Craintes d'une série d'exécutions en Irak après l'attaque de Daesh

Les défenseurs des droits de l'homme craignent que la présidence irakienne ne donne le feu vert à une série d'exécutions de militants condamnés pour faire preuve de force en réponse aux attentats suicides meurtriers de Bagdad. (Dossier/AFP)
Les défenseurs des droits de l'homme craignent que la présidence irakienne ne donne le feu vert à une série d'exécutions de militants condamnés pour faire preuve de force en réponse aux attentats suicides meurtriers de Bagdad. (Dossier/AFP)
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Publié le Lundi 25 janvier 2021

Craintes d'une série d'exécutions en Irak après l'attaque de Daesh

  • Plus de 340 ordres d'exécution "pour terrorisme ou actes criminels" étaient prêts à être exécutés
  • Les ordres ont été donnés après que deux attentats suicides revendiqués par Daesh aient tué 32 personnes à Bagdad

BAGDAD : Les défenseurs des droits de l'homme craignent que l'Irak donne le feu vert à une série d'exécutions de militants condamnés, en signe de démonstration de force, quelques jours après un attentat suicide meurtrier à Bagdad. Dimanche, un responsable de la présidence irakienne a déclaré à l'AFP que plus de 340 ordres d'exécution "pour terrorisme ou actes criminels" étaient prêts à être exécutés.

"Nous continuons à en signer d'autres", a déclaré le fonctionnaire, sous couvert d’anonymat.

Les ordres ont été révélés à l'AFP après que deux attentats suicides revendiqués par le groupe Daesh aient tué au moins 32 personnes jeudi dans un marché en plein air de Bagdad. Les explosions ont été un rappel brutal de la menace persistante posée par les djihadistes, malgré la victoire déclarée du gouvernement sur eux fin 2017.

Le fonctionnaire, ainsi que les sources judiciaires contactées par l'AFP, n'ont pas pu fournir de détails supplémentaires sur le moment où les exécutions pourraient avoir lieu ou si elles incluaient des étrangers condamnés pour appartenance à l'EI. Une loi de 2005 prévoit la peine de mort pour toute personne condamnée pour "terrorisme", qui peut inclure l'appartenance à un groupe extrémiste même si elle n'est pas condamnée pour des actes spécifiques.

Des groupes de défense des droits ont averti que les exécutions étaient utilisées pour des raisons politiques.

"Les dirigeants ont recours à l'annonce d'exécutions massives simplement pour signaler au public qu'ils prennent... (ces questions) au sérieux", a déclaré Belkis Wille, chercheur principal sur les crises et les conflits à Human Rights Watch. "La peine de mort est utilisée comme un outil politique plus que tout autre chose", a-t-elle déclaré à l'AFP dimanche.

A la mi-2018, le Premier ministre sortant Haider Al-Abadi a annoncé 13 exécutions en vertu de la loi anti-terroriste, et pour la première fois les autorités ont publié des photos des pendaisons. Cela s'est produit après que Daesh ait tué huit civils.

Depuis la déclaration officielle de victoire sur Daesh, les tribunaux irakiens ont condamné des centaines de personnes à mort pour des crimes perpétrés lors de la prise d'un tiers du pays par les djihadistes en 2014 et pour leur mainmise brutale sur des villes, dont Mossoul, pendant trois ans. Mais seule une petite partie de ces condamnations ont été exécutées, car elles doivent être approuvées par le président.

Barham Saleh, qui occupe ce poste depuis 2018, est connu pour être personnellement contre la peine capitale, et a résisté à la signature d'ordres d'exécution dans le passé.

Certains Irakiens se sont tournés vers les médias sociaux pour exiger une action plus ferme de Saleh après l'attentat de jeudi, l'accusant de "ne pas exécuter les peines" et de risquer une évasion de prison.

