LA HAYE : Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), créé pour juger les responsables de l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005, doit rendre son jugement le 7 août
Dans ce procès, quatre accusés du Hezbollah sur le banc des accusés
Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), créé pour juger les responsables de l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005, doit rendre son jugement le 7 août dans le procès de quatre hommes, membres du Hezbollah, accusés d'y avoir participé.
Ils sont jugés par contumace puisque le Hezbollah, qui a rejeté toute responsabilité dans l'attentat, ne reconnaît pas la compétence du tribunal basé aux Pays-Bas et dénonce un procès "politisé".
La milice pro-iranienne a refusé de livrer les suspects. Ils ont été jugés en leur absence, sans avoir de contact avec les avocats qui les représentent.
Voici en bref les biographies des cinq hommes --dont l'un est décédé depuis-- accusés d'implication dans l'attentat du 14 février 2005, mené par un kamikaze au volant d'une fourgonnette bourrée d'explosifs et qui a fait 22 morts et 226 blessés.
Moustafa Badreddine
Le principal suspect, décrit comme le "cerveau" de l'attentat par les enquêteurs, ne sera pas jugé.
L'ancien chef militaire du Hezbollah est donné pour mort depuis mai 2016, tué dans un attentat près de l'aéroport de Damas, selon son organisation.
A l'époque, le Hezbollah, militairement impliqué dans le conflit syrien au côté du régime de Bachar Al-Assad, avait accusé des islamistes extrémistes "takfiris" d'avoir mené l'attaque, qui n'a jamais été revendiquée et dont les circonstances restent mystérieuses à ce jour.
La même année, le TSL avait annoncé qu'il ne poursuivrait pas le procès de Badreddine, estimant avoir des "preuves suffisantes" confirmant son décès.
Moustafa Badreddine avait rallié le Hezbollah peu après sa création en 1982 par l'Iran, au moment de l'invasion israélienne du Liban.
Il a été emprisonné au Koweït pour des attaques contre les ambassades de France et des Etats-Unis en 1983. C'est pour réclamer sa libération que des pirates de l'air détournent un avion au Koweït en décembre 1984, ainsi qu'un appareil de l'ancienne compagnie aérienne américaine TWA en 1985.
Il a pu finalement s'évader de prison à la faveur de l'invasion irakienne de 1990.
Salim Ayyash
Agé de 56 ans, il est accusé d'avoir dirigé l'équipe qui a perpétré l'attentat.
Les accusations portées contre M. Ayyash incluent "la commission d'un acte de terrorisme", ainsi que "l'homicide intentionnel de Rafic Hariri" et de 21 autres personnes. Il est également accusé de "tentative d'homicide intentionnel" de 226 personnes, selon le site du TSL.
Dans une autre affaire, le tribunal l'a accusé en 2019 de "terrorisme" et de meurtre pour trois attaques meurtrières perpétrées contre des politiciens libanais en 2004 et 2005.
Hussein Oneissi et Assad Sabra
Agés respectivement de 46 ans et 43 ans, ils sont soupçonnés d'avoir fait parvenir à la chaîne d'information Al Jazeera une vidéo revendiquant l'assassinat de Rafic Hariri au nom d'un groupe fictif.
Ils sont notamment accusés par le TSL de "complicité de commission d'un acte de terrorisme" mais aussi de "complicité d'homicide intentionnel".
M. Oneissi est aussi soupçonné d'avoir recruté un islamiste libanais, Ahmed Abu Adass, et de l'avoir aidé à enregistrer la fausse vidéo de revendication.
Le tribunal a rejeté en 2018 une requête de la défense pour un acquittement de Hussein Oneissi, estimant que l'accusation avait "fourni suffisamment de preuves" pouvant justifier en théorie sa condamnation.
La plupart des éléments recueillis à l'encontre de M. Oneissi sont basés sur des enregistrements de téléphonie mobile ou des cartes SIM utilisées pendant l'attentat.
Pour la défense, il s'agit de preuves "théoriques" et les accusés n'avaient "aucun mobile" pour participer à l'assassinat.
Hassan Habib Merhi
Agé de 54 ans, il fait l'objet de chefs d'accusations similaires pour "complicité de perpétration d'un acte de terrorisme" ou encore "complicité d'homicide intentionnel".