La lutte contre les Frères musulmans est l'une des priorités de Retailleau

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C), à côté de la présidente du conseil régional d'Ile-de-France, Valérie Pecresse (D), le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur François-Noël Buffet (G) et le ministre français en charge des Transports Philippe Tabarot (2eL), s'adresse à la presse à la station de métro Chatelet-Les Halles à Paris le 6 janvier 2025, lors d'une visite dans le métro souterrain de Paris pour inspecter les mesures de sécurité dans les transports en commun. (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C), à côté de la présidente du conseil régional d'Ile-de-France, Valérie Pecresse (D), le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur François-Noël Buffet (G) et le ministre français en charge des Transports Philippe Tabarot (2eL), s'adresse à la presse à la station de métro Chatelet-Les Halles à Paris le 6 janvier 2025, lors d'une visite dans le métro souterrain de Paris pour inspecter les mesures de sécurité dans les transports en commun. (Photo AFP)
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Publié le Mardi 07 janvier 2025

La lutte contre les Frères musulmans est l'une des priorités de Retailleau

  • le ministre de l'Intérieur estime que « la France pourrait être frappée de nouveau », car « la bataille contre le totalitarisme islamique est loin d’être gagnée ».
  • Il estime que pour lutter contre cet « entrisme », il faudra « étendre le champ de la laïcité à d'autres espaces publics, comme les compétitions sportives ou les sorties scolaires ».

PARIS : Bruno Retailleau souhaite que la « lutte contre l'islamisme des Frères musulmans » soit « une des grandes priorités de ces prochains mois », dans une interview au Parisien mise en ligne lundi soir.

À la veille de la commémoration des attentats contre Charlie Hebdo et l'Hypercacher de la porte de Vincennes en janvier 2015, le ministre de l'Intérieur estime que « la France pourrait être frappée de nouveau », car « la bataille contre le totalitarisme islamique est loin d’être gagnée ».

Bruno Retailleau cible particulièrement « l'islam politique », qu'il juge menaçant pour nos institutions et la cohésion nationale.

« Je souhaite, poursuit-il, que l’une des grandes priorités de ces prochains mois soit la lutte contre l’islamisme des Frères musulmans », qu'il accuse de faire de « l'entrisme ».

Il estime que pour lutter contre cet « entrisme », il faudra « étendre le champ de la laïcité à d'autres espaces publics, comme les compétitions sportives ou les sorties scolaires ».

Selon lui, « la loi de 2004 sur les signes religieux doit être appliquée à ces activités : les sorties scolaires, c’est l’école hors les murs ».

« Les accompagnatrices n’ont pas à porter le voile. Le voile n’est pas qu’un simple bout de tissu : c’est un étendard pour l’islamisme, et un marqueur de l’infériorisation de la femme par rapport à l’homme », fait-il valoir, en souhaitant une mesure législative en ce sens.

Le ministre se prononce également en faveur de l'interdiction du port du voile à l'université.

Estimant que « le terreau du terrorisme, c'est le séparatisme et l'islam politique », il assure aux « citoyens musulmans que le gouvernement ne mène pas un combat contre leur religion, qui est défigurée par l’islamisme, mais un combat contre une idéologie politique qui défigure leur religion ».

« Ce qui est en jeu, dit-il, ce sont les conquêtes de l’Occident, comme l’égalité hommes-femmes, la liberté de conscience ou notre laïcité française. »

Il ajoute également qu'il y a « aussi le sujet migratoire qui est d’ailleurs lié, pour partie, à celui de l’islamisme ».

À propos de l'immigration qu'il souhaite limiter et qui fait débat au sein du gouvernement, Bruno Retailleau prévient : « De mon côté, je ne céderai pas d’un pouce sur l’immigration, comme sur le rétablissement de l’ordre public. »


L'Iran juge les propos de Macron sur son rôle au Moyen-Orient « sans fondement »

Le président français Emmanuel Macron prononce son discours devant les ambassadeurs de France en poste dans le monde, le 6 janvier 2025 au palais de l'Élysée à Paris. (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce son discours devant les ambassadeurs de France en poste dans le monde, le 6 janvier 2025 au palais de l'Élysée à Paris. (Photo AFP)
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  • « Ces commentaires sont sans fondement, contradictoires et spéculatifs », a déclaré Esmaeil Baqaei, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.
  • Il a appelé la France à « reconsidérer ses approches non constructives pour la paix et la stabilité » dans la région, et a jugé « trompeuses » les déclarations de M. Macron sur le programme nucléaire iranien.

