Ces ingénieures militaires saoudiennes qui ont brisé le plafond de verre

L'équipe a acquis une expertise dans des rôles industriels qui appuient des domaines d'importance nationale, tels que la transformation numérique, l'efficacité énergétique et la localisation des industries militaires. (Photo fournie)
L'équipe a acquis une expertise dans des rôles industriels qui appuient des domaines d'importance nationale, tels que la transformation numérique, l'efficacité énergétique et la localisation des industries militaires. (Photo fournie)
Short Url
Publié le Vendredi 15 janvier 2021

Ces ingénieures militaires saoudiennes qui ont brisé le plafond de verre

  • Formées aux normes militaires, les femmes supervisent aussi l’élaboration de présentations techniques et d’analyse de coûts
  • Ghadir Ben Jamaan, agente de production, affirme que le succès de l’usine est attribuable au désir qu’ont les employées de travailler selon les normes internationales les plus élevées.

RIYADH: Une centaine de femmes saoudiennes qui gèrent une usine militaire, détenue par la société Advanced Electronic Company’s (AEC), forcent les barrières entre les sexes et contribuent à la transformation technologique du Royaume. 

L'équipe a acquis une expertise dans des rôles industriels qui appuient des domaines d'importance nationale, tels que la transformation numérique, l'efficacité énergétique et la localisation des industries militaires.

Elles travaillent sur de nombreux projets d’envergure, avec des équipements militaires perfectionnés et des solutions électroniques. Parmi ceux-là, l'assemblage de composantes électroniques, l'exploitation de machines complexes essentielles au processus de fabrication, ainsi que la production de systèmes avancés tels que la technologie optique laser, les écrans avancés, les appareils optoélectroniques et les essais subséquent.

Formées aux normes militaires, les femmes supervisent aussi l’élaboration de présentations techniques et d’analyse de coûts, ainsi que la gestion des performances de l’usine afin de respecter les contrôles de qualité strictes de la CEP.

«Je suis chargé dans le cadre de mes fonctions de soutenir de nombreuses activités de fabrication dans l'usine», a déclaré Shaza Khamis, ingénieure en production, à Arab News. «En appliquant des méthodes d'étude du temps et de mesure du travail, j'ai pu mettre en œuvre des techniques de fabrication efficaces zéro-déchet».

Sa collègue Lana Owaidah, également ingénieure en production, a déclaré à Arab News que les femmes partagent un merveilleux esprit d'équipe, et portent leur contribution inestimable au pays comme une mission. «Je participe à la mise en place et à l'exploitation des machines et des procédés, ainsi qu'à l'ajustement de la conception des outils de fabrication et des montages sur la chaine de production», précise-t-elle.

Elle ajoute que tous les membres de l'équipe sont fiers de leur travail, se donnent à 100% à l'entreprise et au Royaume.

Ghadir Ben Jamaan, agente de production, affirme que le succès de l’usine est attribuable au désir qu’ont les employées de travailler selon les normes internationales les plus élevées. «Mon rôle est de superviser le contrôle des cellules de production, et de m'assurer que l'équipe possède les compétences nécessaires pour effectuer chaque tâche avec précision, et selon les olans et les spécifications techniques adaptées», a-t-elle déclaré à Arab News.

Elle souligne par ailleurs le sentiment de responsabilité partagée au sein de l'équipe. «Chaque membre a des compétences uniques à ajouter à la chaîne de production; il est formidable de voir tout le monde travailler ensemble pour obtenir des résultats impressionnants».

Reem Malak, spécialiste de la gestion et de la configuration de l'usine se dit être fière de montrer au monde que les ingénieures saoudiennes peuvent contribuer aux processus de fabrication et de production côte à côte, et au même titre que leurs collègues masculins.

«Je suis très reconnaissante à la CEP pour tout leur soutien, pour la formation, ainsi que pour l'opportunité d’effectuer ce travail important et de contribuer à un avenir écoénergétique pour le pays et pour ses habitants».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La KAUST développe un système robotique pour améliorer la récolte des palmiers dattiers.

