BEYROUTH: Au moins 57 soldats et combattants prorégime ont été tués dans des frappes aériennes israliennes visant dans la nuit de mardi à mercredi des positions militaires dans l'est de la Syrie, l'attaque la plus meurtrière depuis deux ans et demi.
Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, l'Etat hébreu a mené des centaines de frappes contre les effectifs de ses ennemis jurés, ciblant les troupes gouvernementales, les forces alliées iraniennes et les combattants du Hezbollah libanais.
Ces dernières semaines, ces bombardements imputés à Israël se sont intensifiés dans l'est de la Syrie, où des milices de combattants étrangers parrainées par l'Iran sont déployées dans la province de Deir Ezzor, frontalière de l'Irak.
Les dernières frappes nocturnes ont tué au moins sept soldats de l'armée syrienne et 24 combattants étrangers rattachés à des milices pro-Iran, selon un nouveau bilan fourni par le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui n'était pas en mesure de fournir les nationalités de ces derniers.
Les frappes ont visé des entrepôts d'armes et des positions militaires notamment aux abords de la ville de Deir Ezzor, et dans les déserts de Boukamal et de Mayadine, a précisé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Le secteur accueille des effectifs du Hezbollah et de la Brigade des Fatimides, rassemblant des combattants afghans pro-Iran, d'après l'OSDH.
L'armée israélienne n'a pas réagi dans l'immédiat à ces informations.
Frappes récurrentes
Les raids menés dans la nuit de mardi à mercredi sont « les plus meurtriers » depuis des frappes en juin 2018 dans cette même province de Deir Ezzor, selon M. Abdel Rahmane. A l'époque 55 combattants prorégime, des Syriens et des Irakiens, avaient été tués, a-t-il rappelé.
L'agence officielle syrienne Sana a fait état de frappes israéliennes nocturnes sans fournir de détails.
« A 01H10 du matin (23H10 GMT), l'ennemi israélien a mené une agression aérienne contre la ville de Deir Ezzor et la région de Boukamal », a indiqué Sana, citant une source militaire.
« Les conséquences de l'agression font actuellement l'objet de vérification », a laconiquement ajouté la source.
Tout au long de la journée de mardi déjà, des avions non-identifiés avaient mené plusieurs séries de raids dans la région de Boukamal, tuant 12 combattants des milices pro-Iran, a rapporté l'OSDH, qui n'avait pas fourni dans l'immédiat un bilan pour ces frappes.
L'Etat hébreu n'a de cesse de marteler qu'il ne permettra pas à la Syrie voisine de devenir la tête de pont des forces iraniennes.
En 2020, Israël a ainsi frappé une cinquantaine de cibles en Syrie, d'après un rapport annuel publié par l'armée israélienne.
Ces raids représentent une « politique claire » d'Israël, avait déclaré en novembre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
Les précédentes frappes meurtrières ont eu lieu il y a moins d'une semaine, visant le 7 janvier des positions dans le sud de la Syrie et au sud de la capitale Damas.
Et en novembre dernier, au moins 19 combattants pro-Iran ont été tués par des raids sur les environs de Boukamal.