TEHERAN : L'Iran a jugé mercrdi « sans fondement » les propos du président français Emmanuel Macron qualifiant le pays de « principal défi stratégique et sécuritaire » au Moyen-Orient.

« Ces commentaires sont sans fondement, contradictoires et spéculatifs », a déclaré Esmaeil Baqaei, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.

Il a appelé la France à « reconsidérer ses approches non constructives pour la paix et la stabilité » dans la région, et a jugé « trompeuses » les déclarations de M. Macron sur le programme nucléaire iranien.

Ce programme est « pacifique et s'inscrit dans le cadre du droit international », a affirmé M. Baqaei.

« L'Iran est le principal défi stratégique et sécuritaire pour la France, les Européens, toute la région et bien au-delà », a déclaré M. Macron mardi devant les ambassadeurs français réunis à l'Élysée.

« L'accélération de son programme nucléaire nous amène tout près du point de rupture », a-t-il poursuivi, indiquant que la question iranienne serait une priorité dans le dialogue qu'il engagera avec le futur président américain, Donald Trump.

M. Macron a également dénoncé l'implication de Téhéran « dans la guerre de la Russie contre l'Ukraine », son « soutien aux groupes dangereux sur tous les terrains de confrontation au Moyen-Orient » ou encore « ses tentatives de déploiement en Afrique ».

« Dans ce contexte, la question iranienne est sans doute l'une des principales sur lesquelles nous allons réengager le dialogue avec la nouvelle administration américaine », a-t-il conclu.

Téhéran a toujours nié avoir l'intention de développer des armes atomiques. Toutefois, il est le seul État non doté d'armes nucléaires à posséder de l'uranium enrichi à 60 % selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Ce niveau d'enrichissement est proche des 90 % nécessaires à la fabrication d'une bombe atomique.

Les tensions autour du programme nucléaire iranien sont montées en flèche pendant le premier mandat de Donald Trump à la Maison Blanche, quand les États-Unis se sont retirés d'un accord historique conclu en 2015, offrant à Téhéran un allègement des sanctions en échange d'une limitation de ses ambitions nucléaires.

L'Iran a adhéré à l'accord jusqu'au retrait des États-Unis en 2018, puis a commencé à revenir sur ses engagements. Il doit tenir des négociations nucléaires avec la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne le 13 janvier en Suisse, moins de deux mois après avoir discrètement discuté avec des représentants de ces trois pays à Genève.


Un ministre français veut interdire le port du voile lors des sorties scolaires

Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, veut interdire le port du voile par les femmes musulmanes qui accompagnent leurs enfants lors des sorties scolaires. (AFP)
Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, veut interdire le port du voile par les femmes musulmanes qui accompagnent leurs enfants lors des sorties scolaires. (AFP)
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  • «Le voile est un étendard pour l’islamisme et un marqueur de l’infériorisation de la femme par rapport à l’homme», dit Bruno Retailleau
  •  Il affirme que les islamistes veulent «renverser nos institutions et saper la cohésion nationale pour imposer la charia»

LONDRES: Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, veut interdire le port du voile par les femmes musulmanes qui accompagnent leurs enfants lors des sorties scolaires, a rapporté le Times.

Les écoles publiques françaises interdisent déjà les couvre-chefs religieux, tandis que le Sénat a approuvé un projet de loi imposant le retrait du voile lors des sorties scolaires en 2019, mais il ne s'est pas transformé en loi.

«La menace d'attentat n'a jamais été aussi forte qu'aujourd'hui», a déclaré M. Retailleau. «Elle est désormais principalement endogène – de jeunes individus radicalisés par les réseaux sociaux. Rien que l'année dernière, nos services ont déjoué neuf attentats, le nombre le plus élevé depuis 2017.»

L'islam politique représente une menace nationale car il cherche à «renverser nos institutions et à miner la cohésion nationale pour imposer la charia à long terme», a-t-il ajouté.

Pour lutter contre ce phénomène, l'État français doit freiner la propagation de l'islamisme dans les espaces publics, le sport et l'éducation.

«Les femmes qui accompagnent les élèves ne doivent pas être voilées», poursuit M. Retailleau. «Le voile est un étendard pour l’islamisme et un marqueur de l’infériorisation de la femme par rapport à l’homme.»

