Turquie: en pleine pandémie, les micro-maisons cassent la baraque

Les « tiny houses » font leur apparition en Turquie (Photo, AFP).
Les « tiny houses » font leur apparition en Turquie (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 03 février 2021

Turquie: en pleine pandémie, les micro-maisons cassent la baraque

  • Minimalistes, mobiles et bon marché, les micro-maisons, ou «tiny houses» en anglais, suscitent en Turquie un engouement croissant, notamment de l'industrie du tourisme
  • Apparu il y a quelques décennies aux Etats-Unis, le mouvement des «tiny houses» a pris de l'ampleur après la crise financière de 2008, mais n'est apparu que récemment en Turquie

ISTANBUL: Gizem Baburhan se souvient avec émotion de son premier séjour dans une micro-maison plantée au milieu d'un vignoble de l'ouest de la Turquie.

« Cette vie minimaliste nous a offert une tranquillité incomparable », dit-elle. « J'espère que nous pourrons devenir propriétaires d'une micro-maison et voyager avec dans le monde entier ».

Minimalistes, mobiles et bon marché, les micro-maisons, ou « tiny houses » en anglais, suscitent en Turquie un engouement croissant, notamment de l'industrie du tourisme qui cherche à offrir des hébergements individuels aux touristes voulant éviter l'hôtel en pleine pandémie de coronavirus.

Apparu il y a quelques décennies aux Etats-Unis, le mouvement des « tiny houses » a pris de l'ampleur après la crise financière de 2008, mais n'est apparu que récemment en Turquie.

Dans un pays où les habitants privilégient les logements spacieux et modernes, ces maisonnettes, qui ressemblent à des préfabriqués montés sur des remorques, n'avaient a priori pas de quoi séduire.

L’intérieur de l’une de ces maisons (Photo, AFP).

Pourtant, les constructeurs de micro-maisons ont vu leurs carnets de commandes se remplir depuis l'an dernier et ont bien du mal à faire face à la demande.

« En 2020, nos commandes ont été multipliées par 20 par rapport à l'année précédente », affirme Galip Olmez, patron de YAKO Groups qui s'est lancé sur le marché en 2017.

Pelin Dustegor, architecte travaillant pour l'entreprise Casa Lokomotif, explique que la plupart de ses clients viennent du secteur du tourisme et veulent proposer une offre « de type camping ».

« En 2019, nous avons reçu un peu moins de 250 commandes. En 2020, nous en avons reçu 4 500 par mois », indique Dustegor. « Il y a un engouement extraordinaire ».

Peur de l'hôtel

La Turquie est mondialement connue pour ses plages de sable fin et ses gigantesques hôtels aux formules tout inclus qui peuvent héberger plusieurs milliers de touristes.

Mais la crise sanitaire a contraint les compagnies touristiques à revoir leurs plans et nombre d'entre elles font désormais le pari que les touristes préféreront éviter les lieux bondés dans les années à venir.

Les micro-maisons s'imposent donc comme un recours permettant de proposer un hébergement individuel et rassurant.

Dustegor souligne aussi que la popularité des micro-maisons auprès du secteur touristique s'explique par leur coût relativement faible et la possibilité d'amortir l'investissement rapidement.

Ces maisonnettes, montées sur roues, ont également l'avantage de pouvoir être « garées » sur des terrains sans nécessiter de permis de construire, car elles sont considérées en Turquie comme des véhicules.

Les micro-maisons sont également de plus en plus populaires auprès des 30-40 ans qui souhaitent investir et faire de la location saisonnière, explique-t-elle.

Caglar Coskun en fait partie. Il a acquis une micro-maison qu'il loue à des touristes après l'avoir installée dans un vignoble sur la côte égéenne de la Turquie.

« Les gens ne voudront plus rester dans des hôtels de 500 personnes, mais en petit groupe dans la nature. Personne ne voudra plus faire la queue devant un buffet ouvert », prédit-il.

Jardin pour salon

C'est justement dans la maisonnette de Coskun que Baburhan a vécu avec son mari sa première expérience en micro-maison. 

« C'était une petite maison, mais entièrement équipée et située au coeur d'un très beau vignoble. Nous nous sommes rapidement habitués et avons fini par avoir l'impression d'y avoir toujours vécu », confie-t-elle.

Une autre habitation de cet acabit (Photo, AFP).

Olmez indique que sa firme YAKO Groups construit des surfaces allant de 15 m2 à 40 m2, soit la taille d'un studio ou d'une chambre d'hôtel. Leur prix varie entre 15 000 et environ 30 000 euros.

Dustegor, l'architecte, a pris l'habitude de passer deux jours par semaine dans sa micro-maison qu'elle a installée au milieu d'un jardin à l'extérieur d'Istanbul, au bord de la mer de Marmara.

« Mon salon, c'est le jardin », s'amuse-t-elle en regardant un coq qui gambade dans l'herbe. « Je regarde les insectes, je vois les fleurs éclore et les saisons passer. C'est un voyage intérieur, une façon de se purifier », dit-elle.

Olmez estime que les périodes de confinement liées à la crise sanitaire ont poussé un grand nombre de personnes à s'interroger sur l'intérêt de vivre dans des immeubles en ville.

« Les gens ne devraient pas avoir peur du minimalisme » des micro-maisons, dit-il. « Cela ne rétrécit pas la vie, mais cela la libère ».


KSrelief poursuit son action humanitaire en Jordanie, en Afghanistan et au Liban

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
Short Url
  • KSrelief a fourni des services médicaux et distribué des produits de première nécessité à des personnes

RIYAD: Le Centre d'aide humanitaire et de secours du Roi Salmane (KSrelief) poursuit ses activités humanitaires en Jordanie, en Afghanistan et au Liban en fournissant des services médicaux et en distribuant des produits de première nécessité à des particuliers.

