Nouvelles tensions frontalières et accusations réciproques entre l’Ethiopie et le Soudan

Réunion entre les chefs du gouvernement éthiopien et soudanais pour traiter de la question frontalière, le 20 décembre à Djibouti (Photo, AFP).
Réunion entre les chefs du gouvernement éthiopien et soudanais pour traiter de la question frontalière, le 20 décembre à Djibouti (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 13 janvier 2021

Nouvelles tensions frontalières et accusations réciproques entre l’Ethiopie et le Soudan

  • Les deux voisins d'Afrique de l'Est se disputent la région frontalière d'El-Fashaga. Ces 250 km2 de terres agricoles fertiles sont convoités par les agriculteurs des deux pays
  • L’Ethiopie et le Soudan s’accusent mutuellement d’être à l’origine d’attaques ayant fait plusieurs morts

ADDIS ABEBA: L'Ethiopie a affirmé mardi que des forces armées du Soudan avançaient dans une région frontalière revendiquée par les deux pays, et a averti Khartoum que son attitude « pacifique » sur cette question avait « des limites ».

Les deux voisins d'Afrique de l'Est se disputent la région frontalière d'El-Fashaga. Ces 250 km2 de terres agricoles fertiles sont convoités par les agriculteurs des deux pays.

Début décembre, Khartoum avait accusé les « forces et milices » éthiopiennes d'avoir tendu des embuscades aux troupes soudanaises le long de la frontière, faisant quatre morts et 20 blessés.

De son côté, l'Ethiopie a assuré la semaine dernière que l'armée soudanaise avait « organisé des attaques à l'artillerie lourde » et que « de nombreux civils ont été tués et blessés ».

Les forces soudanaises avancent toujours dans la région, a affirmé mardi un porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères, Dina Mufti, en dénonçant une violation « inacceptable et contre-productive » du droit international.

« Actuellement, les forces soudanaises renforcent leurs positions et avancent dans la région... jusque dans l'arrière-pays éthiopien », a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse.

Il a appelé le Soudan à « revenir au statu quo antérieur » dans cette région, afin de laisser une chance aux négociations entre les deux pays.

« La paix et le respect des normes internationales sont toujours la priorité de l'Ethiopie. Néanmoins, l'Ethiopie a ses limites », a-t-il averti.

Dina a déjà accusé l'armée soudanaise de vouloir profiter du conflit actuellement en cours au Tigré, une région du Nord de l'Ethiopie, pour étendre sa souveraineté sur la région d'El-Fashaga.

Mardi soir, le ministère soudanais des Affaires étrangères a fait état de la mort la veille de six personnes, cinq femmes et un enfant, dans une attaque qu'il attribue à des hommes armés éthiopiens. 

« Cet incident déplorable (...) a eu lieu entre les villages de Leia et Kuli, dans la région d'El-Fashaga, à cinq kilomètres de la frontière éthiopienne », a indiqué le ministère dans un communiqué, précisant que les femmes étaient occupées à la récolte quand l'attaque a eu lieu.

« Le Soudan a condamné dans les termes les plus forts cette violente agression et dénoncé le fait que des civils sans défense soient pris pour cible », ajoute le ministère.

L'opération militaire au Tigré, lancée début novembre par Addis Abeba pour déloger les autorités locales du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), a poussé des dizaines de milliers d'Ethiopiens à fuir au Soudan.

La frontière entre l'Ethiopie et le Soudan court sur 1.600 kilomètres et a été créée par un accord en 1902. Passé entre l'Ethiopie et l'administration coloniale britannique qui dirigeait à l'époque le Soudan, cet accord ne contenait pas de démarcation précise entre les deux pays.

Addis Abeba et Khartoum ont organisé des négociations fin décembre. Le 31 décembre, le Soudan avait affirmé que son armée avait repris le contrôle de la totalité des terres occupées par des paysans éthiopiens dans la région. 

Cette dispute territoriale sape les relations diplomatiques entre les deux pays, au moment même où ils tentent de trouver un accord avec l'Egypte au sujet du Grand barrage de la Renaissance (Gerd), qu'Addis Abeba construit sur le Nil bleu. 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.