DUBAI: Alors que le coronavirus fait rage, la plupart des foires d'art se poursuivent dans la sphère numérique. Les voyages internationaux sont, bien entendu, toujours difficiles. Le processus d'organisation d'un événement accueillant des visiteurs, en respectant les protocoles gouvernementaux, les quarantaines et les mesures de sécurité, représente un effort extraordinaire dans la situation actuelle.
Pourtant, le spectacle se poursuit avec la 1-54 Contemporary African Art Fair, qui a fait ses débuts à Londres en 2013 en tant que première grande foire d'art internationale consacrée à l'art contemporain d'Afrique et de sa diaspora.
Elle est désormais régulièrement organisée à New York et Marrakech. L’édition de Marrakech, lancée en 2018, a été reportée à 2021. La 1-54 s'est recentrée sur la capitale française, ouvrant ses portes hier et jusqu'au 23 janvier chez Christie's Paris, à l’avenue Matignon.
La foire propose également une présentation en ligne de 20 galeries internationales d’Afrique et de sa diaspora, sur le site web de la maison de ventes, avec un accès aux 300 000 abonnés en ligne de Christie’s.
«Nous avons surmonté de nombreux défis pour organiser un salon en cette période, mais cela en valait la peine», a déclaré Touria El Glaoui, fondatrice et directrice du salon 1-54. «Compte tenu des défis uniques auxquels nous avons été confrontés, nous avions besoin d’une approche tout aussi unique, conçue pour être mise en place dans ces circonstances, d’où la création de 1-54 Paris chez Christie’s. Notre partenariat avec Christie’s a été essentiel pour le succès de la foire accueillant des visiteurs et de la plate-forme numérique 1-54 Online».
Première foire d’art organisée physiquement en 2021, elle comprend entre autres des galeries telles que: Galerie Cécile Fakhoury (Abidjan, Côte d’Ivoire et Dakar, Sénégal); Galerie Lelong & Co (Paris); MAGNIN-A (Paris); Gallery 1957 (Accra, Ghana, et Londres); Nathalie Obadia (Paris); Loft Art Gallery, (Casablanca, Maroc); Luce Gallery (Turin, Italie) et THK Gallery (Cape Town, Afrique du Sud).
L’outil en ligne, proposé par Christie’s, permet au public à travers le monde de voir et d’acheter toutes les œuvres présentées, et d’organiser facilement leur expédition, grâce à la nouvelle technologie de la société spécialisée dans le transport d'art et partenaire du salon, Convelio.
La foire n'a pas limité sa programmation dynamique. Le programme de conférences 1-54 Forum, organisé par Le 18, une plateforme culturelle marocaine indépendante, se déroulera en ligne tout au long du mois de février.
Deux galeries viennent d'Afrique du Nord: Loft Art Gallery de Casablanca et Galerie 127 de Marrakech. Celle-ci présente des œuvres de la photographe franco-marocaine Mouna Saboni.
La galerie de Casablanca expose les œuvres du photographe belgo-marocain Mous Lamrabat, connu pour ses images fantaisistes mêlant références orientales et occidentales; de M'hammed Kilito, photographe marocain prometteur, réputé pour ses portraits et clichés de la vie quotidienne au Maroc, et de l'artiste ivoirienne Joana Choumali, qui propose des photographies délicatement brodées, montrant des scènes autour de sa ville natale d'Abidjan.
«La participation de la Loft Art Gallery à 1-54 est importante pour notre politique d'internationalisation de la galerie et également comme forme de résistance à l’ambiance actuelle», a confié Yasmine Berrada, co-fondatrice et directrice de Loft Art Gallery.
«Depuis le début de la pandémie, nous avons dû déployer des efforts supplémentaires pour nous adapter et continuer à défendre nos artistes, tout en résistant à travers l'art», précise Berrada à Arab News. «Dans cet esprit, nous avons lancé le hashtag #ArtSpreadsHope». Elle ajoute: «Nous félicitons Touria El Glaoui pour son initiative courageuse. Cette démarche importante nous permet, malgré la numérisation du monde de l'art, d’aller de nouveau à la rencontre du public et de profiter de ces moments d'échange et de partage.
Si le salon français est un événement «ponctuel», selon El Glaoui, il illustre bien la tradition dynamique du salon de s’étendre à de nouveaux marchés - ce qui n’est pas une mauvaise idée, compte tenu de la récente rupture du Royaume-Uni avec l’UE. Alors que le marché de l'art réfléchit encore à de diverses façons d’entreprendre des affaires après le Brexit, entre le Royaume-Uni et l'UE, 1-54 Paris est certainement un moyen de sonder un nouveau marché dans des circonstances difficiles.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com