PARIS : Bruno Retailleau souhaite que la « lutte contre l'islamisme des Frères musulmans » soit « une des grandes priorités de ces prochains mois », dans une interview au Parisien mise en ligne lundi soir.
À la veille de la commémoration des attentats contre Charlie Hebdo et l'Hypercacher de la porte de Vincennes en janvier 2015, le ministre de l'Intérieur estime que « la France pourrait être frappée de nouveau », car « la bataille contre le totalitarisme islamique est loin d’être gagnée ».
Bruno Retailleau cible particulièrement « l'islam politique », qu'il juge menaçant pour nos institutions et la cohésion nationale.
« Je souhaite, poursuit-il, que l’une des grandes priorités de ces prochains mois soit la lutte contre l’islamisme des Frères musulmans », qu'il accuse de faire de « l'entrisme ».
Il estime que pour lutter contre cet « entrisme », il faudra « étendre le champ de la laïcité à d'autres espaces publics, comme les compétitions sportives ou les sorties scolaires ».
Selon lui, « la loi de 2004 sur les signes religieux doit être appliquée à ces activités : les sorties scolaires, c’est l’école hors les murs ».
« Les accompagnatrices n’ont pas à porter le voile. Le voile n’est pas qu’un simple bout de tissu : c’est un étendard pour l’islamisme, et un marqueur de l’infériorisation de la femme par rapport à l’homme », fait-il valoir, en souhaitant une mesure législative en ce sens.
Le ministre se prononce également en faveur de l'interdiction du port du voile à l'université.
Estimant que « le terreau du terrorisme, c'est le séparatisme et l'islam politique », il assure aux « citoyens musulmans que le gouvernement ne mène pas un combat contre leur religion, qui est défigurée par l’islamisme, mais un combat contre une idéologie politique qui défigure leur religion ».
« Ce qui est en jeu, dit-il, ce sont les conquêtes de l’Occident, comme l’égalité hommes-femmes, la liberté de conscience ou notre laïcité française. »
Il ajoute également qu'il y a « aussi le sujet migratoire qui est d’ailleurs lié, pour partie, à celui de l’islamisme ».
À propos de l'immigration qu'il souhaite limiter et qui fait débat au sein du gouvernement, Bruno Retailleau prévient : « De mon côté, je ne céderai pas d’un pouce sur l’immigration, comme sur le rétablissement de l’ordre public. »