La KAUST met au point un nouveau système robotique destiné à automatiser la récolte des palmiers dattiers. (Photo Fournie)
La KAUST met au point un nouveau système robotique destiné à automatiser la récolte des palmiers dattiers. (Photo Fournie)
Short Url
  • En fonctionnant et en collectant des données, les robots amélioreront leur productivité en renforçant leurs capacités pour de nombreuses tâches associées à la culture des dattes.
  • Les essais sur le terrain devraient débuter au cours de la saison de récolte 2025, et la capacité opérationnelle totale devrait être atteinte d'ici trois ans.

RIYAD : l'Université des sciences et technologies du roi Abdallah met au point un nouveau système robotique conçu pour automatiser la récolte des palmiers dattiers.

La recherche connexe, dirigée par le professeur adjoint Shinkyu Park de la KAUST, se concentre sur l'automatisation des processus clés de la culture des dattes, tels que la récolte, la pollinisation et l'entretien des arbres, grâce à une robotique alimentée par l'intelligence artificielle. Elle promet de produire des rendements plus importants de dattes plus nutritives.

Dans un communiqué de presse, M. Park a déclaré que l'étude prévoit que les robots commencent par être des apprentis et qu'ils perfectionnent progressivement leurs compétences dans les routines de la culture des dattes, pour devenir rapidement des experts.

M. Park souhaite que ses robots agricoles puissent traiter des dattes de tailles et de fermeté différentes tout en maximisant le taux de récolte.

En fonctionnant et en recueillant des données, les robots amélioreront leur productivité en renforçant leurs capacités pour de nombreuses tâches associées à la culture des dattes.

Les essais sur le terrain devraient débuter au cours de la saison de récolte 2025, et la capacité opérationnelle totale devrait être atteinte d'ici trois ans.

M. Park a suggéré qu'un modèle commercial de robots en tant que service, dans lequel les entreprises proposent l'utilisation de leurs robots sur la base d'un contrat d'abonnement, pourrait permettre aux petits agriculteurs de bénéficier de la technologie sans avoir à acheter les robots.

« Nous développons des technologies robotiques au service de la nation. Nos solutions d'automatisation rentables pour l'industrie du palmier-dattier n'en sont qu'un exemple », a ajouté M. Park.

Selon le communiqué de presse, les bras robotisés du système seront capables de se déplacer aussi rapidement qu'un agriculteur humain, tout en cueillant avec précision chaque datte, sans l'endommager ni le fruit. En les équipant de capteurs visuels de haute précision, les agriculteurs robotisés peuvent distinguer les dattes, les fleurs et les structures des arbres afin d'exécuter diverses tâches agricoles telles que la récolte, la pulvérisation et l'élagage. Cela permet de garantir la santé, la productivité et la longévité des arbres, mais aussi de réduire le risque d'infestations parasitaires et de maladies.

Les dattes sont au cœur de l'alimentation saoudienne depuis des milliers d'années. Il s'agit d'un produit alimentaire majeur, la valeur des exportations de dattes du Royaume ayant augmenté de 10 % entre 2023 et 2024 et de 10 % supplémentaires entre 2023 et 2024, selon le communiqué de presse.

Ce projet n'est qu'un des nombreux projets de la KAUST qui bénéficieront à la culture des dattes et à la sécurité alimentaire. À la fin de l'année 2024, le Centre national des palmiers et des dattes a signé un accord pour financer à hauteur de 100 millions de SR (25 millions de dollars) la KAUST pour des innovations dans le secteur des données
« Je suis ravi que cette initiative aille au-delà des solutions d'ingénierie et cultive des opportunités de recherche et de développement pour les talents locaux, contribuant ainsi à la croissance éducative et économique durable à long terme du Royaume », a déclaré M. Park.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Qatar demande à l'AIEA de contrôler les installations nucléaires israéliennes

