La mère d'Austin Tice demande à Netanyahou d'interrompre les frappes sur la Syrie pour retrouver son fils

Dans une lettre adressée à Netanyahou, Debra Tice a déclaré que sa famille disposait d'«informations crédibles» selon lesquelles son fils pourrait se trouver dans une prison proche de la capitale syrienne, Damas, et a demandé l'arrêt des opérations militaires israéliennes à proximité. (Reuters)
Dans une lettre adressée à Netanyahou, Debra Tice a déclaré que sa famille disposait d'«informations crédibles» selon lesquelles son fils pourrait se trouver dans une prison proche de la capitale syrienne, Damas, et a demandé l'arrêt des opérations militaires israéliennes à proximité. (Reuters)
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Publié le Mercredi 18 décembre 2024

La mère d'Austin Tice demande à Netanyahou d'interrompre les frappes sur la Syrie pour retrouver son fils

  • Debra Tice pense que son fils est détenu dans une prison située sous un musée militaire syrien dans la région du mont Qasioun, près de Damas
  • Elle a décrit un système de tunnels qui relierait l'installation à un palais gouvernemental et aux quartiers voisins

LONDRES: La mère du journaliste américain Austin Tice, enlevé en Syrie il y a 12 ans, a exhorté le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à interrompre les frappes aériennes sur la Syrie afin que les sauveteurs puissent rechercher son fils en toute sécurité.

Dans une lettre adressée à Netanyahou, Debra Tice a déclaré que sa famille disposait d'«informations crédibles» selon lesquelles son fils pourrait se trouver dans une prison proche de la capitale syrienne, Damas, et a demandé l'arrêt des opérations militaires israéliennes à proximité.

«Nous savons que votre armée mène une campagne active dans la région, empêchant les sauveteurs d'accéder à la prison», écrit-elle.

«Nous n'avons aucun moyen de savoir si les prisonniers ont de la nourriture et de l'eau. Nous vous demandons instamment d'interrompre les frappes sur cette zone et de déployer des moyens israéliens pour rechercher Austin Tice et les autres prisonniers. Le temps presse.»

Le bureau du Premier ministre n'a pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires, a rapporté le New York Times.

L'armée israélienne a bombardé des dépôts d'armes et des défenses aériennes en Syrie dans le but, selon elle, d'empêcher que des équipements militaires ne tombent entre les mains d'extrémistes.

Austin Tice, qui avant de devenir journaliste était officier du corps des Marines des US, a été enlevé le 13 août 2012, alors qu'il effectuait un reportage en Syrie au moment où le pays sombrait dans la guerre civile. Il avait 31 ans à l'époque. La seule preuve de sa capture est une vidéo de 47 secondes publiée en septembre 2012 qui le montre ligoté et les yeux bandés.

Douze années se sont écoulées depuis et le gouvernement américain demeure convaincu qu'il est vivant et détenu par le gouvernement syrien. Aucun groupe ou organisation n'a publiquement revendiqué la responsabilité de sa détention.

La chute du régime Assad ce mois-ci aux mains des forces rebelles dirigées par le groupe militant Hayat Tahrir al-Cham a relancé les efforts pour localiser M. Tice. Elle intervient alors que des milliers de prisonniers, dont des opposants politiques au régime, des civils et des étrangers, ont été libérés des centres de détention de Damas.

Debra Tice pense que son fils est détenu dans une prison située sous un musée militaire syrien dans la région du mont Qasioun, près de Damas. Elle a décrit un système de tunnels qui relierait l'installation à un palais gouvernemental et aux quartiers voisins.

Citant des sources anonymes, Reuters a rapporté lundi que M. Tice avait réussi à échapper à ses ravisseurs après seulement cinq mois de captivité, mais qu'il avait été repris par les forces loyales à Assad. Les informations crédibles sur le lieu où il se trouve se sont raréfiées au fil des ans, mais les autorités américaines restent prudemment optimistes quant à sa survie.

L'escalade récente des attaques israéliennes contre des cibles en Syrie fait craindre que Tice ait pu être tué lors des frappes aériennes ou piégé dans les souterrains. Les autorités américaines craignent également que les coupures d'électricité dans les prisons de Damas, orchestrées par les forces d'Assad avant son renversement, n'aient privé les cellules souterraines d'air respirable.

Des espoirs ont été brièvement suscités cette semaine par des informations selon lesquelles un Américain aurait été aperçu à Damas. Il s'agissait en fait de Travis Timmerman, originaire du Missouri, qui avait été libéré par les forces rebelles. Il avait été arrêté cette année pour être entré illégalement dans le pays après s'être rendu en Syrie dans le cadre d'une «mission spirituelle».

Le département d'État a déclaré lundi qu'aucun représentant du gouvernement américain ne se trouvait en Syrie pour aider à la recherche de M. Tice, mais que le retrouver restait une «priorité absolue».