Malgré l'influence modératrice de Saleh, l'Irak a procédé en 2019 au quatrième plus grand nombre d'exécutions parmi les nations du monde, après la Chine et l'Iran, selon Amnesty International.

L'Irak a procédé à 100 exécutions cette année-là, soit une sur sept dans le monde. Des sources judiciaires ont indiqué à l'AFP qu'au moins 30 exécutions ont eu lieu en 2020. Parmi elles, 21 hommes condamnés pour "terrorisme" et exécutés à la tristement célèbre prison de Nasiriyah en novembre. Cette décision a suscité des condamnations de la part des Nations unies, qui ont qualifié la nouvelle de "profondément troublante" et ont appelé l'Irak à mettre un terme aux exécutions prévues.

Les groupes de défense des droits de l'homme accusent le système judiciaire irakien de corruption, de mener des procès précipités sur la base de preuves circonstancielles et de ne pas permettre aux accusés de se défendre correctement. Ils condamnent également l'exiguïté des centres de détention, affirmant que les personnes arrêtées pour des délits mineurs sont souvent détenues avec des djihadistes endurcis, ce qui facilite la radicalisation.

Le gouvernement irakien a refusé de fournir des chiffres sur les centres de détention ou les prisonniers, notamment sur le nombre de ceux qui sont accusés de terrorisme, bien que certaines études estiment que 20 000 d'entre eux sont détenus pour de prétendus liens avec Daesh.
La commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a déclaré à la fin de l'année dernière qu'étant donné ces lacunes dans le système juridique irakien, l'application de la peine capitale "peut équivaloir à une privation arbitraire de la vie par l'État".

Ali Bayati, un membre éminent de la Commission irakienne des droits de l'homme, a déclaré à l'AFP que le pays avait "des options limitées".
"La peine capitale fait partie du système juridique irakien - et nous n'avons pas de véritables centres de réhabilitation", a-t-il déclaré.
"Nous manquons de garanties claires et d'une réelle transparence dans les interrogatoires et les séances de jugement, et dans l'autorisation donnée aux organisations de défense des droits de l'homme de jouer leur rôle".


Gaza: le ministère de la Santé du Hamas annonce 1.042 morts depuis la reprise des frappes israéliennes

 Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
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  • Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées
  • Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars

GAZA: Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures.

Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars, et que le bilan total depuis le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, se monte désormais à 50.399 morts dans la bande de Gaza.

 


Djibouti : nomination d'un nouveau ministre des Affaires étrangères

Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pose pour une photo lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au cours duquel les dirigeants éliront un nouveau chef de la Commission de l'UA, au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 15 février 2025. (Photo Amanuel Sileshi / AFP)
Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pose pour une photo lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au cours duquel les dirigeants éliront un nouveau chef de la Commission de l'UA, au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 15 février 2025. (Photo Amanuel Sileshi / AFP)
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  • Un nouveau ministre des Affaires étrangères a été nommé à Djibouti pour remplacer Mahamoud Ali Youssouf, élu en février à la tête de la Commission de l'Union africaine
  • Abdoulkader Houssein Omar, ancien ambassadeur à Koweït et en Jordanie, est nommé « au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale.

ADDIS ABEBA, ETHIOPIE : Un nouveau ministre des Affaires étrangères a été nommé à Djibouti pour remplacer Mahamoud Ali Youssouf, élu en février à la tête de la Commission de l'Union africaine, selon un décret présidentiel publié mardi.

Abdoulkader Houssein Omar, ancien ambassadeur à Koweït et en Jordanie, est nommé « au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, porte-parole du gouvernement » d'après le décret signé par le chef de l'État, Ismaïl Omar Guelleh.

« On ne parle même pas de remaniement ministériel, c'est le seul changement au sein du gouvernement », a précisé à l'AFP Alexis Mohamed, porte-parole de la présidence djiboutienne.

L'ancien titulaire du poste, Mahamoud Ali Youssouf, était resté à la tête de la diplomatie de Djibouti pendant près de 20 ans.

