Barnier démissionnaire, Macron consulte avant de s'adresser aux Français

Michel Barnier, renversé la veille par 331 députés et qui détient désormais le peu enviable record de brièveté à Matignon sous la Ve République, a quitté l'Élysée vers 11H00. (AFP)
Michel Barnier, renversé la veille par 331 députés et qui détient désormais le peu enviable record de brièveté à Matignon sous la Ve République, a quitté l'Élysée vers 11H00. (AFP)
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Publié le Jeudi 05 décembre 2024

Barnier démissionnaire, Macron consulte avant de s'adresser aux Français

  • Au lendemain d'une censure historique, c'est un Emmanuel Macron revenu au coeur de l'attention qui a reçu jeudi matin Michel Barnier
  • Conformément à la Constitution, le Premier ministre est "démissionnaire de fait" en raison de la censure, a fait savoir l'Elysée

PARIS: Au lendemain d'une censure historique, c'est un Emmanuel Macron revenu au coeur de l'attention qui a reçu jeudi matin Michel Barnier, démissionnaire, avant de consulter les présidents des deux chambres du Parlement, et de s'adresser aux Français à 20H00.

Michel Barnier, renversé la veille par 331 députés et qui détient désormais le peu enviable record de brièveté à Matignon sous la Ve République, a quitté l'Élysée vers 11H00, après une heure d'entretien avec Emmanuel Macron. Conformément à la Constitution, le Premier ministre est "démissionnaire de fait" en raison de la censure, a fait savoir l'Elysée.

Quand sera nommé son successeur? La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a exhorté jeudi Emmanuel Macron à le faire "rapidement" pour "ne pas laisser s'installer le flottement".

Elle était reçue par le chef de l'Etat depuis 12H15, tandis que son homologue du Sénat, Gérard Larcher, était attendu à 15H00.

L'entourage d'Emmanuel Macron ne fournit à ce stade aucun calendrier, mais plusieurs de ses familiers ont confié qu'il entendait cette fois agir vite. Dès jeudi soir? "Il n'a pas le choix", s'avance un de ses proches.

Quel que soit son choix, il fera une allocution aux Français à 20H00.

"Flou", "impasse", "cercle vicieux": du nord au sud du pays, l'inquiétude et la lassitude étaient manifestes chez les Français interrogés par l'AFP.

Les marchés restaient en revanche calmes: la Bourse de Paris était en légère hausse et, loin de s'envoler, le taux auquel la France emprunte sur les marchés était même orienté à la baisse. Mais l'agence Moody's prévient que la chute du gouvernement "réduit la probabilité d'une consolidation" des finances publiques.

Il faut donc nommer un Premier ministre "au plus vite" pour Xavier Bertrand (Les Républicains), le patron des socialistes, Olivier Faure, demandant au président de la République de consulter dès aujourd'hui "l'ensemble des chefs de parti".

Avec la chute du gouvernement, la crise politique ouverte avec la dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin a franchi un cap inédit: pour la première fois depuis 1962, un Premier ministre a été renversé après avoir engagé sa responsabilité.

La situation laisse les Français partagés: 53% approuvent la décision des députés, mais 82% sont inquiets de ses conséquences, selon un sondage Toluna Harris Interactive pour RTL. 64% des sondés se disent favorables à la démission d'Emmanuel Macron, un souhait très prononcé chez les sympathisants de La France insoumise et du Rassemblement national.

"Si on veut ramener une solution de stabilité", cela "passe par le départ" d'Emmanuel Macron, a martelé le coordinateur de LFI Manuel Bompard.

Au RN, Marine Le Pen n'a pas formellement réclamé une démission du président, mais elle estime que "la pression" à son endroit "sera évidemment de plus en plus forte" si "on ne prend pas la voie du respect des électeurs".

Elle a aussi assuré mercredi que les députés lepénistes "laisseront travailler" le futur Premier ministre, afin de "co-construire" un budget "acceptable pour tous". Mais les lignes rouges du RN, incluant la réindexation des retraites sur l'inflation, "ne bougeront pas", a prévenu le député Jean-Philippe Tanguy.

- Accord de non censure ? -

 

Le chef de l'Etat doit désormais résoudre la quadrature du cercle, entre reconduite du "socle commun" entre macronistes et LR ou élargissement de ses contours afin de dégager une coalition gouvernementale plus solide pour résister à une future tentative de censure.

