RIYAD: Les banques saoudiennes ont enregistré d'excellents résultats financiers en janvier, leurs bénéfices cumulés progressant de 16% en glissement annuel pour atteindre 8,14 milliards de riyals (2,17 milliards de dollars), selon les dernières données publiées.
Les chiffres communiqués par la Banque centrale saoudienne (SAMA), représentant les revenus avant zakat et avant impôts, mettent en évidence la résilience du secteur et sa rentabilité croissante.
Cette hausse intervient alors que le volume total des prêts bancaires en Arabie saoudite a franchi pour la première fois le seuil des 3 billions de riyals, marquant une progression annuelle de 14,66% — le rythme le plus soutenu depuis octobre 2022.
Cette croissance est principalement portée par l'augmentation des financements aux entreprises, notamment dans les secteurs de l'immobilier, de l'industrie manufacturière et du commerce. L'expansion des prêts dans ces domaines permet aux banques de générer des revenus d'intérêts plus élevés, renforçant ainsi leur performance financière et leur contribution à la diversification économique dans le cadre de Vision 2030.
Les établissements bancaires saoudiens ont clôturé l'année 2024 avec des bénéfices cumulés historiques de 89,1 milliards de riyals, décembre représentant le mois aux revenus les plus importants.
Le secteur a également bénéficié des efforts de relance gouvernementaux visant à soutenir les entreprises, à améliorer l'accès au crédit et à stimuler le développement des infrastructures. Pour maintenir leur croissance, les banques saoudiennes ont fait appel au marché obligataire, obtenant des capitaux supplémentaires pour les prêts et les investissements, renforçant davantage leurs positions financières face aux fluctuations économiques.
Par ailleurs, le secteur s'est efficacement adapté à l'évolution des conditions économiques, notamment aux variations des taux d'intérêt qui ont influencé les pratiques de crédit et le comportement des consommateurs.
Selon S&P Global, les banques saoudiennes devraient maintenir leur rentabilité, portées par une croissance plus forte des prêts, un environnement économique favorable et des taux d'intérêt plus bas.
Les prévisions indiquent que la formation de prêts non performants restera limitée dans un contexte de taux d'intérêt réduits, S&P Global anticipant une augmentation des prêts non performants à 1,7% des prêts systémiques d'ici fin 2025, contre 1,3% en septembre 2024.
Toutefois, cette hausse devrait être graduelle, sans que d'importantes radiations ne soient prévues dans un avenir proche.
S&P Global identifie également la croissance du crédit comme un moteur clé de la rentabilité bancaire, le rendement des actifs devant se stabiliser entre 2,1 et 2,2%, conformément aux estimations de 2024.
Cette situation, combinée à un solide coussin de provisionnement, contribuera à atténuer les pertes de crédit potentielles, qui devraient osciller entre 0,50 et 0,60% du total des prêts au cours des 12 à 24 prochains mois.
Cependant, malgré les avantages d'une augmentation des prêts, des défis persistent. La marge nette d'intérêt devrait diminuer de 20 à 30 points de base d'ici fin 2025, principalement en raison de l'alignement de la SAMA sur les réductions de taux de la Réserve fédérale américaine pour maintenir l'ancrage monétaire.
De plus, la révision des prix des prêts aux entreprises majoritairement à taux variable — représentant 50% du total des prêts selon S&P Global — devrait réduire les revenus d'intérêts.
Cet impact sera partiellement compensé par les prêts hypothécaires à taux fixe et à long terme, qui constituent 25% du portefeuille total de prêts.
Dans une perspective plus large, si des taux d'intérêt plus bas peuvent réduire les coûts de financement, une baisse significative pourrait orienter les préférences des consommateurs vers les dépôts à vue, affectant potentiellement le financement global des banques.
Les données de la SAMA révèlent que les dépôts à vue ont atteint un niveau record de 1,68 billion de riyals en janvier, tandis que les comptes à terme et d'épargne ont légèrement fléchi, passant de leur pic de novembre de 989,99 milliards de riyals à 985,03 milliards de riyals, les taux d'intérêt ayant légèrement diminué.
Malgré ces pressions, les banques saoudiennes devraient conserver leur résilience, disposant d'une base solide pour maintenir leur rentabilité jusqu'en 2025, selon l'agence.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com