PARIS: Jean Castex va rouvrir à partir de jeudi un nouveau cycle de concertations avec syndicats et patronat, dans un contexte d'incertitudes sur les conséquences sociales de l'épidémie et la poursuite des réformes comme celle des retraites, a annoncé mercredi Matignon.
Le Premier ministre recevra jeudi matin le président de la CPME François Asselin, puis le patron de la CFDT Laurent Berger vendredi après-midi, avant d'autres rendez-vous la semaine prochaine.
Ces réunions bilatérales, qui n'étaient initialement pas au programme de M. Castex cette semaine, doivent permettre de préparer la troisième «conférence du dialogue social» depuis son arrivée à Matignon, prévue en mars.
M. Castex compte évoquer les dispositifs mis en place durant la crise, comme le chômage partiel, mais aussi le recours au télétravail ou les aides à la reconversion professionnelle, selon son entourage.
Mais l'attention se porte aussi sur l'avenir de grands dossiers à l'heure où le quinquennat d'Emmanuel Macron aborde sa dernière année pleine: réforme de l'assurance-chômage, pour l'heure reportée jusqu'au 1er avril 2021; réforme des retraites, pour sa part suspendue sine die et dont le caractère inflammable invite l'exécutif à la prudence; devenir de la loi «grand âge et autonomie» qui doit permettre de lever près de 10 milliards d'euros par an à l'horizon 2030.
«Il faut qu'on ait avec les partenaires sociaux un moment d'examen de tout cela. Voir effectivement quel est l'état de nos comptes sociaux, ce qu'il est possible de faire ou de ne pas faire», estime ainsi l'entourage du Premier ministre.
De son côté, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a estimé mercredi soir qu'«il faut une réforme des retraites. Oui, il faut une réforme des retraites», sur la chaîne Paris Première.
«Pas pour pénaliser les Français, tout simplement parce que nous vivons plus longtemps, (...) pour que demain nos enfants aient le même niveau de vie que nous», a-t-il poursuivi.
Selon lui, «malheureusement la France aujourd'hui, collectivement, ne travaille pas suffisamment pour financer son système de protection sociale et surtout financer le niveau de vie de nos enfants et nos petits-enfants».
Quant au calendrier, il sera décidé par «le Premier ministre et le président de la République mais je considère que dès que les difficultés économiques seront derrière nous, qu'on aura commencé à retrouver de la croissance, le moment sera venu de régler un certain nombre de difficultés structurelles du modèle français, dont les retraites», a dit M. Le Maire.