Les inquiétudes continuent de croître quant au sort des détenus restés dans le pays, en particulier dans les zones encore touchées par les frappes militaires et l'instabilité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Syrie : l'ONU appelle à des élections « justes et libres » après la période de transition

L'envoyé spécial des Nations unies, Geir Pedersen, s'adresse aux médias à l'extérieur d'un hôtel à Damas, le 18 décembre 2024. (Photo AFP)
L'envoyé spécial des Nations unies, Geir Pedersen, s'adresse aux médias à l'extérieur d'un hôtel à Damas, le 18 décembre 2024. (Photo AFP)
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  • « Je pense qu'il est important de dire qu'il y a beaucoup d'espoir et que nous assistons aujourd'hui aux débuts de la nouvelle Syrie », a affirmé le représentant onusien dans une déclaration aux journalistes.
  • Mohammad al-Bachir, Premier ministre chargé de la transition jusqu'au 1^(er) mars, a promis de « garantir les droits de tous ».

DAMAS : Depuis Damas, l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie, Geir Pedersen, a appelé mercredi à des « élections libres et justes » après la période de transition, insistant sur le besoin d'une « aide humanitaire immédiate » dans ce pays exsangue après des années de guerre.

Le 8 décembre, une coalition de groupes armés menée par les islamistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a pris le pouvoir en Syrie, renversant le président Bachar al-Assad qui dirigeait sans partage le pays depuis plus de 20 ans.

« Je pense qu'il est important de dire qu'il y a beaucoup d'espoir et que nous assistons aujourd'hui aux débuts de la nouvelle Syrie », a affirmé le représentant onusien dans une déclaration aux journalistes.

« Une nouvelle Syrie (...) qui adoptera une nouvelle constitution garantissant un nouveau contrat social à tous les Syriens et qui organisera des élections justes et libres » après la période de transition.

Mohammad al-Bachir, Premier ministre chargé de la transition jusqu'au 1^(er) mars, a promis de « garantir les droits de tous ».

« Il y a de la stabilité à Damas, mais des défis persistent dans d'autres zones », a souligné M. Pedersen.

Il a notamment dit espérer une « solution politique » dans le nord-est de la Syrie concernant les zones autonomes kurdes, qui constituent l'un des « plus grands défis » du nouveau pouvoir en place.

Enfin, l'envoyé spécial de l'ONU a réaffirmé la nécessité d'une « aide humanitaire immédiate », espérant une « reprise économique » du pays sous sanctions internationales.

La Syrie a été le théâtre d'une guerre dévastatrice déclenchée en 2011 par la répression de manifestations prodémocratiques. Le conflit a fait plus d'un demi-million de morts, des millions de déplacés et de réfugié. 


Au Soudan, le système de santé est à l'agonie et les médecins sont pris pour cible

Le 17 août 2024, dans un centre d'isolement rural à Wad Al-Hilu, dans l'État de Kassala, dans l'est du Soudan, un médecin soigne un enfant atteint de choléra. (Photo de l'AFP).
Le 17 août 2024, dans un centre d'isolement rural à Wad Al-Hilu, dans l'État de Kassala, dans l'est du Soudan, un médecin soigne un enfant atteint de choléra. (Photo de l'AFP).
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  • Sous les bombardements incessants, Mohamed Moussa, un médecin soudanais, dit continuer de travailler, comme d'autres, au milieu d'un système de santé en ruines.
  • En octobre, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait recensé 119 attaques contre des établissements de santé, dont des bombardements, des tirs d'artillerie, des fusillades, des pillages et des intrusions.

LE CAIRE : Sous les bombardements incessants, Mohamed Moussa, un médecin soudanais, dit continuer de travailler, comme d'autres, au milieu d'un système de santé en ruines, dans le contexte d'une guerre qui dure depuis plus d'un an et demi, d'une crise humanitaire sans précédent et de la famine.

« Les bombardements nous ont insensibilisés », déclare au téléphone à l'AFP ce généraliste de 30 ans qui travaille à l'hôpital Al-Nao, l'un des derniers établissements en activité à Omdourman, ville jumelle de Khartoum.

« Le personnel de santé n'a pas d'autre choix que de continuer », confie-t-il, même si les coups de feu crépitent au loin, les avions rugissent au-dessus de sa tête et le sol tremble sous ses pieds.

Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé 12 millions de personnes, provoquant ainsi ce que le Comité international de secours (IRC) qualifie de « plus grande crise humanitaire » mondiale.

À l'hôpital Al-Nao, qui a été la cible de bombardements selon Médecins sans frontières (MSF), le personnel soignant dit prendre en charge des blessures par balle à la tête, à la poitrine et à l'abdomen, ainsi que des brûlures graves, des os brisés et des amputations, y compris sur des enfants de quatre mois.

- « En ruines » -

Sur les 87 hôpitaux de l'État de Khartoum, près de la moitié ont subi des dommages visibles entre la mi-avril 2023 et le 26 août 2024, d'après les images satellite fournies par l'université de Yale et l'Association des médecins soudano-américains (SAPA).

En octobre, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait recensé 119 attaques contre des établissements de santé, dont des bombardements, des tirs d'artillerie, des fusillades, des pillages et des intrusions.

