Au Maroc et en Algérie, de nouvelles mesures restrictives face à un rebond de la Covid-19

Au premier jour de l’Aïd al-Adha, le Maroc avait franchi la barre des 23 529 cas confirmés, et la ville de Tanger constitue le foyer central de la pandémie dans le Royaume. (Fadel SENNA/AFP)
Au premier jour de l’Aïd al-Adha, le Maroc avait franchi la barre des 23 529 cas confirmés, et la ville de Tanger constitue le foyer central de la pandémie dans le Royaume. (Fadel SENNA/AFP)
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Publié le Lundi 03 août 2020

Au Maroc et en Algérie, de nouvelles mesures restrictives face à un rebond de la Covid-19

  • Une forte multiplication des contaminations pourrait être constatée au Maroc deux semaines après l’Aïd Al-Adha, la fête musulmane du sacrifice
  • En Algérie, les médecins multiplient les appels de détresse sur les réseaux sociaux

PARIS: Des villes bouclées, une circulation restreinte et des appels au respect des mesures de distanciation sociale... L’Algérie et le Maroc ont mis en place des mesures restrictives pour parer à la recrudescence de la pandémie de Covid-19 sur leur territoire.

En Algérie et au Maroc, la courbe des contaminations à la Covid-19 est en effet en hausse, au point que la situation épidémiologique suscite l’inquiétude des autorités. Selon les pouvoirs publics, l’augmentation des cas de contaminations s’explique, entre autres, par le non-respect, total ou partiel selon les régions, des mesures de prévention en vigueur, telles que la distanciation sociale, le port du masque de protection et l’utilisation de désinfectants.

« Je ne comprends pas cette négligence. Ce virus est dangereux et très contagieux, les masques sont largement disponibles sur le marché. Il faudra peut-être verbaliser les récalcitrants », confie à Arab News Amina, une Franco-Marocaine qui a préféré reporter ses vacances pour cause de pandémie.

Au premier jour de l’Aïd al-Adha, le Maroc avait franchi la barre des 23 529 cas confirmés, et la ville de Tanger constitue le foyer central de la pandémie dans le Royaume. L’Algérie, quant à elle, enregistre plus de 29 831 cas, avec une moyenne de 600 contaminations par jour et 1 200 décès depuis le début de l’épidémie.

Relâchement ou manque de vigilance ?

Cité dans un journal marocain, Mustapha Nadji, directeur du laboratoire de virologie à l’Université Hassan II de Casablanca, est plus alarmiste car il craint une deuxième vague de Covid-19, dans le cas où les citoyens ne porteraient pas de masques et ne respecteraient pas les règles de distanciation. « Pendant l‘Aïd al-Adha, il faut proscrire accolades et embrassades », recommandait-il à ses concitoyens.

Selon ce professionnel de la santé, un risque de forte multiplication des contaminations pourrait être constaté deux semaines après la fête religieuse du sacrifice. Au cours d’une conférence de presse, Khalid Aït Taleb, ministre marocain de la Santé, a exhorté les citoyens à limiter leurs déplacements lors de cette fête afin de bloquer la propagation de la pandémie.

« La réussite de la troisième phase du plan de déconfinement est tributaire de l’adhésion de tous les intervenants », explique de son côté le Premier ministre, Saad El Othmani, lors d’une déclaration publique.

« Le relâchement de la vigilance avec pour conséquence, un éventuel reconfinement total, aurait des répercussions encore plus graves sur l’activité économique, et sur le marché de l’emploi. Le monde est un village global qui se retrouve bouleversé par cette pandémie. Nous devons être plus pragmatiques et rigoureux dans l’application des consignes sanitaires », estime Hakim, pharmacien à Alger.

Dans les colonnes d’un journal marocain, Driss El Habchi, responsable du service chimie et toxicologie à l’Institut Pasteur de Casablanca, va plus loin. Il redoute une situation de pic épidémique plus critique. « Le Maroc pourrait atteindre des niveaux que d’autres pays européens ont déjà connus si les citoyens ne respectent pas vigoureusement les mesures de prévention recommandées », prévient-il.

