Avec la chute de Barnier, la France renoue avec le cycle infernal

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Publié le Jeudi 05 décembre 2024

Avec la chute de Barnier, la France renoue avec le cycle infernal

  • Le premier ministre est libéré du poids de son poste, mais lui président de la République prend cette crise politique, ce chaos selon certains, en pleine figure
  • Pourtant Macron qui s’était adressé aux journalistes qui l’accompagnaient à Riyad, semblait serein. L’était-il vraiment, difficile à dire…

PARIS: Au soir du 4 décembre, la France a plongé dans l’inconnu.

Une majorité de 331 députés d’extrême droite, de gauche et d’extrême gauche ont voté la motion de défiance contre le gouvernement présidé par Michel Barnier, provoquant sa chute.

La France est à nouveau sans gouvernement, comme au lendemain des élections législatives anticipées du printemps dernier, où il a fallu attendre 50 jours, avant la nomination de Barnier.

Ce soir, vingt-quatre heures plus tard, le président français Emmanuel Macron s’adresse aux Français dans une allocution solennelle.

Le président qui a accepté dans la matinée la démission de Barnier est sommé d’agir.

Les spéculations vont bon train dans le milieu politique et médiatique sur la marge de manœuvre présidentielle et sur sa capacité à reprendre la main sur la situation.

Le pessimisme règne, et le déchaînement infernal qui s’est emparé du pays depuis la dissolution de parlement et les législatives anticipées a repris son cours.

La France est en panne, pris de court par le vote de défiance contre le gouvernement, à son retour d’une visite d’Etat en Arabie saoudite, le président qui a accepté dans la matinée la démission de Barnier est sommé d’agir.

Le premier ministre est libéré du poids de son poste, mais lui président de la République prend cette crise politique, ce chaos selon certains, en pleine figure.

Pourtant Macron qui s’était adressé aux journalistes qui l’accompagnaient à Riyad, semblait serein. L’était-il vraiment, difficile à dire…

Pour lui, il est impensable que le Rassemblement National (extrême droite) et La France Insoumise (extrême gauche) et ennemis jurés et le Parti socialiste votent une même motion de défiance.

Ce vote a pourtant eu lieu, et son ampleur est dévastatrice, elle dépasse de 43 voix la majorité de 288 voix requise pour faire tomber le gouvernement, avec un motif invoqué :  des désaccords sur les mesures budgétaires.

« Ce serait un vote d’un cynisme insoutenable » a-t-il affirmé, et « une perte complète de repères » se disant sûr que « tout le monde va prendre ses responsabilités ».

Ce vote a pourtant eu lieu, et son ampleur est dévastatrice, elle dépasse de 43 voix la majorité de 288 voix requise pour faire tomber le gouvernement, avec un motif invoqué: des désaccords sur les mesures budgétaires.

Alors force pour lui de constater, selon son entourage qu’un front antirépublicain s’est constitué à l’Assemblée nationale, et de se remettre au travail pour trouver un remplaçant à Barnier dans le plus bref délai.

Des noms de potentiels candidats...

D’ailleurs au fil des heures, plusieurs noms ont commencé à circuler, comme celui de l’ancien premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, celui de son allié de toujours, l’ancien ministre centriste François Bayrou, ou encore celui du ministre de La Défense Sébastien Lecornu ou du ministre de l’Intérieur et figure de proue de la droite républicaine Bruno Retailleau.

Mais le vrai problème, n’est plus de savoir qui prendra la tête du nouveau gouvernement, mais comment remédier à la profonde crise institutionnelle et politique que traverse le pays.

Cette crise est bien là, c’est elle qui avait incité Macron à prendre la décision brutale de convoquer des législatives anticipées, et c’est bien elle qui a donné lieu à un parlement atypique au lendemain de ces élections.

Le président avait justifié sa décision par la volonté de redonner la parole aux français qui ont opté pour une assemblée législative avec trois blocs parlementaires de force presque égale mais tous dépourvu de majorité.

La crise s’est incarnée au sein même de l’hémicycle rendant la France ingouvernable, et à la merci des forces politiques extrêmes, qui ont forgé une alliance contre nature l’espace d’un vote parlementaire, mettant un terme au mandat de Barnier au bout de 91 jours.

