Libye: le Premier ministre désigné promet de travailler avec tous

L'ingénieur Abdel Hamid Dbeibah, 61 ans, a été désigné Premier ministre par intérim par les 75 participants au Forum de dialogue politique près de Genève (Photo, AFP).
L'ingénieur Abdel Hamid Dbeibah, 61 ans, a été désigné Premier ministre par intérim par les 75 participants au Forum de dialogue politique près de Genève (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 07 février 2021

Libye: le Premier ministre désigné promet de travailler avec tous

  • Pour le nouvel exécutif, le défi est de taille après plus de quarante ans d'un pouvoir sans partage ayant laissé aux violences, aux luttes de pouvoir et aux ingérences étrangères
  • Les Libyens ne cessent de dénoncer le non-renouvellement des élites politiques du pays, la corruption et un quotidien rythmé par des pénuries de liquidités et d'essence, les coupures d'électricité et l'inflation

TRIPOLI/ BENGHAZI: Abdel Hamid Dbeibah, élu Premier ministre libyen intérimaire, s'est engagé samedi à reconstruire le pays en proie au chaos et aux divisions, promettant d'écouter et de travailler « avec tous les Libyens ». 

M. Dbeibah ainsi que les trois membres d'un Conseil présidentiel ont été élus vendredi près de Genève par 75 membres du Forum de dialogue politique dans le cadre d'un processus lancé en novembre par l'ONU. 

La nouvelle équipe aura pour défis de former un gouvernement, préparer des élections nationales prévues en décembre et mettre fin à une décennie de violences et d'instabilité politique. 

Dans un discours télévisé, M. Dbeibah a appelé tous les Libyens à soutenir son gouvernement pour « la reconstruction du pays », promettant d’être « prêt à écouter et à travailler avec tous les Libyens, quelles que soient leur idéologie, leur appartenance ou leur région ».  

Cet ingénieur et riche homme d'affaires de 61 ans a estimé que l'élection de vendredi était « une consécration de la démocratie et de l'unité ».  

LE CAMP HAFTAR FÉLICITE LES LIBYENS POUR LE NOUVEL EXÉCUTIF TEMPORAIRE

Les forces du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est de la Libye, ont félicité samedi le peuple libyen pour les résultats du dialogue politique, qui s'est conclu la veille par l'élection d'un Conseil présidentiel et d'un Premier ministre par intérim. 

« Le commandement général des forces armées libyennes (pro-Haftar) bénissent et félicitent le peuple libyen pour les résultats du Forum du dialogue politique libyen sous l'égide de la Mission des Nations unies en Libye (...), qui a abouti à l'élection d'une nouvelle autorité exécutive », a déclaré Ahmad al-Mesmari, porte-parole du maréchal Haftar. 

Il a également félicité les « personnalités patriotiques », Mohamad Younes el-Menfi, élu à la tête du Conseil présidentiel, et le chef de l'exécutif de transition Abdel Hamid Dbeibah, a ajouté M. Mesmari depuis Benghazi (est). 

Controversé 

La Libye est plongée dans le chaos depuis le soulèvement qui a abouti à la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. 

Depuis 2015, deux autorités s'y disputent le pouvoir, sur fond d'implications étrangères: le Gouvernement d'union nationale (GNA) à Tripoli, reconnu par l'ONU, et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar, homme fort de l'Est. 

Après l'échec de l'offensive lancée par le maréchal Haftar en avril 2019 pour s'emparer de Tripoli, les deux camps ont conclu un cessez-le-feu en octobre et retrouvé le chemin du dialogue, accompagné d'un rebond de la production pétrolière, secteur clef de l'économie. 

L'élection de vendredi a été largement saluée à l'étranger.  

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a vu « une très bonne nouvelle » dans la quête de la paix. L'Allemagne, l'Italie, la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont toutefois souligné qu'un « long chemin » restait à parcourir. 

Les forces du maréchal Khalifa Haftar ont salué les « personnalités patriotiques » composant la nouvelle équipe. 

