LE CAIRE: Les négociations autour de la construction d'un mégabarrage éthiopien controversé sur le Nil vont se poursuivre jeudi, a annoncé lundi le ministère égyptien de l'Irrigation après une réunion avec Addis Abeba et Khartoum, sous l'égide de l'Union africaine.
« Les ministres ont convenu de la tenue les 4 et 5 août des comités technique et juridique afin d'aborder les points controversés et la présentation des conclusions lors d'une réunion ministérielle le 6 août », a indiqué le ministère égyptien dans un communiqué.
La réunion de lundi s'est déroulée par visio-conférence avec des observateurs américains et de l'Union européenne.
Le Grand barrage de la Renaissance (Gerd), construit par l'Ethiopie sur le Nil Bleu (qui rejoint au Soudan le Nil Blanc pour former le Nil), est source de fortes tensions entre les trois pays depuis près d'une décennie.
Craignant pour leur approvisionnement en eau, l'Egypte et le Soudan, en aval, veulent un accord global sur le barrage, notamment sur la manière dont il est géré, mais l’Ethiopie estime que le Gerd est essentiel à son développement et y est réticente.
Khartoum considère que les propositions avancées lundi peuvent servir de base à un accord, a fait savoir dans un communiqué le ministre soudanais de l'Irrigation et de l'Eau, Yasser Abbas, sans donner de précisions sur lesdites propositions.
Il a dit en outre souhaiter que « ce cycle de négociations soit décisif », pour aboutir à un accord « dans les deux semaines à venir ».
La principale pierre d'achoppement entre les trois pays concerne le remplissage du réservoir du barrage, alors que l'Ethiopie a annoncé le 21 juillet avoir atteint son objectif de remplissage pour la première année.
Dans son communiqué, l'Egypte, qui dépend à 97% du Nil pour ses besoins en eau, a réaffirmé être "opposée à l'action unilatérale de remplissage du barrage de la Renaissance (...) qui envoie des signaux négatifs", trahissant "un manque de volonté" de la part de l'Ethiopie.
Ces derniers mois, les tensions s'étaient exacerbées entre les trois pays, l'Egypte ayant même adressé en juin ses griefs concernant l'installation hydroélectrique au Conseil de sécurité de l'ONU.