Le Festival Gnaoua à Essaouira, un pari fou pour octobre?

Cet événement très attendu occupe une place importante dans l’agenda économique d’Essaouira (Photo, AFP archives).
Cet événement très attendu occupe une place importante dans l’agenda économique d’Essaouira (Photo, AFP archives).
Publié le Vendredi 07 août 2020

Le Festival Gnaoua à Essaouira, un pari fou pour octobre?

  • « On ne peut pas envisager une annulation du Festival Gnaoua, à trois mois de l’événement », explique la présidente du festival
  • « Ce n'est pas seulement une question d'argent, les gens ont besoin de musique et de bonnes ondes après tous ces mois d'enfermement et de peur », pour Mohamed, un serveur

Rien n’est encore confirmé à ce stade, mais pour Neila Tazi, présidente du Festival Gnaoua et musiques du monde d'Essaouira et de la Fédération des industries culturelles et créatives (FICC), le festival Gnaoua devrait se tenir en octobre/novembre prochains. 
« Cet événement très attendu occupe une place importante dans l’agenda économique d’Essaouira pour les différents opérateurs commerciaux et touristiques. Il doit être maintenu. Pour 1 dirham investi, 17 dirhams (1,5 euros) tombent dans les caisses de la ville. Le budget du festival étant de 15 millions de dirhams (1 361 000 euros), le manque à gagner pour la ville équivaudrait donc à 255 millions de dirhams (23 143 000 euros environ) », a affirmé Neila Tazi il y a quelques semaines en promettant de tout faire pour organiser un événement aussi important au plan économique qu’émotionnel. 
Convaincue que la culture devrait être au centre de l'après-crise, la fondatrice du Festival du Gnaoua fait cependant face à un dilemme : organiser une édition 2020 pour « marquer le coup » et envoyer un message d'espoir post-pandémie ou reporter le festival à 2021 pour en faire une édition grandiose ? La réponse n’est pas si simple. 
Pourtant, le 19 mars dernier, au lendemain du confinement, Neila Tazi avait assuré que le festival serait reporté. « Nous sommes en discussion avec les pouvoirs publics et les autorités d'Essaouira, avec nos partenaires et nos prestataires pour fixer une date de report. Elle sera communiquée dès que possible. On ne peut pas envisager une annulation du Festival Gnaoua, à trois mois du festival. Neuf mois de travail, de salaires, de frais auraient déjà été engagés sans perspective de recettes, le risque est énorme. Aujourd’hui, pour l'équilibre et l'avenir du projet, nous devons maintenir cette édition. »
Le festival du bonheur que tous attendent après la pandémie
Dans la ville d'Essaouira, les avis sont unanimes : le festival doit avoir lieu. « Nous avons plus que jamais besoin du festival ! », confie Mohamed, un serveur d'un café de la place principale qui profite chaque année de l'ambiance magnétique des concerts. « Ce n'est pas seulement une question d'argent, les gens ont besoin de musique et de bonnes ondes après tous ces mois d'enfermement et de peur. »
Jeunes et moins jeunes, les Souiris sont toujours inquiets, certes, mais ne se voient pas arrêter de vivre. « Le festival nous a tellement manqué cet été. Il est évident que nous ne pouvons recevoir du public du monde entier, de toutes les villes du Maroc mais pourquoi ne pas organiser une rencontre plus petite ? », se demande Karima, étudiante à Marrakech, de retour à Essaouira chez ses parents pour les vacances. 
Un gérant de riads se montre beaucoup moins optimiste. « J'ai entendu dire qu'il y aurait un problème avec les sponsors cette année. Et les hôtels sont tellement dans le rouge qu’il est difficile de croire qu'ils seront prêts à mettre à disposition des chambres pour le festival comme tous les ans ». Un raisonnement que partagent plusieurs Souiris. Mais l'espoir demeure malgré tout. 
« Aujourd'hui, nous sommes dans une situation extrêmement difficile. Les métiers de l’art et de la culture, du spectacle à l'événementiel sont des secteurs qui ont été stoppés dès le début de la crise et de manière brutale. En temps de crise, la culture est la première touchée. Nous sommes actuellement en train d’évaluer les conséquences de la pandémie, actuelles et à venir, sur l'ensemble de la filière. Cela concerne plus de 50 000 emplois si l'on considère les artistes, et tous les métiers liés à la culture », explique Neila Tazi, qui parle cette fois-ci en tant présidente de la Fédération des industries culturelles et créatives. 
Elle est responsable d’un secteur qui comprend plusieurs filières : le spectacle vivant, la production événementielle, la production culturelle, le cinéma, l'audiovisuel, l’édition, et les arts visuels. « Le monde de la culture est en droit d’attendre des mesures de relance qui préserveront notamment les emplois », ajoute t-elle. 
Le festival Gnaoua aura-t-il finalement lieu? Cela reste encore un grand point d’interrogation…


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).