Partant de là, tous les scénarios semblent possibles pour l’extrême gauche qui s’est précipitée pour appeler à une élection présidentielle anticipée en 2025, c’est-à-dire un peu plus de deux ans avant la fin du second mandat présidentiel de Macron.

Les socialistes et les écologistes, pourtant alliés à l’extrême gauche dans le cadre du Nouveau front républicain, divergent sur ce point.

Le groupe écologiste à l’assemblée réclame une feuille de route pour gouverner, et propose une entente de non-recours à l’article 49-3, qui permet au gouvernement d’adopter des textes de lois sans recourir au vote des députés.

Le parti Socialiste pour sa part avance une proposition qui va dans le même sens, avec un deal de non-recours au 49-3 en échange de non-censure.

Le Rassemblement National par la voix de sa dirigeante Marine Le Pen, veut jouer le jeu institutionnel en récusant la demande de démission de Macron et en se disant prêt à travailler avec le futur chef du gouvernement à construire un budget acceptable pour tous.

A la tête du bloc parlementaire le plus grand en nombre et en cohésion, elle est bien consciente de la menace qu’elle peut faire peser sur le nouveau chef du gouvernement, quel qu’il soit.

Ce contexte de chaos politique est bien illustré par l’ancien ambassadeur français à Washington Gérard Araud qui indique sur X qu’avec un parlement où les deux grands blocs ne veulent pas tant gouverner, que pousser le président vers la sortie, la France est condamnée à aller d’une crise à une autre.


Un homme ouvre le feu dans un bar d'Ajaccio: sept blessés, dont un par balle

Cette photographie prise le 20 janvier 2023 montre des voitures de police garées devant un palais de justice, avec des lettres "Palais de Justice" sur la façade, le jour de l'ouverture du procès en appel de Garcia-Cruciani pour meurtre, à Ajaccio, sur l'île méditerranéenne française de Corse. (AFP)
Cette photographie prise le 20 janvier 2023 montre des voitures de police garées devant un palais de justice, avec des lettres "Palais de Justice" sur la façade, le jour de l'ouverture du procès en appel de Garcia-Cruciani pour meurtre, à Ajaccio, sur l'île méditerranéenne française de Corse. (AFP)
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  • Sept personnes ont été blessées lundi soir, dont une par balle avec pronostic vital engagé, quand un homme a ouvert le feu dans un bar du centre-ville d'Ajaccio
  • Une enquête pour "tentative d'assassinat" a été ouverte par le parquet d'Ajaccio et confiée à la direction interdépartementale de la police nationale de Corse du Sud

BASTIA, FRANCE: Sept personnes ont été blessées lundi soir, dont une par balle avec pronostic vital engagé, quand un homme a ouvert le feu dans un bar du centre-ville d'Ajaccio, a-t-on appris auprès du parquet qui étudie notamment la piste d'un différend sur fond d'alcoolisation.

Selon les premiers éléments de l'enquête, un homme qui se trouvait à l'intérieur de l'établissement "le Lamparo", un bar de bord de mer, a ouvert le feu vers 23H30 contre un autre individu qui fréquentait le bar, précise Nicolas Septe, le procureur de la République d'Ajacccio, dans un communiqué.

Quatre blessés ont été pris en charge sur place et trois autres se sont présentés d'eux mêmes aux urgences, selon le parquet.

Une enquête pour "tentative d'assassinat" a été ouverte par le parquet d'Ajaccio et confiée à la direction interdépartementale de la police nationale de Corse du Sud, ajoute le procureur.

"A ce stade,  plusieurs pistes d’enquête sont étudiées, dont celle d'un différend ayant eu lieu sur un fond d'alcoolisation excessive", ajoute le procureur annonçant que "de multiples auditions de témoins" sont déjà programmées.


Les ministres du gouvernement Bayrou prennent leurs fonctions

Le Premier ministre français François Bayrou observe une minute de silence dans le cadre d'une journée officielle de deuil pour les victimes du cyclone Chido qui a frappé l'archipel de Mayotte dans l'océan Indien il y a une semaine, à l'hôtel Matignon à Paris le 23 décembre 2024. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou observe une minute de silence dans le cadre d'une journée officielle de deuil pour les victimes du cyclone Chido qui a frappé l'archipel de Mayotte dans l'océan Indien il y a une semaine, à l'hôtel Matignon à Paris le 23 décembre 2024. (AFP)
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  • Les ministres du gouvernement de François Bayrou prennent leurs fonctions mardi, à la veille de Noël, lors de passations de pouvoir qui doivent préciser la feuille de route du Premier ministre
  • Les deux ex-Premiers ministres Elisabeth Borne, nommée à l'Education, et Manuel Valls, aux Outre-mer, seront particulièrement scrutés tout comme un autre revenant, Gérald Darmanin, qui occupera le portefeuille de la Justice

PARIS: Les ministres du gouvernement de François Bayrou prennent leurs fonctions mardi, à la veille de Noël, lors de passations de pouvoir qui doivent préciser la feuille de route du Premier ministre, confiant dans sa capacité à éviter la censure.