Charif Chefchaouni Al Mountasir, professeur de chirurgie à la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, se montre tout aussi alarmiste. Il explique qu’avec une hausse des contaminations de 1 000 à 1 500 cas par jour et des hospitalisations durant plus de deux semaines « le pays aurait besoin de 15 000 lits ».

Les professionnels de la santé craignent en effet de ne pas disposer des moyens, matériels et humains, de prise en charge des patients en cas d’explosion des cas de Covid-19, notamment en matière de soins intensifs comme l’oxygénation et la réanimation.

On constate une situation similaire dans le pays voisin. En Algérie, les médecins multiplient les appels de détresse sur les réseaux sociaux et s’alarment d’une situation catastrophique dans plusieurs hôpitaux. Les professionnels de la santé craignent une deuxième vague au cours de cet été. « Je suis persuadé qu’il y aura une deuxième vague, surtout avec l’Aïd qui risque d’être la cause d’une reprise des cas de Covid-19 deux semaines après, comme on l’a constaté pour l’Aïd el-Fitr, a ainsi souligné le professeur Salah Lellou, chef de service de pneumologie de l’établissement hospitalier spécialisé de la ville d’Oran. La tradition du sacrifice étant maintenue, les gens sont réunis autour du mouton et on verra probablement une augmentation des réunions familiales. »

Le Maroc isole ses grandes villes, l’Algérie restreint la circulation routière

Malgré la flambée des cas, la majorité des personnes ne respectent plus les mesures sanitaires et certains ne croient même plus à l’existence du virus. Dès le 25 juillet, le gouvernement a sonné l’alerte, et un communiqué, signé par les ministères de la Santé et de l’Intérieur a souligné qu’à « la suite du relâchement de certains face au respect des mesures sanitaires, les autorités publiques rappellent que le port du masque est obligatoire pour tous lors des déplacements en dehors du domicile ». Le communiqué précisait également que le non-respect de cette directive entraînerait l’application de l’article 4 du décret de loi N° 2.20.292 qui prévoit une peine d’emprisonnement de un à trois mois et une amende pouvant aller jusqu’à 1 300 dirhams (115 euros).

 Un jour plus tard, et en quelques heures, de nouvelles mesures urgentes ont été mises en application, interdisant les déplacements à destination et en provenance de huit grandes villes du pays -Tanger, Tétouan, Fès, Meknès, Casablanca, Berrechid, Settat et Marrakech –, sauf circonstances exceptionnelles. Les déplacements sont en effet uniquement autorisés pour des raisons médicales urgentes et encore pour les travailleurs des secteurs public et privé munis d’un ordre de mission de leurs employeurs. Dans certains villes, des mesures spéciales ont été instaurées: Saïd Zniber, wali de la région Fès-Meknès et gouverneur de la préfecture de Fès, a ordonné la fermeture, le 27 juillet, dès 20 heures, des commerces, des cafés et des restaurants de la ville.

Cette mesure a provoqué une grande panique sur les routes marocaines qui ont enregistré de nombreux embouteillages sur le réseau routier et autoroutier, causant des accidents en série. L’Office national des aéroports (Onda) a souligné pour sa part que « les vols domestiques sont maintenus, à condition que les voyageurs soient munis des autorisations nécessaires ». Résultat: les départs précipités et les annulations de séjours se sont multipliés ces derniers jours. Fouzi Zemrani, vice-président de la Confédération nationale du tourisme, considère que ces dernières mesures « sont catastrophiques pour le secteur ».

En Algérie, le gouvernement, qui tenait auparavant un discours rassurant, a adopté de nouvelles mesures restrictives dès le 9 juillet dernier. En plus du reconfinement partiel dans près de 25 communes du pays, les services de gendarmerie ont indiqué que la circulation routière était interdite en direction des 29 wilayas les plus affectées par le virus, sauf pour les citoyens détenteurs d’une autorisation de circulation exceptionnelle. Cette mesure ne s’applique pas au transport de marchandises et de produits de base afin de permettre un approvisionnement normal des commerces et des points de vente.

