TUNIS: Des centaines de Tunisiens ont défilé samedi dans la capitale pour protester contre les abus de la police qui, selon eux, mettent en danger les libertés acquises lors de la révolution de 2011 qui a fait tomber le régime autoritaire.
Des centaines de policiers anti-émeute ont affronté les manifestants, ce qui a provoqué des échauffourées. Certains manifestants ont jeté des bouteilles, tandis que la police a frappé certains manifestants avec des matraques.
Il y a eu des manifestations presque quotidiennes depuis la mi-janvier, anniversaire de la révolution tunisienne connue sous le nom de printemps arabe et qui a déclenché des soulèvements dans la région en 2011. La Tunisie a été le seul État arabe à pouvoir instaurer un système démocratique.
Au cours d'affrontements sporadiques, la police a arrêté plus d'un millier de personnes ces deux dernières semaines lors de manifestations contre les inégalités financières, la marginalisation des zones pauvres et ce que les manifestants appellent des pratiques policières sévères.
Un jeune homme est décédé la semaine dernière dans la ville centrale de Sbeitla, après avoir selon sa famille, inhalé du gaz lacrymogène.
À Tunis, des centaines de personnes se sont jointes à une manifestation dans le centre de la capitale causant des échauffourées alors que la police bloquait le chemin de l'avenue principale Habib Bourguiba, où se trouve le bâtiment du ministère de l'Intérieur.
Un témoin déclare à Reuters que certains manifestants ont jeté des bouteilles sur la police, tandis qu'une dizaine de policiers ont eu recours aux matraques pour les empêcher d'accéder à l'avenue.
Mohammed Smida, un manifestant qui a comparé le Premier ministre Hichem Mechichi à l'ancien autocrate Zine Al-Abidine Ben Ali, évincé en 2011 après près de 25 ans au pouvoir dit «Ils veulent nous reprendre tous les acquis de la révolution» et d’ajouter «Aujourd'hui, notre droit de manifester est menacé par le nouveau Ben Ali».