JÉRUSALEM : La « Liste unie » des partis arabes israéliens, qui comptait quatre partis, a soumis jeudi sa candidature aux législatives de mars sans le mouvement islamiste qui a décidé de concourir seul, a indiqué un de ses membres à l'AFP.
Les partis israéliens ont jusqu'à jeudi minuit (22H00 GMT) pour s'enregistrer auprès de la commission électorale en vue des législatives du 23 mars, les quatrièmes en moins de deux ans.
Dirigée par Ayman Odeh, la « Liste unie » avait enregistré le meilleur score de son histoire au dernier scrutin, en mars 2020, en obtenant 15 sièges.
Mais le parti islamiste Raam (Mouvement islamique du sud) a quitté l'alliance et se présente seul, selon la commission électorale.
« Nous avons soumis notre liste de candidats à la commission électorale ce soir sans le Mouvement islamique du sud », a confirmé à l'AFP Mansour Dahamsheh, secrétaire général du parti Hadash (communiste) de M. Odeh.
Le dirigeant de Raam, Mansour Abbas, s'est récemment rapproché du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, ce qui avait craquelé l'alliance avec les autres partis de la liste, à savoir Hadash, le parti Ta'al du député Ahmed Tibi et la formation nationaliste arabe Balad de Sami Abou Shehadeh.
En décembre, Mansour Abbas s'était abstenu de voter la dissolution du Parlement, un geste interprété comme un signe de soutien envers M. Netanyahu.
La division entre partis devrait avoir un impact sur le taux de participation arabe, selon A'as Al-Atrash, directeur du centre de recherche politique de Jaffa, qui parle de « frustrations » et de « déceptions ».
Selon un sondage publié jeudi par le journal Maariv, la « Liste unie » à trois partis est créditée de 10 sièges, contre 15 lorsqu'elle comptait encore le parti Raam.
« La dernière fois nous avons atteint un record avec 15 sièges, nous allons tout faire pour le dépasser », a déclaré Ayman Odeh s'adressant à la commission électorale jeudi soir.
Les Arabes israéliens, descendants des Palestiniens restés sur leurs terres après la création d'Israël en 1948, représentent environ 20% de la population israélienne.
Ils se disent victimes de discrimination, notamment depuis que le Parlement a adopté en 2018 une loi définissant Israël comme « l'État-nation du peuple juif » et conférant aux Juifs le droit « unique » à l'autodétermination.
M. Netanyahu a récemment multiplié les visites dans les localités arabes, après avoir longtemps vilipendé cette communauté qui l'accuse de racisme.