Il a déclaré que son point de vue était le reflet d'une nouvelle tolérance de la gauche politique française à l'égard de l'islamisme: «Aujourd'hui, l'antisémitisme a deux visages: l'islam politique et aussi le visage de ceux qui utilisent la tragédie palestinienne pour courtiser le vote musulman.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le projet de loi d'urgence pour Mayotte a été présenté en Conseil des ministres

Des habitants se baignent dans une rivière du village de Bouyouni, sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 4 janvier 2025.. (Photo AFP)
Des habitants se baignent dans une rivière du village de Bouyouni, sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 4 janvier 2025.. (Photo AFP)
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  • Le projet de loi pour la reconstruction de Mayotte sera présenté mercredi en Conseil des ministres.
  • En revanche, rien n'est prévu concernant l'habitat précaire, alors que François Bayrou avait promis, lors de son déplacement fin décembre, « d'empêcher la reconstruction » des bidonvilles à Mayotte.

PARIS : Le projet de loi pour la reconstruction de Mayotte sera présenté mercredi en Conseil des ministres. Ce texte permettra notamment de déroger pendant deux ans aux règles d'urbanisme, mais il est critiqué par des élus qui lui reprochent de ne pas s'attaquer aux bidonvilles.

Selon l'exposé des motifs du projet de loi d'urgence pour Mayotte, dévasté le 14 décembre par le cyclone Chido, l'objectif est de permettre aux acteurs publics de « rétablir les conditions de vie des habitants » tout « en préparant la reconstruction » du petit archipel français de l'océan Indien.

Concernant les mesures à plus long terme, notamment en matière d'immigration, de sécurité et de développement économique, le gouvernement prévoit un autre projet de « loi programme » qui sera élaboré dans les trois mois, indique Matignon.

Selon la même source, le texte de mercredi vise à déroger « pendant deux ans » aux règles d'urbanisme et des marchés publics, afin de faciliter la reconstruction des écoles, ainsi que des infrastructures et des logements.

La loi prévoit ainsi que « les constructions à usage d'hébergement d'urgence édifiées à Mayotte (...) postérieurement au 14 décembre 2024 et jusqu'à l'expiration d'un délai de deux ans suivant la publication de la présente loi (...) sont dispensées de toute formalité au titre du code de l'urbanisme ».

Concernant les écoles, durement touchées alors que Mayotte est le département le plus jeune de France avec un habitant sur deux mineur, le projet prévoit que l'État ou l'un de ses établissements publics puisse assurer leur construction, leur reconstruction ou leur rénovation, en lieu et place des collectivités locales, jusqu'au 31 décembre 2027.

Pour mener à bien cette mission, le texte prévoit d'élargir les missions de l'établissement public foncier et d'aménagement de Mayotte (EPFAM), afin qu'il coordonne les travaux de reconstruction de l'île.

Une personnalité devra être nommée à sa tête, selon Matignon.

- « Vraies urgences » -

Sur le foncier, alors qu'il est souvent difficile d'identifier formellement les propriétaires des terrains à Mayotte, le texte prévoit de déroger aux règles habituelles et de pouvoir exproprier avant qu'un propriétaire ait été identifié, sous réserve de l'indemniser a posteriori.

Le texte contiendra aussi plusieurs mesures économiques qui resteront en vigueur « jusqu'au 31 mars 2025 », comme la suspension du recouvrement des cotisations sociales des travailleurs indépendants, la prolongation des droits des assurés sociaux et des chômeurs, ou l'augmentation de la prise en charge au titre du chômage partiel.

En revanche, rien n'est prévu concernant l'habitat précaire, alors que François Bayrou avait promis, lors de son déplacement fin décembre, « d'empêcher la reconstruction » des bidonvilles à Mayotte.

« Le texte est inacceptable parce qu'il n'apporte aucune réponse aux vraies urgences de Mayotte », estime Mansour Kamardine, ancien député et vice-président LR en charge des Outre-mer, qui réclame « une mesure qui inscrit l'interdiction des bidonvilles » dans l'archipel.

De son côté, la députée Liot de Mayotte, Estelle Youssouffa, a réclamé que « les entrepreneurs de Mayotte soient prioritaires sur les contrats » de reconstruction de l'archipel, sans commenter le projet de loi d'urgence.

Selon des sources parlementaires, le texte sera examiné en commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale dès le 13 janvier, jour de la reprise de l'activité à l'Assemblée. Son examen en commission pourrait se prolonger mardi, puis le texte sera examiné en séance le 20 janvier.

Chido, le cyclone le plus dévastateur à Mayotte depuis 90 ans, a causé la mort d'au moins 39 personnes et fait plus de 5 600 blessés le 14 décembre, selon le dernier bilan publié par les autorités.