« Il y a un mépris total pour la protection des civils », a déclaré à l'AFP Kyle McNally, conseiller aux affaires humanitaires chez MSF, faisant état de « destructions généralisées » mettant « à bas les services de santé ».

Selon le syndicat des médecins soudanais, jusqu'à 90 % des établissements médicaux ont été contraints de fermer dans les zones de conflit, privant de soins des millions de personnes.

Quelque 78 professionnels de santé ont été tués depuis le début de la guerre sur leur lieu de travail ou à leur domicile, affirme le syndicat.

« Les deux camps pensent que le personnel médical coopère avec la faction adverse, ce qui conduit à les prendre pour cible », a déclaré à l'AFP son porte-parole, Sayed Mohamed Abdullah.

- « Aucune distinction » -

Le 11 novembre, MSF a suspendu la plupart de ses activités à l'hôpital Bachaïr, l'un des seuls établissements de santé encore en activité dans le sud de Khartoum, après que des combattants ont pris d'assaut l'hôpital.

« Rien ne justifie de cibler les hôpitaux ou le personnel médical, car les médecins ne font aucune distinction entre les patients », assure M. Abdullah.

Les médecins doivent également faire face à la famine : selon l'ONU, près de 26 millions de personnes sont confrontées à une faim aiguë au Soudan.

Entre mi-août et fin octobre, le personnel de l'hôpital pédiatrique d'Omdourman, qui accueille des enfants souffrant de malnutrition, s'occupait jusqu'à 40 enfants par jour, dont beaucoup étaient dans un état critique, selon le docteur Nora Idris, dont le nom a été modifié pour des raisons de sécurité.

« Chaque jour, trois à quatre d'entre eux meurent, car leur cas était désespéré ou à cause d'une pénurie de médicaments », a-t-elle précisé.

Adnan Hezam, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour le Soudan, a affirmé à l'AFP que « sans une aide immédiate aux structures de santé, nous craignons une détérioration rapide » des services.

Il souligne que le droit international humanitaire protège le personnel médical, les hôpitaux et les ambulances, mais ces principes ont peu de poids au Soudan.

Pour les professionnels de santé, soigner coûte que coûte « semble insupportable certains jours, mais nous ne pouvons pas nous arrêter », assure le docteur Moussa.


Un premier avion décolle de Damas depuis la chute de Bachar al-Assad

Lundi, des employés de l'aéroport peignaient sur des avions de la compagnie privée Cham Wings le drapeau aux trois étoiles de l'indépendance de la Syrie en 1946, symbole du soulèvement populaire de 2011 contre Bachar al-Assad et adopté par le nouveau pouvoir. (AFP)
Lundi, des employés de l'aéroport peignaient sur des avions de la compagnie privée Cham Wings le drapeau aux trois étoiles de l'indépendance de la Syrie en 1946, symbole du soulèvement populaire de 2011 contre Bachar al-Assad et adopté par le nouveau pouvoir. (AFP)
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  • Quarante-trois personnes, dont des journalistes et du personnel administratif, étaient présents à bord de cet Airbus de la compagnie Syrian Air, ont constaté des journalistes de l'AFP
  • Quelques heures avant la chute de la capitale syrienne, Bachar al-Assad avait pris un avion de l'aéroport de Damas pour la base russe de Hmeimim, dans l'ouest syrien. Il s'était ensuite envolé pour la Russie

DAMAS: Un premier avion, depuis la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, a décollé mercredi de l'aéroport de Damas, en direction d'Alep, dans le nord de la Syrie, d'où est partie l'offensive de la coalition qui a pris les rênes du pays.

Quarante-trois personnes, dont des journalistes et du personnel administratif, étaient présents à bord de cet Airbus de la compagnie Syrian Air, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Quelques heures avant la chute de la capitale syrienne, Bachar al-Assad avait pris un avion de l'aéroport de Damas pour la base russe de Hmeimim, dans l'ouest syrien. Il s'était ensuite envolé pour la Russie.

L'armée syrienne et les forces de sécurité de son gouvernement avaient ensuite déserté l'aéroport de Damas, d'où aucun vol n'avait décollé depuis.

Lundi, des employés de l'aéroport peignaient sur des avions de la compagnie privée Cham Wings le drapeau aux trois étoiles de l'indépendance de la Syrie en 1946, symbole du soulèvement populaire de 2011 contre Bachar al-Assad et adopté par le nouveau pouvoir.

Ce drapeau a également remplacé l'ancien dans les halls de l'aéroport.

Les vols internationaux devraient reprendre à partir du 24 décembre après des opérations de maintenance et la mise au point des tours de contrôle, a indiqué à l'AFP un responsable de l'aéroport qui a requis l'anonymat.

La flotte de la compagnie syrienne d'aviation comprend 12 avions, mais seuls deux Airbus 320 sont en état de voler, selon Samer Radi, le responsable de la maintenance.

Il explique cela par le manque de pièces de rechange, dû aux sanctions internationales sur la Syrie.