PARIS: La société publique chargée en France du transport de l'électricité, RTE, a présenté mercredi un plan de développement du réseau à haute tension estimé à 100 milliards d'euros d'ici 2040 pour l'adapter aux défis climatiques et accompagner la décarbonation de l'économie.
Le plan décrit notamment "comment, où et à quel rythme le réseau doit évoluer pour permettre à la France d'électrifier son économie, de construire de nouvelles industries et de développer son parc de production nucléaire et renouvelable".
Il envisage aussi "la réindustrialisation du pays comme une priorité pour le réseau national".
Le réseau français est déjà résistant aux tempêtes. Mais son architecture doit être redimensionnée, alors que la part de l'électricité doit être portée au-delà de 50% des besoins énergétiques de la France d'ici 2050 contre un peu plus du quart aujourd'hui - afin de réduire la part des énergies fossiles.
RTE veut faire d'une pierre deux coups en réalisant en une fois le renouvellement de 23.500 km de lignes et 85.000 pylônes, et l'adaptation du réseau aux fortes chaleurs et aux futures crues centennales, conformément à la trajectoire définie par l'Etat qui anticipe une France réchauffée à +4°C en 2100.
Le réseau, actuellement en forme de toile d'araignée, devra intégrer les futurs réacteurs nucléaires EPR et absorber les flux de production issus des futurs parcs éoliens en mer, situés dans l'Ouest, et les faire transiter vers les grandes industries, davantage à l'Est, ainsi que vers le reste de l'Europe.
Un enjeu économique alors que la France a exporté en 2024 pour 5 milliards d'euros d'électricité, un record, selon RTE.
Pour ce faire, une des priorités sera de prévenir les futurs points de congestion déjà identifiés. Certains axes nord-sud parmi les plus anciens devront ainsi être renforcés.
"Les montants d'investissement sont à la fois importants et compétitifs au niveau européen", assure RTE qui met en miroir les pays voisins: plus de 250 milliards d'ici 2037 pour l'Allemagne, de l'ordre de 150 milliards d'ici 2035 pour la Grande-Bretagne.
Pour limiter les dépenses, RTE veut privilégier l'économie circulaire, notamment le recyclage pour réduire sa consommation d'aluminium et d'acier pour les câbles par exemple. Le gestionnaire prévoit enfin de maintenir la longueur totale du réseau aérien en minimisant le plus possible l'ajout de nouvelles lignes.