Le PDG de «Careem» espère un retour à la normale d'ici à la fin de l'année

Le directeur général de Careem, Mudassir Sheikha, a déclaré que son entreprise s'était «très largement rétablie» de la vague initiale de la pandémie (Capture d'écran)
Le directeur général de Careem, Mudassir Sheikha, a déclaré que son entreprise s'était «très largement rétablie» de la vague initiale de la pandémie (Capture d'écran)
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Publié le Mardi 09 février 2021

Le PDG de «Careem» espère un retour à la normale d'ici à la fin de l'année

  • Lors de sa participation à l’émission Frankly Speaking, Mudassir Sheikha, a souligné l’importance et la valeur stratégique du marché saoudien pour Careem
  • Le PDG de Careem s’est dit fier que les Saoudiens représentent désormais 100% de la main-d'œuvre de l'entreprise dans le Royaume

DUBAÏ: Careem, la «superapplication» qui a révolutionné les services de transport et de livraison au Moyen-Orient, s’attend à une reprise de ses activités, d’ici à la fin de l’année, qui lui permettra de retrouver sa productivité antérieure à la pandémie, selon son fondateur et directeur général Mudassir Sheikha, qui a accordé une interview à Arab News. 

Les services de taxi, de livraison et autres services de mobilité de Careem ont été durement touchés au pic du confinement, ce qui a contraint l’entreprise à licencier un tiers de sa main-d'œuvre. Le PDG de Careem relativise néanmoins l’impact de la crise: «Nous nous sommes finalement bien remis de la crise. En ce qui concerne la mobilité des entreprises, autrement dit le déplacement des personnes d’un point A à un point B, elle a été multipliée par dix.» 

«L’activité de livraison, ce que j’appelle la ʺmobilité des objets ʺ, n’a pas été trop impactée au début de la pandémie, et depuis, elle a quadruplé. Même l’activité de notre nouveau service de paiement de l’application Careem Pay – ʺla mobilité de l’argentʺ– a doublé. Après avoir vécu des moments difficiles, les entreprises se sont bien remises des conséquences de la pandémie», affirme Mudassir Sheikha.  

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Le PDG de Careem a déclaré que sa main-d'œuvre dans le Royaume est désormais composée à 100% de Saoudiens (Document)

Dans le dernier épisode de l’émission Frankly Speaking, qui donne la parole à d’éminents décideurs politiques et chefs d'entreprise du Moyen-Orient, Mudassir Sheikha a révélé que la main-d'œuvre de Careem dans le Royaume comportait exclusivement des travailleurs saoudiens. Il a également évoqué la nouvelle structure d’une commission qu'il espère aider à sauver l'industrie de la restauration et a décrit en détail les raisons de la vente de Careem à Uber en 2019, une négociation qui a fait de lui l'un des chefs d’entreprise les plus riches de la région. 

Il a également expliqué des évolutions de Careem, passée d’une start-up spécialisée dans les services de covoiturage en 2012 à une «Super App», qui offre des services de transports, de la livraison de repas, de la livraison tout court, une application de GPS, une messagerie instantanée, mais également une solution de paiement. Le tout réuni sous une seule et même entité. 

Évoquant l'accord de 2019 qui a vu Careem repris par le géant mondial Uber, il a estimé qu’il était une réussite. «Nous sommes beaucoup plus forts en faisant partie de la famille Uber, et nous pouvons faire plus avec ce soutien. N'oubliez pas que nous avons un investisseur, une société mère. C'est une stratégie assez ingénieuse, non seulement du point de vue du financement, mais surtout du point de vue de la compréhension et du savoir-faire dans cette région du monde», affirme-t-il.  

Le rachat de Careem par Uber pour une valeur de 3,1 milliards de dollars (environ 2,5 milliards d’euros) a généré de gros bénéfices pour une série d'investisseurs saoudiens qui avaient soutenu Sheikha lors de précédents tours de tables. Certains analystes ont pourtant estimé que Careem aurait été plus valorisée si elle avait réalisé une introduction à la bourse saoudienne (Tadawul), étant la première «licorne» de la région –  une  start-up des nouvelles technologies dont la valorisation atteint au moins un milliard de dollars et dont le potentiel de croissance est très important. 

«La décision de continuer à lever des fonds et de faire une introduction en bourse [IPO] plutôt que de faire partie de la famille Uber a été soigneusement examinée par le Conseil d'administration de Careem à ce moment-là, et il a été déterminé que l'acquisition d'Uber était la meilleure voie à suivre», affirme Mudassir Sheikha. «Avec cet accord, nous pouvons rester indépendants. Nous conservons la marque Careem, nous conservons la culture Careem et pouvons gérer cette entreprise d'une manière qui a du sens pour saisir les opportunités dans cette région.» 