Michael Ryan, directeur des situations d’urgence sanitaire à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), s’est dit préoccupé par l’accélération des contaminations en Afrique. De son côté, Mary Stephens, experte du bureau régional de l’OMS en Afrique, interrogée par l’Agence France-Presse (AFP), prévient que le pic de la pandémie est encore à venir. Les deux pays se dirigent-ils vers l’application de mesures de confinement encore plus strictes ? Affaire à suivre…


Israël construit un couloir militaire divisant le nord de la bande de Gaza : BBC

Des Palestiniens marchent à côté de bâtiments endommagés après le retrait des forces israéliennes d'une partie de Nuseirat, dans le centre de Gaza, le 29 novembre. (Reuters)
Des Palestiniens marchent à côté de bâtiments endommagés après le retrait des forces israéliennes d'une partie de Nuseirat, dans le centre de Gaza, le 29 novembre. (Reuters)
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  • Des photos satellites et des séquences vidéo montrent des bâtiments démolis et des positions de troupes établies
  • Un expert : "Je pense qu'ils vont installer des colons juifs dans le nord, probablement dans les 18 prochains mois"

LONDRES : Israël construit des infrastructures militaires séparant le nord de la bande de Gaza du reste de l'enclave palestinienne, a rapporté la BBC.

L'équipe Verify de la chaîne a déclaré avoir vu des images satellite montrant que des bâtiments ont été démolis le long d'une ligne allant de la frontière israélienne avec Gaza jusqu'à la Méditerranée par une série d'explosions contrôlées.

BBC Verify a ajouté que les images montrent des véhicules militaires israéliens et des soldats postés le long de la ligne, qui s'étend sur près de 9 km à travers l'enclave, coupant la ville de Gaza des villes de Jabalia, Beit Hanoun et Beit Lahia.

Des images ont également été diffusées en ligne montrant des soldats israéliens en train de détruire des bâtiments dans la zone depuis octobre, et du personnel conduisant des véhicules Humvee dans la zone.

Des images ont également été diffusées par des combattants du Hamas qui se trouvent toujours dans la zone et qui affrontent les forces terrestres et les chars israéliens autour de la nouvelle ligne de démarcation.

H. A. Hellyer, expert du Moyen-Orient au Royal United Services Institute, a déclaré à la BBC que ces images suggèrent qu'Israël empêchera des milliers de Palestiniens de rentrer chez eux dans le nord de la bande de Gaza.

Cette nouvelle cloison n'est pas la première à être construite à Gaza depuis le début de la guerre en octobre 2023.

Le corridor de Netzarim, au sud, sépare la ville de Gaza en deux zones, tandis que le corridor de Philadelphie sépare le sud de l'enclave de sa frontière avec l'Égypte.

"Ils s'engagent sur le long terme", a déclaré M. Hellyer. "Je m'attends absolument à ce que la partition nord se développe exactement comme le corridor de Netzarim.

Il a ajouté : "Je pense qu'ils vont installer des colons juifs dans le nord, probablement au cours des 18 prochains mois. Ils ne les appelleront pas "colonies".

"Au début, ils les appelleront des avant-postes ou autres, mais c'est ce qu'ils seront et ils se développeront à partir de là.

Cette évolution a fait craindre qu'Israël ne mette en œuvre un plan conçu par l'ancien général Giora Elland pour forcer les civils à quitter le nord de Gaza en limitant les approvisionnements et en informant ceux qui restent qu'ils seront traités comme des combattants ennemis, dans le but de faire pression sur le Hamas pour qu'il libère les otages israéliens.

Selon la BBC, environ 90 % de la bande de Gaza a fait l'objet d'ordres d'évacuation à différents moments depuis le début du conflit, et des millions de personnes ont été déplacées à plusieurs reprises.

Les Nations unies estiment, avec l'aide des organisations humanitaires travaillant à Gaza, qu'environ 65 000 personnes pourraient encore être piégées au nord de la nouvelle ligne de démarcation, où elles risquent de mourir de faim.

Un porte-parole de l'ONU a déclaré mardi que "pratiquement aucune aide" n'entrait dans la zone et que les habitants étaient "confrontés à de graves pénuries de fournitures et de services, ainsi qu'à une forte surpopulation et à des conditions d'hygiène déplorables".