Les Républicains ne "feront pas tomber" le prochain gouvernement même s'ils décidaient de ne pas y participer, a assuré le patron de leurs députés Laurent Wauquiez. "On ne sera pas dans le blocage, on ne sera pas dans la stratégie du pire", a-t-il ajouté, conditionnant la participation de LR aux priorités mises sur la table par le nouveau Premier ministre.

Le chef des députés macronistes, Gabriel Attal, qui devait réunir les ténors de Renaissance dans la matinée, propose, lui, un accord de "non censure" avec le PS pour échapper à la tutelle du RN.

L'équation est d'autant plus complexe qu'une nouvelle dissolution et de nouvelles élections législatives ne peuvent pas intervenir avant juillet.

D'ici là, qui pour Matignon ? Le nom du président du MoDem François Bayrou, soutien de la première heure d'Emmanuel Macron, est beaucoup cité. Il déjeunait jeudi avec le président à l'Elysée.

Ceux du ministre des Armées Sébastien Lecornu, de Xavier Bertrand, de l'ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve ou du maire de Troyes François Baroin circulent aussi.

Le très droitier ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, jugé parfois proche des idées du RN, ou le macroniste historique Roland Lescure, associé à la branche sociale-démocrate de Renaissance, font également l'objet de supputations.

La cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot a confirmé que son groupe censurerait tout Premier ministre qui ne serait pas issu du Nouveau Front populaire, y compris Bernard Cazeneuve.

La tâche du futur titulaire s'annonce immense.

Attendu à 6,1% du PIB en 2024, bien plus que les 4,4% prévus à l'automne 2023, le déficit public raterait son objectif de 5% en l'absence de budget, et l'incertitude politique pèserait sur le coût de la dette et la croissance.

bur-pab-sde-sac-fff/hr/dch

 

 

 

© Agence France-Presse


Un homme ouvre le feu dans un bar d'Ajaccio: sept blessés, dont un par balle

Cette photographie prise le 20 janvier 2023 montre des voitures de police garées devant un palais de justice, avec des lettres "Palais de Justice" sur la façade, le jour de l'ouverture du procès en appel de Garcia-Cruciani pour meurtre, à Ajaccio, sur l'île méditerranéenne française de Corse. (AFP)
Cette photographie prise le 20 janvier 2023 montre des voitures de police garées devant un palais de justice, avec des lettres "Palais de Justice" sur la façade, le jour de l'ouverture du procès en appel de Garcia-Cruciani pour meurtre, à Ajaccio, sur l'île méditerranéenne française de Corse. (AFP)
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  • Sept personnes ont été blessées lundi soir, dont une par balle avec pronostic vital engagé, quand un homme a ouvert le feu dans un bar du centre-ville d'Ajaccio
  • Une enquête pour "tentative d'assassinat" a été ouverte par le parquet d'Ajaccio et confiée à la direction interdépartementale de la police nationale de Corse du Sud

BASTIA, FRANCE: Sept personnes ont été blessées lundi soir, dont une par balle avec pronostic vital engagé, quand un homme a ouvert le feu dans un bar du centre-ville d'Ajaccio, a-t-on appris auprès du parquet qui étudie notamment la piste d'un différend sur fond d'alcoolisation.

Selon les premiers éléments de l'enquête, un homme qui se trouvait à l'intérieur de l'établissement "le Lamparo", un bar de bord de mer, a ouvert le feu vers 23H30 contre un autre individu qui fréquentait le bar, précise Nicolas Septe, le procureur de la République d'Ajacccio, dans un communiqué.

Quatre blessés ont été pris en charge sur place et trois autres se sont présentés d'eux mêmes aux urgences, selon le parquet.

Une enquête pour "tentative d'assassinat" a été ouverte par le parquet d'Ajaccio et confiée à la direction interdépartementale de la police nationale de Corse du Sud, ajoute le procureur.

"A ce stade,  plusieurs pistes d’enquête sont étudiées, dont celle d'un différend ayant eu lieu sur un fond d'alcoolisation excessive", ajoute le procureur annonçant que "de multiples auditions de témoins" sont déjà programmées.


