec 29 sièges sur 120, devant le centriste Yaïr Lapid (17) et le frondeur de droite Gideon Saar (14). Mais il n'arriverait toutefois pas à atteindre, avec ses différents alliés, le seuil de la majorité (61).


Manipulation médiatique et instrumentalisation de Forbes France au service de la propagande royale du Maroc

Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
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  • Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime marocain.
  • Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante.

RIYAD : L’enquête explosive menée par Marianne, complétée par les révélations incisives d’Africa Intelligence, lève le voile sur un système d’influence sophistiqué dans lequel le Maroc, sous couvert de soft power, orchestre une propagande méthodique via des relais médiatiques internationaux.

Forbes France, autrefois symbole d’excellence journalistique, apparaît aujourd’hui comme un instrument docile entre les mains des autorités marocaines.

Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime de Mohammed VI.

Ces textes déguisés en journalisme peignent un portrait idyllique du royaume, occultant sciemment la répression des libertés individuelles, les inégalités criantes et les réalités économiques sombres du pays. Il s'agit d'une véritable mascarade qui sape l’intégrité journalistique et trompe délibérément les lecteurs.

Forbes France : un média au service de la propagande royale

Plus qu’un simple complice passif, le magazine semble s’être vendu au plus offrant, troquant son indépendance contre des millions d’euros provenant des cercles de pouvoir marocains.

Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante. Pire, selon des sources internes, le Maroc achète régulièrement des articles pour redorer l’image de son régime monarchique, tout en évitant toute transparence sur les financements réels.

Abdelmalek Alaoui, présenté comme un analyste ou un économiste, mais qui n'est en réalité qu'un agent de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), est identifié comme un rouage clé de cette machinerie propagandiste.

Des courriels internes obtenus par Marianne montrent comment Alaoui et d’autres agents influencent directement la ligne éditoriale de ces articles en faveur de la monarchie marocaine. Forbes France ne serait rien d’autre qu’un outil au service de cette désinformation orchestrée depuis Rabat.

Un documentaire sous influence : glorification du règne de Mohammed VI

Les tentacules de cette stratégie de manipulation s’étendent bien au-delà de la presse écrite. Africa Intelligence révèle qu’un documentaire diffusé sur Public Sénat à l’approche d’une visite officielle d’Emmanuel Macron au Maroc a été conçu comme une véritable opération de communication. 

Réalisé par des proches de l’élite politique marocaine et française, ce film, présenté comme un travail journalistique, n’est rien d’autre qu’une glorification du roi Mohammed VI.

Tout en vantant les prétendus succès du roi, notamment en matière de condition féminine et de développement économique, le documentaire escamote les critiques concernant les inégalités sociales et la répression des libertés. Il s'agit là d'une manipulation éhontée, à peine voilée, où les consignes éditoriales semblent avoir été dictées par Rabat pour protéger l’image royale.

Le Maroc : un État stratège du mensonge médiatique

Ce qui se dévoile ici est bien plus qu’un simple scandale médiatique. Il s’agit d’une stratégie délibérée et agressive de soft power, dans laquelle le Maroc utilise des moyens financiers considérables pour infiltrer et manipuler les récits médiatiques internationaux.

En contrôlant la narration sur des plateformes influentes telles que Forbes France, le royaume impose une version réécrite et aseptisée de la réalité, tout en muselant les voix dissidentes.

Ces pratiques immorales révèlent la complicité choquante de médias qui, en échange d'avantages financiers, renoncent à leur devoir d'informer honnêtement. Ce brouillage systématique de la frontière entre journalisme et propagande constitue une attaque directe contre l’intégrité de l’information.

Un appel urgent à l’éthique journalistique

Les révélations de Marianne et d’Africa Intelligence mettent en lumière le manque de diligence de la part d'acteurs tels que Forbes France.

Il est désormais impératif de mener une enquête indépendante sur ces pratiques. En effet, tant que des médias accepteront de se vendre au plus offrant, les citoyens continueront à être trompés par des récits soigneusement fabriqués pour servir des intérêts politiques. 

L’intégrité de la presse n’est pas à vendre, il est temps de le rappeler.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).