La différence essentielle entre Careem et Uber – désormais sous la direction du PDG Dara Khosrowshahi –, c’est que le PDG de Careem a l’ambition d'élargir ses horizons au-delà de la «mobilité des personnes» pour fournir une gamme de services aux consommateurs à travers la «Super App» Careem. 

«Careem est une superapplication alors qu’Uber se concentre davantage sur la mobilité et souhaite offrir toutes les options de mobilité», assure-t-il. «Lorsque vous ouvrez l'application à Dubaï, par exemple, vous pouvez non seulement commander une voiture ou un taxi, mais aussi bénéficier de la micro-mobilité: vous pouvez obtenir un vélo, commander de la nourriture, des courses et des produits pharmaceutiques. Vous pouvez même payer vos factures et faire des versements à vos amis et à votre famille.» 

Mudassir Sheikha estime que l'Arabie saoudite, malgré le ralentissement économique dû à la pandémie, est un endroit parfait pour développer la stratégie «Super App» de Careem. «Je pense que nos opportunités sont nombreuses, et que la Covid-19, si elle a été une tragédie à bien des égards, a constitué un grand accélérateur pour le développement du numérique dans le Royaume», soutient le PDG. «De notre point de vue, devenir une superapplication en Arabie saoudite signifie que nous pouvons réellement commencer à aider les gens, non seulement dans le domaine de la mobilité mais aussi pour tous leurs autres besoins quotidiens.»  

Careem ne sait pas encore si elle doit suivre les pas de nombreuses entreprises qui choisissent Riyad comme siège régional. Mudassir Sheikha estime cependant qu’il s’agit «d’un marché très important et stratégique pour nous, où nous avons une grande partie de notre main-d'œuvre. Que notre siège soit ici [aux Émirats arabes unis] ou dans le Royaume»,, nous passons tous une bonne partie de notre temps en Arabie saoudite. Nous nous assurons qu’elle reçoit l'attention qu’elle mérite, car il s’agit de l’un de nos marchés les plus importants et les plus stratégiques». 

Lorsque Careem est entrée pour la première fois sur le marché saoudien en 2013, elle avait du mal à trouver des chauffeurs de taxi saoudiens, mais pour le PDG de la société, «la pression de l’économie et les efforts de formation de ces dernières années ont permis à la flotte de taxis d’avoir des chauffeurs 100% Saoudiens aujourd’hui». 

«Nous avons beaucoup travaillé pour faire du métier de chauffeur de taxi une profession bien considérée, en appelant les chauffeurs des ʺcapitainesʺ, en veillant à ce que leurs salaires soient acceptables. Nous avons commencé à éduquer les clients sur la manière de se comporter avec ces ʺcapitainesʺ», déclare-t-il. 

Careem a également fait un grand pas en avant pour attirer les femmes «capitaines» lorsque les lois saoudiennes ont été modifiées pour permettre aux femmes de conduire, mais cela a été un objectif plus difficile à atteindre. «Nous aimerions avoir plus de chauffeurs femmes. Nous avons un petit pourcentage de notre flotte qui est composé de femmes ʺcapitainesʺ en Arabie saoudite, et de temps en temps, vous pourrez faire un trajet avec elles. Mais il a été difficile de faire évoluer cet objectif», explique Sheikha. 

 

«Nous constatons que certaines femmes veulent conduire, mais ce n’est pas encore totalement accepté par de la société dans son ensemble. Il faut que cela évolue encore pour que la présence de chauffeurs femmes puisse se généraliser.»  

Careem s’est récemment concentré sur le marché de la livraison aux Émirats arabes unis, où la flambée des livraisons à domicile pendant les restrictions pandémiques a mis certains restaurants en danger financier. «Les activités de livraison de nourriture dans cette région ne sont pas en bonne santé», ajoute Mudassir Sheikha. 

Careem a mis en place la semaine dernière un plan controversé visant à ne facturer aucune commission sur les livraisons de ses chauffeurs, facturant à la place un abonnement forfaitaire pour accéder à l'application Careem. Cette décision a suscité une réponse immédiate de la concurrence, notamment de la société de commerce Noon, dirigée par l’entrepreneur émirati Mohamed Alabbar et soutenue par le Fonds public d’investissement saoudien (PIF). 

