Mechichi dit entendre les jeunes, décrit la «colère» en Tunisie comme legitime

Le Premier ministre tunisien Hichem Mechichi en conférence de presse (Photo, AFP).
Le Premier ministre tunisien Hichem Mechichi en conférence de presse (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 20 janvier 2021

Mechichi dit entendre les jeunes, décrit la «colère» en Tunisie comme legitime

  • «La crise est réelle et la colère est légitime et les protestations aussi, mais la violence est inacceptable et nous y ferons face avec la force de la loi», a déclaré Mechichi
  • Tous les soirs depuis, dans des zones défavorisées, des protestataires, jeunes pour la plupart, se réunissent après le couvre-feu en place depuis octobre

TUNIS: Le Premier ministre tunisien Hichem Mechichi a assuré mardi que la colère était « légitime », tout en prônant la fermeté face aux violences, après plusieurs nuits de heurts dans des quartiers marginalisés frappés de plein fouet par une crise sociale accentuée par le coronavirus.

« La crise est réelle et la colère est légitime et les protestations aussi, mais la violence est inacceptable et nous y ferons face avec la force de la loi », a déclaré Mechichi lors d'un discours télévisé mardi soir.

« Votre voix est entendue et le rôle du gouvernement est de transformer vos revendications en réalité », a-t-il ajouté, mais le droit de manifester « ne doit pas se transformer en droit de piller, voler ou casser ».

Les troubles avaient éclaté dans plusieurs régions vendredi, au lendemain du dixième anniversaire de la chute de Zine el Abidine Ben Ali, chassé du pouvoir par la foule le 14 janvier 2011. 

Tous les soirs depuis, dans des zones défavorisées, des protestataires, jeunes pour la plupart, se réunissent après le couvre-feu en place depuis octobre pour lutter contre la pandémie de coronavirus. Ils jettent des pierres et quelques feux d'artifice ou cocktails Molotov sur la police, qui tire d'importantes quantités de gaz lacrymogènes.

Mardi soir, la situation semblait calme à Ettadhamen, vaste quartier populaire en périphérie de Tunis où des accrochages ont eu lieu ces derniers jours.

Lundi, le ministère de l'Intérieur a fait état de plus de 600 arrestations.

Ces troubles, que de nombreux responsables politiques affirment n'être que le fait de délinquants, ont été suivis mardi par des manifestations contre la classe politique et la répression policière, rassemblant quelques centaines de personnes à Tunis et à Sfax. 

« Travail, dignité, liberté nationale », ont notamment scandé les manifestants, reprenant des slogans de la révolution, rassemblés via des appels lancés sur les réseaux sociaux, en dépit l'interdiction de rassemblement décrétée pour des raisons sanitaires.

« Le désespoir s'est généralisé. Le virus s'ajoute à la pauvreté et au chômage. Dix ans après (la révolution, NDLR), nos demandent ne se concrétisent pas », a déploré Donia Mejri, 21 ans, étudiante en sciences humaines.

A Tunis, ils ont été repoussés par la police qui a tiré des gaz lacrymogènes dans l'après-midi sur la principale avenue de la ville, haut lieu du pouvoir devenu depuis 2011 un lieu de contestation.

« Nous voulons nos droits »

« Nous ne voulons ni détruire ni voler. Nous voulons nos droits, et nous n'arrêterons pas avant que ce gouvernement parte », a affirmé à Sfax Ghazi Tayari, membre de la société civile.

Les troubles nocturnes ont eu lieu depuis vendredi malgré un couvre-feu à partir de 20 heures, en vigueur depuis octobre pour tenter d'endiguer la pandémie de nouveau coronavirus.

Ces heurts interviennent alors que la pandémie a détruit des milliers d'emplois, et désorganisé les écoles, où les élèves ne vont plus qu'un jour sur deux depuis septembre, après un semestre de fermeture complète.

La classe politique, paralysée par ses divisions, peine à agir face à l'urgence sociale, alors que les réformes réclamées de longue date pour relancer l'économie et mieux répartir les richesses ne se sont pas concrétisées.

Policiers en colère

Les policiers tunisiens étaient en colère mardi, et leurs syndicats sont montés au créneau pour critiquer le silence des politiques et notamment des plus hauts dirigeants de l'Etat, ainsi que de la société civile à propos des émeutes de nuit.

Ils ont en partie obtenu satisfaction puisque le président de la république, puis le chef du gouvernement qui a récupéré les manettes du ministère de l'Intérieur, ont enfin pris position publiquement. Rached Ghannouchi, le président du parlement n'a pas toujours pas réagi à ce sujet.

Le gouvernement, constitué avec peine en septembre, et largement remanié samedi, est en attente d'un nouveau vote de confiance.

« Il y a un déni et une sous-estimation de la colère parmi les jeunes, notamment parce que les onze gouvernements qui se sont succédé (depuis la chute de Ben Ali) n'ont pas eu de stratégie pour répondre à la question centrale de l'emploi », souligne Olfa Lamloum, directrice de l'ONG International Alert en Tunisie, qui travaille dans les zones les plus marginalisées du pays. 

« Tant qu'il y a une réponse uniquement sécuritaire, avec des arrestations massives, et pas de réponse sociale ou politique, les tensions vont rester vives », estime Lamloum.

L'instabilité politique et le manque de perspectives économiques, avec un recul historique du Produit intérieur brut de 9% annoncé pour 2021, ont alimenté un pic de départs illégaux vers l'Europe, où les Tunisiens ont été en 2020 la principale nationalité à arriver sur les côtes italiennes.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.