"Je suis persuadé que l'action que je définis devant vous et l'équipe gouvernementale feront que nous ne serons pas censurés", a déclaré lundi le chef centriste sur la chaîne BFMTV quelques heures après la présentation de son gouvernement.

Les deux ex-Premiers ministres Elisabeth Borne, nommée à l'Education, et Manuel Valls, aux Outre-mer, seront particulièrement scrutés tout comme un autre revenant, Gérald Darmanin, qui occupera le portefeuille de la Justice.

Du côté de Bercy, le nouveau ministre de l'Economie Eric Lombard a pris ses fonctions dès lundi soir, en remplacement d'Antoine Armand. L'ancien directeur de la Caisse des dépôts et consignations, présenté par François Bayrou comme un homme de gauche, a immédiatement appelé à "traiter notre mal endémique, le déficit".

Ce sera le premier défi de l'équipe Bayrou: faire passer un budget pour 2025 à l'Assemblée nationale, là même où le 4 décembre son prédécesseur Michel Barnier a été renversé par une motion de censure.

Le nouveau Premier ministre estime que la présence de poids lourds dans son équipe doit contribuer à l'en prémunir, faute d'avoir pu ouvrir davantage son gouvernement vers la gauche.

François Bayrou, qui prononcera sa déclaration de politique générale le 14 janvier, a indiqué lundi soir qu'il ne demanderait pas la confiance à l'Assemblée.

"Dans la foulée de cette déclaration de politique générale, il y aura une sorte de vote de confiance parce qu'il y aura probablement une motion de censure", a fait valoir le Premier ministre, qui "respecte le fait que des forces politiques n'ont pas envie d'être assimilées contre leur gré à la politique du gouvernement".

La France insoumise (LFI) a d'ores et déjà annoncé son intention de déposer une motion de censure. Mais le Rassemblement national, groupe le plus nombreux à l'Assemblée, a fait savoir qu'il ne censurerait pas a priori le nouveau gouvernement.

- "Provocation" -

Les oppositions se sont montrées très sévères avec le nouveau gouvernement, accusant notamment le Premier ministre de recycler des personnalités qui avaient auparavant échoué.

Un gouvernement de "droite extrême" en forme de "provocation", a jugé le patron du Parti socialiste Olivier Faure. Une équipe "rempli(e) de gens désavoués dans les urnes et qui ont contribué à couler notre pays", a renchéri la cheffe des députés LFI Mathilde Panot.

Le Rassemblement national, lui, manie l'ironie: "heureusement que le ridicule ne tue pas" car "François Bayrou a réuni la coalition de l'échec", a jugé le président du parti d'extrême droite, Jordan Bardella.

Du côté des Républicains (LR), qui demeurent au gouvernement, Laurent Wauquiez a évoqué un soutien "très exigeant" à François Bayrou qui pourrait être "retiré" en fonction du cap affiché.

L'équipe gouvernementale compte 35 membres, est moins nombreuse que celle de Michel Barnier (42) mais moins resserrée qu'envisagé, et quasiment paritaire avec 18 femmes et 17 hommes. Et marquée par une certaine continuité avec 19 ministres qui sont conservés.

Le nouveau Premier ministre s'est dit "fier" d'un "collectif d'expérience pour réconcilier et renouer la confiance avec tous les Français", dix jours après son arrivée à Matignon et fort d'avoir respecté son objectif de composer un gouvernement avant Noël.

Le premier Conseil des ministres de cette nouvelle équipe est programmé le 3 janvier autour du président Emmanuel Macron.


