Le ministre chypriote des AE accuse la Turquie de recourir à la diplomatie de la canonnière

Le ministre chypriote des Affaires étrangères Níkos Khristodoulídis a évoqué l'importance du rôle de l'Arabie saoudite dans la résolution des défis qui accablent la région. (Photo, AN)
Le ministre chypriote des Affaires étrangères Níkos Khristodoulídis a évoqué l'importance du rôle de l'Arabie saoudite dans la résolution des défis qui accablent la région. (Photo, AN)
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Publié le Mercredi 20 janvier 2021

Le ministre chypriote des AE accuse la Turquie de recourir à la diplomatie de la canonnière

  • «De plus en plus de pays réalisent que nul résultat ne peut être obtenu dans la région sans une intervention active de la part de l'Arabie saoudite»
  • Les discussions autour de la sécurité régionale ont constitué un moment critique de la visite, qui comprenait aussi des rencontres avec son homologue saoudien Faisal ben Farhan

RIYAD: Le rôle croissant de l’Arabie saoudite dans la résolution des problèmes régionaux est applaudi par le ministre chypriote des affaires étrangères Níkos Khristodoulídis, en visite à Riyad.

«De plus en plus de pays réalisent que nul résultat ne peut être obtenu dans la région sans une intervention active de la part de l'Arabie saoudite, rouage critique de toute solution», a déclaré Mardi Khristodoulídis à Arab News. «Nous en avons toujours eu l’intime conviction, et nous sommes heureux de voir davantage de pays le reconnaitre», a-t-il affirmé.

La relation entre Riyad et Nicosie se renforce depuis quatre ans, date de la réouverture des ambassades dans les capitales respectives.

Khristodoulídis estime que travailler ensemble aux niveaux bilatéral, régional et européen a «concrétisé un grand nombre de réalisations» durant cette période.

La mise à jour de l’entente au sujet du trafic aérien est une percée majeure, a-t-il souligné.

Le ministre a fait part de son souhait d’élargir la discussion et vers une véritable médiation afin de promouvoir les intérêts communs à toute la région.

Le chef des diplomates confie que «Chypre est membre de l'UE, mais notre pays est ancré dans la région et ce que nous voulons faire, c'est sensibiliser Bruxelles à cette partie du monde et à l'Arabie saoudite en particulier». «Souvent, j’ai le sentiment que les pays Européens ne connaissent pas la région, ils en parlent sans vraiment la connaitre», avoue-t-il.

Les discussions autour de la sécurité régionale ont constitué un moment critique de la visite, qui comprenait aussi des rencontres avec son homologue saoudien Faisal ben Farhan.

«Nous avons examiné les différents moyens de renforcer notre coopération en matière de sécurité car cette question nous préoccupe tous sans exception», explique Khristodoulídis. «Nous avons discuté des moyens de renforcer la coopération régionale, non seulement avec les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite, mais aussi avec l'Égypte et la Grèce», a-t-il révélé.

Il ajoute que les pays de la région partagent les mêmes valeurs. Ils doivent par conséquent s’unir afin de faire face aux défis «et discuter des énormes opportunités économiques et d'investissement disponibles».

«Le but de ma visite aux Émirats Arabes Unis et en Arabie Saoudite, c'est de transmettre le bon récit et la bonne image à mes collègues à Bruxelles. Parfois, lors de nos discussions dans l’UE et même à Bruxelles, j’ai l’impression qu’ils ne connaissent absolument pas la région».

Selon Khristodoulídis, «envoyer un message commun» à la nouvelle administration Biden est primordial. «Nous avons des défis communs, et des menaces communes. En même temps, notre région n'est plus ce qu'elle était sous l'administration Obama.

Nous constatons que beaucoup de hauts responsables de l’ère Obama décrochent des postes clés au sein de l’administration Biden. Nous devons donc leur envoyer un message unique afin d'éviter les erreurs du passé».

S’exprimant sur les changements en cours en Arabie saoudite, Khristodoulídis se réjouit de «le constater sur les visages mêmes des gens, et, pour moi, c'est le plus important achèvement. Je suis vraiment étonné par les transformations radicales dans le royaume».

Le ministre des Affaires étrangères a accusé la Turquie de «faire usage de la diplomatie des canonnières afin de promouvoir ses intérêts», faisant référence à l’exploration énergétique turque au large de Chypre. «Lorsque le président (Recep Tayyip) Erdogan a été élu la première fois, les relations d’Ankara avec les autres pays étaient très différentes. La Turquie n'avait aucun problème avec ses voisins», a-t-il dévoilé.

Il ajoute : «Mais les choses ont changé, et à une vitesse incroyable au cours des huit dernières années. Nous nous retrouvons aujourd'hui avec (une Turquie) qui a des problèmes avec tous ses voisins ou presque. Nous ne pouvons pas changer la géographie comme nous ne pouvons pas changer nos voisins. Mais nous sommes toujours prêts à discuter de toutes les questions autour d’une table des négociations».

Khristodoulídis rappelle que Chypre a signé un accord qui détermine les frontières maritimes avec l'Égypte, le Liban et Israël sur la base du droit international et de la convention de l'ONU de 1982 sur le droit de la mer. Mais lorsque nous avons demandé à Ankara de discuter afin d’établir une entente sur les zones maritimes, la Turquie a refusé toutes nos propositions».

Le ministre se demande en fin de compte «si la Turquie est à l’aise avec sa position intransigeante. Pourquoi les responsables turcs refuseraient-ils de discuter avec Chypre, membre de l'UE et de l'ONU?».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

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Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.