L'ambassadeur et représentant permanent du Qatar auprès de l'Office des Nations unies et des organisations internationales à Vienne, Jassim Yacoub al-Hammadi, devant la session du Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne. (QNA)
L'ambassadeur et représentant permanent du Qatar auprès de l'Office des Nations unies et des organisations internationales à Vienne, Jassim Yacoub al-Hammadi, devant la session du Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne. (QNA)
Short Url
  • Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a appelé Israël à «soumettre toutes ses installations nucléaires aux garanties de l'AIEA» et à adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires
  • Cette déclaration fait suite à une réunion des gouverneurs de l'AIEA à Vienne sur «la situation dans les territoires palestiniens occupés et les capacités nucléaires d'Israël»

DUBAÏ: Le Qatar a appelé samedi, à des efforts internationaux pour placer toutes les installations nucléaires d'Israël sous la supervision de l'Agence internationale de l'énergie atomique.

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères du Qatar a appelé Israël à «soumettre toutes ses installations nucléaires aux garanties de l'AIEA» et à adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.

Cette déclaration fait suite à une réunion des gouverneurs de l'AIEA à Vienne, à laquelle participait Jassim Yacoub al-Hammadi, ambassadeur et représentant permanent du Qatar auprès des Nations unies à Vienne. La réunion a porté sur «la situation dans les territoires palestiniens occupés et les capacités nucléaires d'Israël».

M. Al-Hammadi a noté au cours de la réunion que «certaines de ces résolutions exhortaient explicitement Israël à adhérer au TNP en tant qu'État non nucléaire».

Il a également souligné que «tous les pays du Moyen-Orient, à l'exception d'Israël, sont parties au TNP et ont conclu des accords de garanties efficaces avec l'agence».

Il a également noté qu'Israël poursuit ses politiques agressives, telles que les appels au déplacement forcé des Palestiniens de la bande de Gaza et l'intensification des opérations militaires en Cisjordanie, ainsi que «l'obstruction de l'aide humanitaire à Gaza et les restrictions continues sur les opérations de l'Unrwa».

Le Qatar est un médiateur pour les négociations sur le cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le Hamas.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Syrie promet de poursuivre les responsables des tueries de civils

Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, a promis dimanche de poursuivre les responsables de "l'effusion de sang de civils", dont au moins 973 ont été tués dans l'ouest du pays selon une ONG, dans une flambée de violences sans précédent depuis la chute de Bachar al-Assad. (AFP)
Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, a promis dimanche de poursuivre les responsables de "l'effusion de sang de civils", dont au moins 973 ont été tués dans l'ouest du pays selon une ONG, dans une flambée de violences sans précédent depuis la chute de Bachar al-Assad. (AFP)
Short Url
  • D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, "le nombre total de martyrs civils liquidés s'élève à 973, y compris des femmes et des enfants"
  • Les violences ont été déclenchées par une attaque sanglante le 6 mars de partisans du président déchu contre des forces de sécurité à Jablé, près de la ville de Lattaquié, berceau de la minorité alaouite dont est issu le clan Assad

LATTAQUIE: Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, a promis dimanche de poursuivre les responsables de "l'effusion de sang de civils", dont au moins 973 ont été tués dans l'ouest du pays selon une ONG, dans une flambée de violences sans précédent depuis la chute de Bachar al-Assad.

L'ONU, Washington et d'autres capitales ont condamné ces tueries, appelant les autorités syriennes à y mettre fin.

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, "le nombre total de martyrs civils liquidés s'élève à 973, y compris des femmes et des enfants", évoquant des "meurtres, des exécutions sommaires et des opérations de nettoyage ethnique".

Les violences ont été déclenchées par une attaque sanglante le 6 mars de partisans du président déchu contre des forces de sécurité à Jablé, près de la ville de Lattaquié, berceau de la minorité alaouite, branche de l'islam chiite dont est issu le clan Assad.

