ALGER : La compagne de Hervé Gourdel, un guide de haute montagne français décapité par des jihadistes en Algérie en 2014, s'est dite «déçue» après le report du procès jeudi, mais garde «espoir» en la justice algérienne.
«Je suis très très déçue par le renvoi mais nous respectons bien sûr la décision de la justice algérienne», a assuré à l'AFP Françoise Grandclaude à Alger.
Mme Grandclaude, qui s'est constituée partie civile au lendemain de la mort de son compagnon, avait fait le déplacement à Alger avec son fils et son frère afin d'assister au procès. Celui-ci devait se tenir devant la cour criminelle du tribunal de Dar El Beïda, dans la banlieue d'Alger.
Mais la présidente du tribunal a décidé de renvoyer le procès au 18 février à la demande de la défense en raison de l'état de santé du principal accusé, le jihadiste présumé Abdelmalek Hamzaoui.
«Nous plaçons en la justice algérienne, qui est souveraine, beaucoup d'espoir pour que justice soit rendue après sept ans d'une très très longue attente», a affirmé la compagne de Gourdel, enlevé et décapité par un groupe jihadiste en septembre 2014 dans le massif touristique du Djurdjura, en Kabylie (nord).
Si elle n'a pas la possibilité de revenir à Alger le 18 février, le procès pourrait être organisé par visioconférence.
«Nous voulons faire entendre notre voix de victime», a insisté Mme Grandclaude.
«Je suis Française mais je me mets à la place de toutes les familles algériennes, françaises, qui ont été touchées dans leur coeur et dans leur chair par les terroristes.»
Mme Grandclaude avait fait un précédent voyage en 2015 pour se recueillir près du lieu où Hervé Gourdel avait été kidnappé par un groupe jihadiste ayant prêté allégeance à l'organisation Etat islamique (EI).
Hervé Gourdel, 55 ans, s'était rendu en Algérie pour explorer un nouveau site d'escalade. Sa dépouille avait été retrouvée le 15 janvier 2015, à une vingtaine de kilomètres du lieu de son enlèvement.