Au camp jordanien de Zaatri, l'agence d'aide saoudienne a fourni des services médicaux à 2 738 patients au cours de la deuxième semaine de novembre. Les médecins généralistes ont traité 657 patients, les internistes 125 patients souffrant de diabète, d'hypertension et d'asthme.

La clinique pédiatrique a examiné 270 enfants, tandis que le service des urgences a pris en charge 297 patients. Les dentistes, quant à eux, ont traité 183 patients

La clinique de gynécologie a pris en charge 182 femmes, tandis que la clinique des oto-rhino-laryngologistes a traité 57 patients pour des affections telles que la sinusite, la pharyngite, l'amygdalite et l'otite moyenne.

La clinique d'ophtalmologie a aidé 51 patients et leur a fourni des médicaments. La clinique de cardiologie a reçu 27 patients et la clinique de radiologie diagnostique a effectué des examens pour 25 patients.

Les autres services médicaux fournis comprenaient également des tests de laboratoire, des radiographies et des vaccinations.

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués à 1 200 personnes dans le cadre d'un projet destiné aux rapatriés du Pakistan vers l'Afghanistan et aux personnes touchées par les inondations.

Au Liban, KSrelief a distribué 530 coupons d'achat à des orphelins et à des personnes handicapées dans la région du Akkar, à Beyrouth, dans le centre et l'ouest de la Bekaa et à Aramoun.

Ces coupons permettent aux bénéficiaires d'acheter les vêtements d'hiver de leur choix dans des magasins agréés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Liban: multiples frappes au coeur de Beyrouth et dans sa banlieue

Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
Short Url
  • De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise
  • La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé

BEYROUTH: De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise, selon un média d'Etat, alors que la guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah entre dans son troisième mois.

"La capitale Beyrouth s'est réveillée sur un massacre terrifiant, l'aviation israélienne ayant complètement détruit un immeuble résidentiel de huit étages à l'aide de cinq missiles, rue Maamoun, dans le quartier de Basta", a indiqué l'Agence nationale d'information Ani.

Les secouristes s'employaient à déblayer les décombres à l'aide de pelleuteuse, selon des images de l'AFPTV. Les secouristes cités par l'Ani ont fait état d'un "grand nombre de morts et de blessés", dans plus de précisions dans l'immédiat.

Des journalistes de l'AFP à travers Beyrouth et ses environs ont entendu au moins trois fortes explosions, suivies d'une odeur âcre, après une journée d'intenses bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah pro-iranien, en guerre ouverte contre Israël.

La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé, qui s'est transformé en un tas de décombres, dans ce quartier populaire et densément peuplé de Basta, selon les images d'AFPTV.

Un immense cratère était visible sur des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, mais que l'AFP n'a pas pu vérifier.

Lors d'un discours mercredi, le chef du Hezbollah Naïm Qassem a prévenu que son mouvement viserait "le centre de Tel-Aviv", en riposte aux récentes frappes israéliennes sur Beyrouth.

Plus tôt dans la journée de vendredi, ainsi que dans la nuit de vendredi à samedi, l'Ani avait déjà fait état d'une série de frappes israéliennes contre la banlieue sud de la capitale.

Plusieurs bâtiments ont été visés, dont deux situés à la périphérie de la banlieue sud de Beyrouth, dans le secteur encore densément peuplé de Chiyah à Ghobeiry, qui abrite plusieurs centres commerciaux, là encore après des appels à évacuer.

Selon la même source, d'importants incendies se sont déclarés et des bâtiments se sont effondrés.

Dans le sud du Liban, où Israël, en guerre ouverte contre le Hezbollah libanais, mène depuis le 30 septembre des incursions terrestres, cinq secouristes affiliés au mouvement pro-iranien y ont été tués, selon le ministère libanais de la Santé.

Et dans l'est du Liban, où le Hezbollah est également présent, une frappe israélienne a tué le directeur de l'hôpital Dar al-Amal près de Baalbeck, et six membres du personnel soignant, dans sa résidence située à côté de l'établissement de santé, selon le ministère.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux mais non vérifiée par l'AFP montre des civils se précipitant vendredi vers la sortie d'un centre commercial huppé à Hazmieh, quartier jouxtant la banlieue sud, tandis qu'une alarme et des annonces retentissaient dans les haut-parleurs.

Ces frappes interviennent alors que l'OMS a déclaré vendredi que près de 230 agents de santé avaient été tués au Liban depuis le 7 octobre 2023, déplorant "un chiffre extrêmement inquiétant".

L'armée israélienne a déclaré avoir "effectué une série de frappes sur des centres de commandement terroristes du Hezbollah" dans la banlieue sud de Beyrouth.

Elle a ajouté avoir touché "des cibles terroristes du Hezbollah dans la région de Tyr" (sud), dont des "centres de commandement" et "des installations de stockage d'armes".

Pour la première fois vendredi, les troupes israéliennes sont entrées dans le village de Deir Mimas, à environ 2,5 kilomètres de la frontière.

La cadence des frappes israéliennes s'est accélérée après le départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui était en visite à Beyrouth mardi et mercredi pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

Après un an d'échange de tirs transfrontaliers, Israël est entré en guerre ouverte contre le Hezbollah le 23 septembre, en lançant une intense campagne de bombardements au Liban, où plus de 3.640 personnes ont été tuées, selon le ministère libanais de la Santé.

Les réactions internationales continuent par ailleurs de se multiplier après l'émission jeudi par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, accusés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans le conflit déclenché à Gaza par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

Short Url
  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).