Originaire de Misrata (ouest), près de la capitale Tripoli, le nouveau Premier ministre par intérim dispose de 21 jours maximum pour former son cabinet. Il bénéficiera de 21 jours supplémentaires pour obtenir le vote de confiance au Parlement, soit au plus tard le 19 mars. 

Des accords signés au Maroc en 2015 sous l'égide de l'ONU avaient déjà débouché sur la formation d'un Gouvernement d'union nationale (GNA, basé à Tripoli) et la désignation de son chef Fayez al-Sarraj, mais celui-ci n'a jamais pu obtenir la confiance du Parlement, basé dans l'Est, ni imposer son autorité auprès des forces politiques et militaires du pays. 

Le nouveau Premier ministre est loin de faire l'unanimité, notamment parce qu'il a occupé des fonctions importantes sous le régime de Mouammar Kadhafi tombé en 2011. 

Surtout, son cousin Ali Dbeibah -- également homme d'affaires prospère -- et lui ont fait l'objet d'enquêtes en Libye et ailleurs pour des malversations. Ce cousin faisait partie par ailleurs du Forum ayant voté le nouvel exécutif. 

t l'inflation. 

« ESPOIR »

Les Libyens ne cessent de dénoncer le non-renouvellement des élites politiques du pays, la corruption et un quotidien rythmé par des pénuries de liquidités et d'essence, les coupures d'électricité et l'inflation. 

« Au début, les Libyens (...) ont montré peu d'intérêt (pour le processus onusien, ndlr). Hier cependant, la joie était palpable car on a vu des initiatives pour l'émergence d'un Etat », confie Adil al-Kakli, un Libyen de 43 ans à Tripoli. Il estime néanmoins que le délai pour tenir une élection présidentielle en décembre est trop court. 

Un autre Libyen, Louay Khouzam, 37 ans, « ne pense pas qu'il y aura d'élections le 24 décembre », mais voit malgré tout un « espoir de changement ». 

Wolfram Lacher, chercheur à l'Institut allemand des affaires internationales et de sécurité, estime cependant que les nouveaux dirigeants « auront beaucoup de mal à exercer une quelconque influence dans l'Est et même dans l'Ouest ». « Ils feront face à une forte opposition », estime-t-il, en référence à leur influence limitée au sein de la classe politique notamment. 

Pour Tarek Megerisi, analyste politique au Conseil européen des relations internationales, l'élection du nouvel exécutif peut être interprétée comme « un vote contre les favoris ». 

La liste de M. Dbeibah faisait en effet figure d'outsider par rapport à celle du président du Parlement Aguila Saleh et du puissant ministre de l'Intérieur Fathi Bashagha, deux poids lourds politiques. 


Le chef de la lutte antiterroriste irakienne s'entretient avec les émissaires égyptien et jordanien

M. Al-Tamimi a rencontré l'attaché militaire égyptien, le colonel Akram Sharif, et l'attaché militaire jordanien, le général de brigade Anwar Al-Bashbasha. (INA)
M. Al-Tamimi a rencontré l'attaché militaire égyptien, le colonel Akram Sharif, et l'attaché militaire jordanien, le général de brigade Anwar Al-Bashbasha. (INA)
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  • Les réunions ont porté sur le renforcement de la coopération, l'échange d'expertise et le partage des perspectives sur les questions de sécurité
  • Al-Tamimi a rencontré l'attaché militaire égyptien, le colonel Akram Sharif, et l'attaché militaire jordanien, le général de brigade Anwar Al-Bashbasha, selon un communiqué du service de lutte contre le terrorisme

DUBAI : Le chef du service irakien de lutte contre le terrorisme, le général de corps d'armée Karim Al-Tamimi, a tenu lundi des réunions séparées avec les envoyés militaires égyptien et jordanien afin de discuter des moyens de renforcer la coopération en matière de sécurité.