Le chef de l'État Ismaël Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999, quittera son poste à la suite de la prochaine élection présidentielle, prévue en 2026.

Djibouti, pays parmi les moins peuplés du continent avec quelque un million d'habitants, joue un rôle central dans la région.

Îlot de stabilité prisé dans une région troublée, ce pays d'Afrique de l'Est est situé face au Yémen, à la sortie de la mer Rouge, dans le détroit de Bab-el-Mandeb où transite une grande part du commerce mondial entre Asie et Occident.

La France, ancienne puissance coloniale de plus en plus contestée sur le continent, y dispose de bases militaires en compagnie des États-Unis et de la Chine.


Une étude saoudienne sur le microbiome de l'œil humain participe au lancement de la fusée SpaceX

Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain a rejoint le lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi. (Reuters)
Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain a rejoint le lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi. (Reuters)
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  • L'étude menée par Falak for Space Science and Research portera sur les bactéries et autres micro-organismes de l'œil dans des conditions de microgravité.
  • « Ce projet contribuera à la réalisation de progrès qualitatifs en matière d'éducation et de recherche dans le domaine de l'espace et des technologies associées », a déclaré le Dr Ayoub Al-Subehi, PDG de Falak,

RIYAD : Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain s'est jointe au lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi.

L'étude menée par Falak for Space Science and Research examinera les bactéries et autres micro-organismes de l'œil dans des conditions de microgravité.

Une équipe de chercheurs a recueilli des échantillons biologiques de cultures microbiennes et a effectué des tests pour s'assurer que les échantillons pouvaient résister aux conditions de lancement et revenir de l'espace en toute sécurité.

« Ce projet contribuera à la réalisation de progrès qualitatifs en matière d'éducation et de recherche dans le domaine de l'espace et des technologies associées », a déclaré le Dr Ayoub Al-Subehi, PDG de Falak, à l'agence de presse saoudienne avant le lancement.

L'étude du microbiome oculaire dans l'espace est un domaine de recherche émergent. Cette expérience analysera les taux de croissance des micro-organismes dans l'espace par rapport aux taux de croissance sur Terre.

Elle permettra également de suivre les changements génétiques et protéiques pouvant résulter de l'exposition à la microgravité.

L'expérience vise également à évaluer la capacité des microbes à former des biofilms, ce qui peut augmenter le risque d'infection dans l'espace, ainsi qu'à analyser les changements dans la résistance microbienne aux antibiotiques après une exposition à la microgravité.

Le Dr Wedad bint Saeed Al-Qahtani, chercheuse dans le cadre de la mission, a déclaré : « Étudier l'impact de l'environnement spatial sur la microflore naturelle de l'œil pourrait fournir des données précieuses sur la façon dont elle réagit aux conditions de microgravité. Cela pourrait aider à développer de nouvelles stratégies et de nouveaux protocoles pour préserver la santé des yeux. »

Un autre scientifique de la mission, le professeur Salwa Al-Hazza, a souligné l'importance de la recherche ophtalmologique en déclarant : « Ce que nous faisons aujourd'hui ne se limite pas à l'envoi d'une expérience scientifique dans l'espace, mais constitue une étape fondamentale pour mieux comprendre l'impact de l'environnement spatial sur la santé oculaire.

Nous espérons que les résultats contribueront au développement de futures solutions médicales qui amélioreront les soins de santé oculaire, à la fois dans l'espace et sur Terre. 

Cela permettra également de porter fièrement le drapeau saoudien et de représenter une étape importante dans l'engagement du Royaume à innover scientifiquement et à renforcer son rôle grandissant dans le secteur spatial mondial. »

Cette mission s'inscrit dans le cadre des efforts déployés à l'échelle mondiale pour étudier l'impact de l'espace sur la santé humaine. Elle a été précédée par des recherches similaires sur l'effet de la microgravité sur les microbiomes intestinaux et buccaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com