Le ministre des finances, Bezalel Smotrich, a déclaré qu'Israël devrait occuper Gaza et "encourager" les Palestiniens à partir.


Syrie: les forces jihadistes et rebelles entrent dans la ville d'Alep

Des avions russes et syriens ont mené vendredi des raids intensifs sur la ville d'Idleb et sa région, dernier bastion jihadiste et rebelle dans le nord-ouest de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Des avions russes et syriens ont mené vendredi des raids intensifs sur la ville d'Idleb et sa région, dernier bastion jihadiste et rebelle dans le nord-ouest de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Des avions russes et syriens ont mené vendredi des raids intensifs sur la ville d'Idleb et sa région
  • "L'aviation russe et syrienne a mené 23 raids sur la région d'Idleb", a indiqué l'OSDH

BEYROUTH: Des avions russes et syriens ont mené vendredi des raids intensifs sur la ville d'Idleb et sa région, dernier bastion jihadiste et rebelle dans le nord-ouest de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"L'aviation russe et syrienne a mené 23 raids sur la région d'Idleb", a indiqué l'OSDH. Ces raids interviennent alors que les jihadistes et leurs alliés, qui contrôlent Idleb, ont lancé une vaste offensive contre les zones tenues par le régime syrien, parvenant aux portes d'Alep, la grande ville du nord.

Les forces jihadistes et rebelles qui ont lancé une vaste offensive dans le nord de la Syrie sont ensuite parvenues à entrer vendredi dans la ville d'Alep, ont indiqué une ONG et des témoins.

"Ils sont entrés dans les quartiers ouest et sud-ouest", a affirmé à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahman. Deux témoins ont confirmé à l'AFP avoir vu des hommes armés et fait état de panique dans la grande ville du nord de la Syrie.

 


Tirs sur un bus israélien en Cisjordanie, au moins 8 blessés, selon les secours israéliens

Des soldats israéliens montent la garde alors que des agriculteurs palestiniens quittent leurs terres après avoir été attaqués par des colons israéliens dans le village de Salem, à l'est de Naplouse, en Cisjordanie occupée, le 28 novembre 2024. Photo d'illustration. (AFP).
Des soldats israéliens montent la garde alors que des agriculteurs palestiniens quittent leurs terres après avoir été attaqués par des colons israéliens dans le village de Salem, à l'est de Naplouse, en Cisjordanie occupée, le 28 novembre 2024. Photo d'illustration. (AFP).
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  • L'attaque s'est produite à un carrefour proche de la ville, a précisé l'armée israélienne dans un communiqué, ajoutant qu'un "terroriste avait été neutralisé sur place"
  • Quatre personnes ont été blessées par balles, dont trois grièvement, et quatre autres légèrement touchées par des éclats de verre

JERUSALEM: Au moins huit personnes ont été blessées vendredi à la suite de tirs sur un bus israélien circulant près de la colonie d'Ariel dans le nord de la Cisjordanie occupée, a indiqué la Magen David Adom (MDA), l'équivalent israélien de la Croix-Rouge.

L'attaque s'est produite à un carrefour proche de la ville, a précisé l'armée israélienne dans un communiqué, ajoutant qu'un "terroriste avait été neutralisé sur place".

Quatre personnes ont été blessées par balles, dont trois grièvement, et quatre autres légèrement touchées par des éclats de verre, selon la MDA.

Trois blessés étaient allongés près du bus, conscients, quand les secouristes sont arrivés sur les lieux, a indiqué un porte-parole des services d'urgence, selon qui les blessés les plus graves ont été acheminés vers un hôpital.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, déclenchée par les attaques du mouvement islamiste sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

Au moins 24 Israéliens, civils ou membres des forces de sécurité, ont péri depuis dans des attaques menées par des activistes palestiniens ou lors d'opérations militaires israéliennes en Cisjordanie, selon des responsables israéliens.

Au moins 747 Palestiniens y ont été tués pendant la même période par des tirs de soldats ou colons israéliens, selon le ministère palestinien de la Santé.