Les ministres du gouvernement Bayrou prennent leurs fonctions

Le Premier ministre français François Bayrou observe une minute de silence dans le cadre d'une journée officielle de deuil pour les victimes du cyclone Chido qui a frappé l'archipel de Mayotte dans l'océan Indien il y a une semaine, à l'hôtel Matignon à Paris le 23 décembre 2024. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou observe une minute de silence dans le cadre d'une journée officielle de deuil pour les victimes du cyclone Chido qui a frappé l'archipel de Mayotte dans l'océan Indien il y a une semaine, à l'hôtel Matignon à Paris le 23 décembre 2024. (AFP)
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  • Les ministres du gouvernement de François Bayrou prennent leurs fonctions mardi, à la veille de Noël, lors de passations de pouvoir qui doivent préciser la feuille de route du Premier ministre
  • Les deux ex-Premiers ministres Elisabeth Borne, nommée à l'Education, et Manuel Valls, aux Outre-mer, seront particulièrement scrutés tout comme un autre revenant, Gérald Darmanin, qui occupera le portefeuille de la Justice

PARIS: Les ministres du gouvernement de François Bayrou prennent leurs fonctions mardi, à la veille de Noël, lors de passations de pouvoir qui doivent préciser la feuille de route du Premier ministre, confiant dans sa capacité à éviter la censure.

"Je suis persuadé que l'action que je définis devant vous et l'équipe gouvernementale feront que nous ne serons pas censurés", a déclaré lundi le chef centriste sur la chaîne BFMTV quelques heures après la présentation de son gouvernement.

Les deux ex-Premiers ministres Elisabeth Borne, nommée à l'Education, et Manuel Valls, aux Outre-mer, seront particulièrement scrutés tout comme un autre revenant, Gérald Darmanin, qui occupera le portefeuille de la Justice.

Du côté de Bercy, le nouveau ministre de l'Economie Eric Lombard a pris ses fonctions dès lundi soir, en remplacement d'Antoine Armand. L'ancien directeur de la Caisse des dépôts et consignations, présenté par François Bayrou comme un homme de gauche, a immédiatement appelé à "traiter notre mal endémique, le déficit".

Ce sera le premier défi de l'équipe Bayrou: faire passer un budget pour 2025 à l'Assemblée nationale, là même où le 4 décembre son prédécesseur Michel Barnier a été renversé par une motion de censure.

Le nouveau Premier ministre estime que la présence de poids lourds dans son équipe doit contribuer à l'en prémunir, faute d'avoir pu ouvrir davantage son gouvernement vers la gauche.

François Bayrou, qui prononcera sa déclaration de politique générale le 14 janvier, a indiqué lundi soir qu'il ne demanderait pas la confiance à l'Assemblée.

"Dans la foulée de cette déclaration de politique générale, il y aura une sorte de vote de confiance parce qu'il y aura probablement une motion de censure", a fait valoir le Premier ministre, qui "respecte le fait que des forces politiques n'ont pas envie d'être assimilées contre leur gré à la politique du gouvernement".

La France insoumise (LFI) a d'ores et déjà annoncé son intention de déposer une motion de censure. Mais le Rassemblement national, groupe le plus nombreux à l'Assemblée, a fait savoir qu'il ne censurerait pas a priori le nouveau gouvernement.

- "Provocation" -

Les oppositions se sont montrées très sévères avec le nouveau gouvernement, accusant notamment le Premier ministre de recycler des personnalités qui avaient auparavant échoué.

Un gouvernement de "droite extrême" en forme de "provocation", a jugé le patron du Parti socialiste Olivier Faure. Une équipe "rempli(e) de gens désavoués dans les urnes et qui ont contribué à couler notre pays", a renchéri la cheffe des députés LFI Mathilde Panot.

Le Rassemblement national, lui, manie l'ironie: "heureusement que le ridicule ne tue pas" car "François Bayrou a réuni la coalition de l'échec", a jugé le président du parti d'extrême droite, Jordan Bardella.

Du côté des Républicains (LR), qui demeurent au gouvernement, Laurent Wauquiez a évoqué un soutien "très exigeant" à François Bayrou qui pourrait être "retiré" en fonction du cap affiché.

L'équipe gouvernementale compte 35 membres, est moins nombreuse que celle de Michel Barnier (42) mais moins resserrée qu'envisagé, et quasiment paritaire avec 18 femmes et 17 hommes. Et marquée par une certaine continuité avec 19 ministres qui sont conservés.

Le nouveau Premier ministre s'est dit "fier" d'un "collectif d'expérience pour réconcilier et renouer la confiance avec tous les Français", dix jours après son arrivée à Matignon et fort d'avoir respecté son objectif de composer un gouvernement avant Noël.

Le premier Conseil des ministres de cette nouvelle équipe est programmé le 3 janvier autour du président Emmanuel Macron.