Notre-Dame accueille ses premières messes de Noël depuis l'incendie de 2019

Des croyants assistent à la célébration de Notre-Dame de Guadalupe à la cathédrale Notre-Dame de Paris, à Paris, le 12 décembre 2024, quatre jours après sa réouverture au public. (AFP)
Des croyants assistent à la célébration de Notre-Dame de Guadalupe à la cathédrale Notre-Dame de Paris, à Paris, le 12 décembre 2024, quatre jours après sa réouverture au public. (AFP)
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  • Pour la première fois depuis l'incendie de 2019, Notre-Dame de Paris célèbre à nouveau Noël mardi et mercredi, avec les traditionnelles messes
  • Pour le premier Noël sous les voûtes nettoyées de ce chef d'œuvre de l'art gothique vieux de plus de 860 ans, plusieurs messes auront lieu mardi

PARIS: Pour la première fois depuis l'incendie de 2019, Notre-Dame de Paris célèbre à nouveau Noël mardi et mercredi, avec les traditionnelles messes de la Nativité qui devraient attirer de nombreux fidèles.

"Nous voici désormais de retour à Notre-Dame, qui vient tout juste d'être rendue au culte et à la visite. Notre cœur est en fête!" a lancé l'archevêque de Paris Laurent Ulrich dans un message de Noël diffusé mardi.

Il a rendu hommage aux "talents déployés sur le chantier de restauration" qui ont permis "que la douleur de l'incendie et les cinq années de séparation soient effacées pour ne laisser que la joie des retrouvailles, la joie d'habiter de nouveau ensemble cette maison commune, la maison de Dieu".

La cathédrale avait été dévastée par les flammes le 15 avril 2019 et, depuis, n'avait plus accueilli ces messes de la Nativité célébrant, pour les chrétiens, la naissance de Jésus.

Pour le premier Noël sous les voûtes nettoyées de ce chef d'œuvre de l'art gothique vieux de plus de 860 ans, plusieurs messes auront lieu mardi à 16H00, 18H00 et 20H00.

Après une veillée musicale à partir de 23H00 avec la maîtrise de Notre-Dame, la traditionnelle messe de Minuit débutera bien à minuit, présidée par Mgr Ulrich.

Mercredi, jour de Noël, l'archevêque de Paris présidera la messe de 11H00, également retransmise par France 2. Deux autres offices sont prévus, à 08H30 et 18H00.

Comment y assister? "Aucune réservation n'est possible pour les messes de Noël" et l'accès à la cathédrale se fera "dans la limite des places disponibles", précise le diocèse de Paris.

Le site internet de Notre-Dame conseille donc d'arriver 30 minutes avant l'heure des célébrations, "en gardant à l'esprit que les files d'attente peuvent être longues, avec un risque de ne pas pouvoir accéder à la cathédrale".

- "Espérance" -

L'accès à la cathédrale reste en effet soumis à une jauge stricte de 2.700 personnes, alors que l'engouement reste fort pour accéder à cet édifice magnifié par Victor Hugo et célébré dans divers films, romans et comédies musicales.

Après cinq ans de travaux colossaux, sur un chantier de près de 700 millions d'euros, Notre-Dame de Paris a rouvert début décembre, avec le 7 de ce mois-ci une cérémonie en présence de plusieurs personnalités dont le président élu américain Donald Trump et le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky, retransmise en mondovision.

Depuis, la billetterie, gratuite, est prise d'assaut, même s'il est toujours possible de se présenter sans réservation et de faire la queue pour essayer d'entrer.

"Ce moment de Noël est un moment pour exprimer la charité et la générosité" mais aussi "l'espérance que Dieu ne nous abandonne pas", a souligné Laurent Ulrich dimanche sur Radio Notre-Dame, à l'issue d'une année 2024 emplie de situations "qui nous préoccupent tous, qui assombrissent l'horizon, qui pour beaucoup ne permettent pas de vivre sereinement".

"On est bien conscient de la difficulté et de la complexité dans laquelle nous vivons", a-t-il ajouté, en soulignant notamment la situation politique "inextricable, difficile", celle "extrêmement dramatique" à Mayotte, sans oublier "la Palestine, le Liban, et bien d'autres pays qui sont dans des chaos, l'Ukraine..."

Pour les catholiques, ce Noël marque aussi le début du Jubilé, l'"Année sainte" 2025 de l'Eglise catholique, qui sera lancé mardi soir par le pape François depuis le Vatican. Ce grand pèlerinage international organisé tous les 25 ans devrait attirer plus de 30 millions de fidèles à Rome.