RIYAD : L'Arabie saoudite et le Liban ont affirmé mardi qu'ils allaient étudier les moyens de lever les restrictions sur les exportations agricoles libanaises vers le royaume et les voyages des Saoudiens au Liban, après des années de tensions.
L'annonce a été faite dans un communiqué conjoint publié au lendemain de la rencontre à Ryad entre le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, et le président libanais, Joseph Aoun. Cette rencontre était la première visite à l'étranger du président depuis son élection en janvier.
Elle témoigne du réchauffement des relations entre les deux pays après des années de tensions liées à l'influence du Hezbollah sur la vie politique libanaise. Ce mouvement armé, soutenu par l'Iran, a été fortement affaibli par sa guerre avec Israël et le renversement de son allié Bachar el-Assad en Syrie, ce qui a rendu possible l’élection de M. Aoun, candidat soutenu par Riyad et Washington.
« Les deux parties ont convenu de commencer à étudier les obstacles auxquels se heurte la reprise des exportations (...). ainsi que les mesures nécessaires pour permettre aux citoyens saoudiens de se rendre au Liban », indique le communiqué publié par l'agence officielle saoudienne SPA.
En avril 2021, l'Arabie saoudite avait suspendu ses importations de fruits et légumes en provenance du Liban, affirmant que les cargaisons étaient utilisées pour la contrebande de drogue et accusant Beyrouth d'inaction.
Selon un rapport du gouvernement libanais publié en 2020, le royaume était la première destination des produits agricoles exportés par le pays en 2019, représentant 22,1 % de ces exportations.
Depuis 2021, les Saoudiens doivent également obtenir l'autorisation de leur gouvernement avant de se rendre au Liban.
Ryad et Beyrouth ont par ailleurs convenu de l'importance d'« étendre la souveraineté de l'État sur l'ensemble du territoire libanais et de limiter la possession d'armes à l'État libanais », soulignant le rôle national de l'armée libanaise et l'importance de la soutenir », selon le communiqué.
En 2016, Ryad a suspendu une aide militaire de 3 milliards de dollars à l'armée libanaise, invoquant l'influence politique du Hezbollah. Vendredi, M. Aoun a déclaré au journal saoudien Asharq Al-Awsat qu'il « chercherait, si possible, à réactiver l'aide militaire » lors de sa visite à Ryad.
Les deux parties ont également souligné « la nécessité du retrait de l'armée d'occupation israélienne » du territoire libanais, dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu conclu en novembre.