Mais Careem ne veut pas lancer une guerre des prix dans le secteur de la livraison de nourriture, et son PDG voit cette décision comme une initiative qui encouragera la stabilité à long terme des restaurants et des entreprises de livraison. «Ne pensons pas à court terme, mais à moyen et long termes, à cette énorme opportunité qui nous attend. Si nous essayons de maximiser l'économie aujourd'hui, nous sacrifierons les opportunités à long terme», estime Mudassir Sheikha. 

Careem n'a pas l'intention de quitter le lieu qui l’a vu naître, le Moyen-Orient. Pour le PDG de Careem, il existe d'énormes opportunités pour développer sa «Super App» dans plus des 15 pays et 100 villes qu'elle dessert dans la région. 

Les projets visant à rendre son parc automobile «plus vert» – en introduisant davantage de véhicules électriques, par exemple – constitueront une priorité secondaire par rapport au défi consistant à rendre les transports et autres services plus abordables, du moins tant que les effets économiques de la pandémie se feront encore sentir.  

Sheikha, qui a réussi à faire de Careem une entreprise florissante en très peu de temps, décidera-t-il un jour de remettre le volant dans les mains de Khosrowshahi, le PDG d’Uber? «Nous sommes au tout début de l'aventure Careem. Inshallah, quand nous examinerons cette entreprise dans huit ou seize ans, nous verrons que la région est radicalement meilleure grâce à Careem. Il reste donc beaucoup à faire et nous venons juste de commencer», conclut-il. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Trump renforce les restrictions sur les investissements chinois dans des secteurs jugés stratégiques

L'administration américaine accuse Pékin d'« exploiter de plus en plus les ressources américaines pour développer et moderniser ses dispositifs militaires, de renseignement et autres appareils de sécurité ». (Photo AFP)
L'administration américaine accuse Pékin d'« exploiter de plus en plus les ressources américaines pour développer et moderniser ses dispositifs militaires, de renseignement et autres appareils de sécurité ». (Photo AFP)
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  • Ce mémo a pour objectif « de promouvoir les investissements étrangers tout en protégeant les intérêts de la sécurité nationale des États-Unis, en particulier contre les menaces posées par des adversaires étrangers tels que la Chine »
  • Le CFIUS est un panel chargé d'évaluer les conséquences pour la sécurité nationale des États-Unis des rachats d'entreprises américaines par des groupes étrangers.

WASHINGTON : Donald Trump a signé un mémo visant à freiner les investissements chinois dans des secteurs stratégiques américains, dont la technologie et les infrastructures critiques, une initiative fermement dénoncée samedi par Pékin qui la juge « discriminatoire ».

Ce mémo a pour objectif « de promouvoir les investissements étrangers tout en protégeant les intérêts de la sécurité nationale des États-Unis, en particulier contre les menaces posées par des adversaires étrangers tels que la Chine », a précisé vendredi soir la Maison-Blanche sur son site.

L'administration américaine accuse Pékin d'« exploiter de plus en plus les ressources américaines pour développer et moderniser ses dispositifs militaires, de renseignement et autres appareils de sécurité ».

La Maison-Blanche accuse également « certains adversaires étrangers », dont la Chine, d'investir dans des entreprises américaines afin « d'obtenir des technologies de pointe et de la propriété intellectuelle ».

Le nouvel exécutif américain compte solliciter la Commission aux investissements étrangers aux États-Unis (CFIUS) afin « de restreindre les investissements chinois dans les secteurs stratégiques américains tels que la technologie, les infrastructures critiques, la santé, l'agriculture, l'énergie, les matières premières et autres », ajoute la Maison-Blanche.

Le CFIUS est un panel chargé d'évaluer les conséquences pour la sécurité nationale des États-Unis des rachats d'entreprises américaines par des groupes étrangers.

« Cette façon de faire des États-Unis élargit abusivement le concept de sécurité nationale, est discriminatoire et portera gravement atteinte à la confiance des entreprises chinoises désirant investir aux États-Unis », a dénoncé samedi un porte-parole du ministère chinois du Commerce.

Dans un communiqué, il a exhorté Washington à « respecter les lois de l'économie de marché et à cesser de politiser et d'instrumentaliser les questions économiques et commerciales ».

« La Chine suivra de près l'évolution de la situation aux États-Unis et prendra les mesures nécessaires pour défendre ses droits et intérêts légitimes », a-t-il conclu.

Cette décision du président américain intervient alors que les deux plus grandes économies du monde sont déjà en proie à des tensions commerciales.