Notre-Dame accueille ses premières messes de Noël depuis l'incendie de 2019

Des croyants assistent à la célébration de Notre-Dame de Guadalupe à la cathédrale Notre-Dame de Paris, à Paris, le 12 décembre 2024, quatre jours après sa réouverture au public. (AFP)
Des croyants assistent à la célébration de Notre-Dame de Guadalupe à la cathédrale Notre-Dame de Paris, à Paris, le 12 décembre 2024, quatre jours après sa réouverture au public. (AFP)
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  • Pour la première fois depuis l'incendie de 2019, Notre-Dame de Paris célèbre à nouveau Noël mardi et mercredi, avec les traditionnelles messes
  • Pour le premier Noël sous les voûtes nettoyées de ce chef d'œuvre de l'art gothique vieux de plus de 860 ans, plusieurs messes auront lieu mardi

PARIS: Pour la première fois depuis l'incendie de 2019, Notre-Dame de Paris célèbre à nouveau Noël mardi et mercredi, avec les traditionnelles messes de la Nativité qui devraient attirer de nombreux fidèles.

"Nous voici désormais de retour à Notre-Dame, qui vient tout juste d'être rendue au culte et à la visite. Notre cœur est en fête!" a lancé l'archevêque de Paris Laurent Ulrich dans un message de Noël diffusé mardi.

Il a rendu hommage aux "talents déployés sur le chantier de restauration" qui ont permis "que la douleur de l'incendie et les cinq années de séparation soient effacées pour ne laisser que la joie des retrouvailles, la joie d'habiter de nouveau ensemble cette maison commune, la maison de Dieu".

La cathédrale avait été dévastée par les flammes le 15 avril 2019 et, depuis, n'avait plus accueilli ces messes de la Nativité célébrant, pour les chrétiens, la naissance de Jésus.

Pour le premier Noël sous les voûtes nettoyées de ce chef d'œuvre de l'art gothique vieux de plus de 860 ans, plusieurs messes auront lieu mardi à 16H00, 18H00 et 20H00.

Après une veillée musicale à partir de 23H00 avec la maîtrise de Notre-Dame, la traditionnelle messe de Minuit débutera bien à minuit, présidée par Mgr Ulrich.

Mercredi, jour de Noël, l'archevêque de Paris présidera la messe de 11H00, également retransmise par France 2. Deux autres offices sont prévus, à 08H30 et 18H00.

Comment y assister? "Aucune réservation n'est possible pour les messes de Noël" et l'accès à la cathédrale se fera "dans la limite des places disponibles", précise le diocèse de Paris.

Le site internet de Notre-Dame conseille donc d'arriver 30 minutes avant l'heure des célébrations, "en gardant à l'esprit que les files d'attente peuvent être longues, avec un risque de ne pas pouvoir accéder à la cathédrale".

- "Espérance" -

L'accès à la cathédrale reste en effet soumis à une jauge stricte de 2.700 personnes, alors que l'engouement reste fort pour accéder à cet édifice magnifié par Victor Hugo et célébré dans divers films, romans et comédies musicales.

Après cinq ans de travaux colossaux, sur un chantier de près de 700 millions d'euros, Notre-Dame de Paris a rouvert début décembre, avec le 7 de ce mois-ci une cérémonie en présence de plusieurs personnalités dont le président élu américain Donald Trump et le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky, retransmise en mondovision.

Depuis, la billetterie, gratuite, est prise d'assaut, même s'il est toujours possible de se présenter sans réservation et de faire la queue pour essayer d'entrer.

"Ce moment de Noël est un moment pour exprimer la charité et la générosité" mais aussi "l'espérance que Dieu ne nous abandonne pas", a souligné Laurent Ulrich dimanche sur Radio Notre-Dame, à l'issue d'une année 2024 emplie de situations "qui nous préoccupent tous, qui assombrissent l'horizon, qui pour beaucoup ne permettent pas de vivre sereinement".

"On est bien conscient de la difficulté et de la complexité dans laquelle nous vivons", a-t-il ajouté, en soulignant notamment la situation politique "inextricable, difficile", celle "extrêmement dramatique" à Mayotte, sans oublier "la Palestine, le Liban, et bien d'autres pays qui sont dans des chaos, l'Ukraine..."

Pour les catholiques, ce Noël marque aussi le début du Jubilé, l'"Année sainte" 2025 de l'Eglise catholique, qui sera lancé mardi soir par le pape François depuis le Vatican. Ce grand pèlerinage international organisé tous les 25 ans devrait attirer plus de 30 millions de fidèles à Rome.