Pandémie, manifs et araignées: "Life in a Day 2020" au festival de Sundance

Juan de Dios Larraín s'exprime lors de la première du Festival du film de Sundance 2020 - "Ema" au Théâtre égyptien le 28 janvier 2020 à Park City, Utah. (Michael Loccisano/Getty Images/AFP)
Juan de Dios Larraín s'exprime lors de la première du Festival du film de Sundance 2020 - "Ema" au Théâtre égyptien le 28 janvier 2020 à Park City, Utah. (Michael Loccisano/Getty Images/AFP)
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Publié le Lundi 01 février 2021

Pandémie, manifs et araignées: "Life in a Day 2020" au festival de Sundance

  • "Life in a Day 2020", présenté lundi au festival de Sundance avant d'être mis sur Youtube, a été assemblé par une énorme équipe de monteurs à partir de 324.000 clips
  • Le processus de sélection des vidéos, reçues de 192 pays, a pris deux mois

LOS ANGELES: Lorsque Ridley Scott et Kevin Macdonald ont réalisé leur documentaire "Life in a Day" voici dix ans, leur idée était de brosser le portrait d'une journée comme les autres sur la Terre, grâce à des bouts de vidéo tournés par des dizaines de milliers d'anonymes à travers le monde.

Ils rééditent avec "Life in a Day 2020", patchwork de scènes capturées un jour d'été l'an dernier, entre pandémie et manifestations anti-racistes géantes, avec un résultat inattendu.

"Evidemment, avec tout ce qui se passait à ce moment-là en juillet, George Floyd, Black Lives Matter, Trump, le Covid... c'est un film - et probablement une année - plus riche en sujets que nous n'en aurons avant un moment, espérons-le", déclare à l'AFP Kevin Macdonald.

"Life in a Day 2020", présenté lundi au festival de Sundance avant d'être mis sur Youtube, a été assemblé par une énorme équipe de monteurs à partir de 324.000 clips envoyés par les contributeurs.

Un témoignage unique sur l'année écoulée et ses rues alternativement désertées à cause du confinement ou remplies de manifestants en colère faisant face à des policiers en tenue anti-émeute.

"Quand je regarde le premier film, je me dis que c'est une sorte de machine à remonter dans le temps... celui-ci est encore plus spécial", estime le réalisateur.

Les images sont souvent plus intimistes que politiques. La séquence préférée de Kevin Macdonald est une sorte de Robinson Crusoe des temps modernes qui s'enregistre en train de discuter avec ses araignées apprivoisées - Sammy, Jacob et Crystal - en plein confinement et qui a l'impression "d'être le dernier homme sur Terre".

On croise aussi un homme devenu SDF à cause de la pandémie, qui pilote des drones pour trouver un peu de réconfort, ainsi qu'une mère dont le fils apparaissait dans le premier film et qui garde désormais ses cendres dans une urne depuis qu'il est mort du Covid-19.

Kevin Macdonald, lauréat d'un Oscar pour son documentaire "Un jour en septembre" et réalisateur du "Dernier Roi d'Ecosse", avait accepté de reprendre le concept de "Life in a Day" en mars dernier. A une époque où l'on pensait que "le machin Covid serait fini d'ici mai".

Du jamais vu ?

Le premier film avait été submergé par les contributions de gens se filmant "en train de faire du skate ou du surf", cette fois-ci "c'est dix fois plus triste, ça parle beaucoup du deuil, de la mort et de la spiritualité".

Le réalisateur se dit surpris par la sincérité parfois brutale de certains contributeurs, parmi lesquels la demande en mariage d'un homme à sa fiancée qui se termine terriblement mal ou un couple qui se sépare devant la caméra.

"C'est étonnant, ce sont des choses qu'on n'a jamais vraiment vu pour de bon dans un film", dit-il.

Le processus de sélection des vidéos, reçues de 192 pays, a pris deux mois. Une quarantaine de cinéastes ont visionné les images dans leur langue d'origine puis les ont classées en leur donnant une note sur cinq, pour permettre à Kevin Macdonald et ses monteurs de faire leur choix.

Ils ont reçu quatre fois plus de propositions que pour la première édition du projet, de destinations parfois très isolées.

Une vidéo a été tournée en Sibérie par un homme qui fouille parmi des têtes de vaches surgelées dans son sous-sol avant de plonger dans un lac gelé, déclarant à la caméra: "Ce qui me fait le plus peur dans la vie, c'est de passer inaperçu".

"Et puis il y a les blogueurs, les youtubeurs, tout ceux qui cherchent désespérément à se faire remarquer, et je pense que c'est quelque chose de très humain", dit Kevin Macdonald.

Certaines séquences ont toutefois dû être expurgées, comme une tentative de suicide heureusement avortée, et la version finale sur YouTube offrira une option pour les enfants et une autre pour les plus de 18 ans. 

M. Macdonald insiste auprès de YouTube pour qu'une nouvelle édition soit réalisée en 2030, pour lancer une "série de longue haleine qui montre comment la planète change".


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).