Début février, Donald Trump a imposé 10 % de droits de douane supplémentaires, en plus de ceux déjà existants, sur les produits en provenance de Chine. Toutefois, il a estimé mercredi qu'un accord commercial avec Pékin était « possible ».


Lucid dévoile le Lucid Air Sapphire unique en son genre lors de la réunion de la Saudi Cup

Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
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  • ce véhicule exclusif est plus qu'un simple symbole de triomphe ; il représente une célébration du leadership du Royaume en matière de durabilité, d'innovation et d'excellence mondiale. » a déclaré Faisal Sultan, vice-président de Lucid Middle East.
  • Le véhicule sera offert au vainqueur de la Coupe d'Arabie saoudite.

RIYADH : Lucid a dévoilé sa Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, exclusivement conçue et construite pour le vainqueur de la course la plus lucrative du monde, la Saudi Cup 2025.

Faisal Sultan, vice-président de Lucid Middle East, a déclaré : « Présenté comme une récompense spéciale au vainqueur de la Saudi Cup, ce véhicule exclusif est plus qu'un simple symbole de triomphe ; il représente une célébration du leadership du Royaume en matière de durabilité, d'innovation et d'excellence mondiale. »

Lors de son discours, qui a eu lieu le premier jour de la Saudi Cup à l'hippodrome King Abdulaziz de Riyad, M. Sultan a ajouté : « J'ai également le privilège de présenter une création qui illustre l'apogée de ce que Lucid peut réaliser : Le premier Lucid Air Sapphire unique au monde ».

Le véhicule est doté d'une finition lavande, d'un système à trois moteurs et d'une dynamique de conduite offrant une puissance de 1 234 chevaux, ainsi que des freins en carbone-céramique.

M. Sultan a déclaré que le dévoilement de ce véhicule était le résultat du partenariat entre Lucid et la Saudi Cup.

Le vainqueur de la course de la Saudi Cup, qui aura lieu le 22 février, recevra 20 millions de dollars, ainsi que le véhicule.

M. Sultan a également dévoilé le dernier modèle de Lucid, le Lucid Gravity SUV, et a ajouté : « Les débuts du Lucid Gravity SUV à la Saudi Cup reflètent la vision commune de Lucid et son soutien à la vision audacieuse du Royaume pour l'avenir.

« Il est particulièrement approprié que ce véhicule révolutionnaire soit maintenant disponible dans ce pays, une nation qui se tient à la pointe de l'innovation et de la durabilité grâce à la Vision 2030. »

La Saudi Cup est un événement équestre de deux jours qui réunit certains des meilleurs jockeys du monde sur l'hippodrome King Abdulaziz, dont la cagnotte s'élève à plus de 38 millions de dollars.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Les banques saoudiennes enregistrent une hausse de 17% des prêts hypothécaires résidentiels

 La Vision 2030 favorise le développement du logement et soutient les aspirations à l'accession à la propriété (Shutterstock).
La Vision 2030 favorise le développement du logement et soutient les aspirations à l'accession à la propriété (Shutterstock).
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  •  Les données de la Banque centrale saoudienne montrent la plus forte émission depuis 2 ans
  •  L'accession à la propriété a atteint 63,74% en 2023, avec pour objectif d'atteindre 70% d'ici à 2030

RIYAD : Les banques saoudiennes ont émis 91,1 milliards de riyals saoudiens (24,28 milliards de dollars) de nouveaux prêts hypothécaires résidentiels aux particuliers en 2024, soit une augmentation de 17% par rapport à l'année précédente, selon les données officielles.

Les chiffres de la Banque centrale saoudienne, également connue sous le nom de SAMA, montrent qu'il s'agit de l'émission annuelle de prêts hypothécaires la plus élevée depuis deux ans.

Le quatrième trimestre de 2024 a représenté 33% du total, ce qui coïncide probablement avec la baisse des taux d'intérêt. Cette tendance souligne la forte demande de financement immobilier dans le Royaume, ainsi que l'impact des changements de politique monétaire sur les coûts d'emprunt.

Le Royaume progresse régulièrement vers son objectif de 70% d'accession à la propriété d'ici à la fin de la décennie.

Selon les dernières données officielles du programme de logement - une initiative dans le cadre de Vision 2030 - la propriété familiale saoudienne atteindra 63,74% en 2023.

Alors que les initiatives de diversification économique continuent de stimuler le développement du logement et les aspirations à l'accession à la propriété, le paysage hypothécaire du Royaume devrait rester dynamique, influencé par les tendances mondiales et nationales.