Les autorités ont ensuite envoyé des renforts dans les provinces voisines de Lattaquié et Tartous, pour soutenir des opérations des forces de sécurité contre les pro-Assad.

Au moins 481 membres des forces de sécurité et combattants pro-Assad ont aussi péri, selon l'OSDH.

Les autorités n'ont pas fourni de bilan.

Appelant lors d'un discours dans une mosquée de Damas à "préserver l'unité nationale et la paix civile", M. Chareh a annoncé la formation d'une "commission d'enquête indépendante" sur "les exactions contre les civils", afin d'en identifier les responsables et de les "traduire en justice".

"Nous demanderons des comptes (...) sans indulgence, à toute personne impliquée dans l'effusion de sang des civils", a-t-il ensuite assuré, dans une vidéo diffusée par l'agence de presse officielle syrienne Sana, indiquant qu'un comité serait formé pour "protéger la paix civile".

M. Chareh, alors à la tête du groupe islamiste sunnite radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) - classé comme terroriste par plusieurs pays dont les Etats-Unis - a dirigé la coalition rebelle qui a fait fuir le 8 décembre M. Assad à Moscou.

"Aujourd'hui, nous nous portons garants de tout le peuple syrien et de toutes les confessions, et nous protégeons tout le monde de la même manière", a de son côté assuré le chef de la diplomatie syrienne, Assaad Al-Chaibani, en déplacement à Amman.

Condamnations internationales 

Depuis son arrivée à la tête d'un pays multiethnique et multiconfessionnel, déchiré par plus de 13 ans de guerre civile, M. Chareh, s'efforce d'obtenir le soutien de la communauté internationale, et de rassurer les minorités.

Lors d'un sermon dimanche, le patriarche orthodoxe d'Antioche, Jean X, a relevé que les "massacres avaient aussi visé "de nombreux chrétiens innocents". La majorité des victimes "étaient des civils innocents et désarmés dont des femmes et des enfants", a-t-il affirmé.

L'administration autonome kurde de Syrie, qui contrôle de grands pans de l'est et du nord du pays, a condamné des "pratiques (qui) nous ramènent à une époque noire que le peuple syrien ne veut pas revivre".

Le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, a lui exhorté l'Europe à "cesser d'accorder une légitimité" au pouvoir de transition syrien "au passé terroriste bien connu".

Les pro-Assad traqués 

Dimanche, le ministère de l'Intérieur a annoncé l'envoi de "renforts supplémentaires" à Qadmous, dans la province de Tartous où les forces de sécurité "traquent les derniers fidèles à l'ancien régime".

Sana a rapporté de "violents affrontements" à Taanita, un village de montagne du même secteur, où ont fui "de nombreux criminels de guerre" du précédent pouvoir, protégés par des "fidèles d'Assad".

Dans le village de Bisnada, dans la province de Lattaquié, les forces de sécurité fouillaient des habitations, selon un photographe de l'AFP.

"Plus de cinquante personnes, des membres de ma famille et des amis, ont été tués", a affirmé à l'AFP un habitant alaouite de Jablé sous couvert de l'anonymat, affirmant que les corps ont été  enterrés dans des fosses communes voire "jetés à la mer".

L'OSDH et des militants ont publié vendredi des vidéos montrant des dizaines de corps en vêtements civils empilés dans la cour d'une maison, des femmes pleurant à proximité. Une autre séquence montre des hommes en tenue militaire forçant trois personnes à ramper, avant de leur tirer dessus à bout portant. L'AFP n'a pas pu vérifier ces images.

Selon Aron Lund, du centre de réflexion Century International, la flambée de violence témoigne de la "fragilité du gouvernement", qui s'appuie "sur des jihadistes radicaux qui considèrent les alaouites comme des ennemis de Dieu".

A Damas, les forces de sécurité sont intervenues pour disperser un sit-in de protestation contre les tueries, après l'irruption d'une contre-manifestation réclamant un "État sunnite", émaillée de slogans hostiles aux alaouites.