Al-Tamimi a rencontré l'attaché militaire égyptien, le colonel Akram Sharif, et l'attaché militaire jordanien, le général de brigade Anwar Al-Bashbasha, selon un communiqué du service de lutte contre le terrorisme.

Les réunions ont porté sur le renforcement de la coopération, l'échange d'expertise et le partage de perspectives sur les questions de sécurité entre les trois pays.


Le ministre saoudien des Affaires étrangères discute des négociations entre les États-Unis et l'Iran avec son homologue iranien

 Une photo fournie par le ministère saoudien des Affaires étrangères montre le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan (R), rencontrant le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, à Riyad, le 9 octobre 2024. (AFP)
Une photo fournie par le ministère saoudien des Affaires étrangères montre le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan (R), rencontrant le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, à Riyad, le 9 octobre 2024. (AFP)
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  • Le ministre saoudien des Affaires étrangères Faisal ben Farhane a discuté avec son homologue iranien Abbas Araghchi des derniers développements dans les pourparlers entre les Etats-Unis et l'Iran lors d'un appel téléphonique
  • Le prince Faisal a reçu lundi un appel téléphonique de M. Araghchi au cours duquel ils ont discuté du troisième cycle de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran, qui s'est tenu samedi à Mascate, la capitale d'Oman

RIYADH : Le ministre saoudien des Affaires étrangères Faisal ben Farhane a discuté avec son homologue iranien Abbas Araghchi des derniers développements dans les pourparlers entre les Etats-Unis et l'Iran lors d'un appel téléphonique, a déclaré le ministère saoudien des Affaires étrangères le 28 avril.

Le prince Faisal a reçu lundi un appel téléphonique de M. Araghchi au cours duquel ils ont discuté du troisième cycle de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran, qui s'est tenu samedi à Mascate, la capitale d'Oman.

Les ministres ont également discuté des liens bilatéraux et des questions d'intérêt commun, a ajouté le communiqué du ministère.


CIJ: le représentant palestinien affirme qu'Israël utilise le blocage de l'aide comme «arme de guerre»

Selon les Nations unies, environ 500.000 Palestiniens ont été déplacés depuis la fin du cessez-le-feu de deux mois. (AFP)
Selon les Nations unies, environ 500.000 Palestiniens ont été déplacés depuis la fin du cessez-le-feu de deux mois. (AFP)
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  • "Toutes les boulangeries de Gaza soutenues par les Nations unies ont été contraintes de fermer leurs portes. Neuf Palestiniens sur 10 n'ont pas accès à l'eau potable"
  • "Les locaux des Nations unies et d'autres agences internationales sont vides"

LA HAYE: Le représentant de l'Etat de Palestine a affirmé lundi à la Cour internationale de justice (CIJ) qu'Israël utilisait le blocage de l'aide humanitaire comme "arme de guerre" à Gaza.

"La faim est ici. L'aide humanitaire est en train d'être utilisée comme une arme de guerre", a déclaré devant les juges de la CIJ Ammar Hijazi, représentant de l'État de Palestine auprès des organisations internationales.

La Cour internationale de justice, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert une semaine d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens, plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

38 autres pays présenteront leurs dépositions devant un pannel de 15 juges.

Israël ne participe pas aux audiences mais son allié américain fera une déposition mercredi.

"Toutes les boulangeries de Gaza soutenues par les Nations unies ont été contraintes de fermer leurs portes. Neuf Palestiniens sur 10 n'ont pas accès à l'eau potable", a déclaré M. Hijazi.

"Les locaux des Nations unies et d'autres agences internationales sont vides", a-t-il ajouté.

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

Selon les Nations unies, environ 500.000 Palestiniens ont été déplacés depuis la fin du cessez-le-feu de deux mois.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté à une large majorité une résolution, présentée par la Norvège, demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier ce qu'Israël est tenu de faire concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'Etats tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

Le chef de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, avait dénoncé vendredi "une famine provoquée par l'homme et motivée par des raisons politiques".