L'augmentation des émissions de prêts hypothécaires résidentiels est le signe d'une confiance croissante dans le marché immobilier saoudien. Avec la baisse des taux d'intérêt et les efforts continus du gouvernement pour développer l'accession à la propriété, le secteur du logement du Royaume semble prêt pour une croissance soutenue dans les années à venir.

L'un des principaux facteurs influençant les taux hypothécaires en Arabie saoudite est le Saudi Interbank Offered Rate, ou SAIBOR, qui sert de référence pour les prêts à taux variable.

Le riyal saoudien étant rattaché au dollar américain, les fluctuations des taux d'intérêt dans le pays nord-américain ont un impact direct sur le SAIBOR et, par conséquent, sur les coûts d'emprunt dans le Royaume.

En septembre, la Réserve fédérale américaine a amorcé un changement de politique monétaire en réduisant les taux d'intérêt de 50 points de base. Cette mesure a été suivie de deux réductions supplémentaires de 25 points de base chacune en novembre et en décembre.

L'assouplissement de la politique monétaire américaine s'est traduit par une baisse des taux SAIBOR, ce qui a rendu le financement du logement plus accessible et a contribué à l'expansion notable des prêts résidentiels.

Bien que la récente baisse des taux hypothécaires ait alimenté la demande, les mouvements futurs du SAIBOR dépendront de multiples facteurs, notamment la trajectoire de la politique de la Réserve fédérale, les conditions économiques de l'Arabie saoudite et la liquidité du secteur bancaire.

Lors du troisième forum du Fonds d'investissement public pour le secteur privé, qui s'est tenu à Riyad ce mois-ci, le ministre saoudien des Affaires municipales et rurales et du Logement, Majid al-Hogail, a annoncé que 65 promoteurs locaux ont investi plus de 200 milliards de RS dans le secteur du logement, soulignant ainsi le rôle clé du secteur privé dans le développement urbain.

M. al-Hogail a souligné que la Vision 2030 est à l'origine d'une transformation du secteur immobilier en Arabie saoudite, avec des développements allant de logements abordables à des projets de luxe.

Il a également insisté sur la nécessité de redéfinir l'urbanisme pour l'adapter à la diversification économique et à la croissance rapide de la population urbaine du Royaume.

Selon le ministre, les secteurs des municipalités et du logement ont contribué pour plus de 16% au produit intérieur brut réel de l'Arabie saoudite en 2024, tandis que les secteurs de l'immobilier et de la construction ont attiré près de 16% du total des flux d'investissements étrangers.

Il a également noté que les transactions résidentielles à Riyad ont augmenté de 51,6% entre juillet 2023 et juillet 2024, totalisant 18 500 ventes d'une valeur de 26,6 milliards de RS, citant un rapport de la société de services immobiliers CBRE.

M. al-Hogail a également souligné la croissance remarquable du financement immobilier, indiquant que le portefeuille de financement immobilier du secteur bancaire est passé de 165 milliards de RS à plus de 850 milliards de RS.

Il a attribué cette croissance à un environnement d'investissement stimulant et favorable, qui, selon lui, a atteint un stade favorable pour les acteurs du secteur privé local et international.

Les banques saoudiennes adoptent de multiples stratégies pour améliorer les liquidités et soutenir la croissance des prêts immobiliers. L'une d'entre elles consiste à émettre des Sukuk et des obligations conventionnelles afin de renforcer leur base de capital et de s'assurer qu'elles disposent de fonds suffisants pour continuer à accorder des prêts hypothécaires.

En outre, la Saudi Real Estate Refinance Co. joue un rôle essentiel en achetant des hypothèques aux banques, libérant ainsi des liquidités pour de nouveaux prêts et améliorant la stabilité du marché.

Le soutien du gouvernement reste également un facteur crucial, les initiatives du ministère du logement et du fonds de développement de l'immobilier fournissant des garanties et des subventions qui réduisent les risques de prêt des banques et encouragent la poursuite de l'émission de prêts hypothécaires.

En outre, les banques saoudiennes diversifient leurs sources de financement en formant des partenariats avec des investisseurs mondiaux et des banques étrangères, attirant ainsi davantage de capitaux dans le secteur du financement immobilier.

La transformation numérique joue également un rôle croissant, les banques intégrant des solutions fintech, des évaluations de crédit automatisées et des plateformes hypothécaires numériques pour rationaliser le traitement des prêts, réduire les coûts opérationnels et améliorer l'accessibilité pour les emprunteurs.

Ces efforts combinés aident les banques à maintenir un flux régulier de liquidités tout en soutenant le secteur immobilier en pleine croissance du Royaume.