Au Salon du chocolat, les artisans redoutent de nouvelles taxes

En cinq ans, les coûts de l'énergie, du sucre et, plus récemment, du cacao ont fortement progressé. (AFP)
En cinq ans, les coûts de l'énergie, du sucre et, plus récemment, du cacao ont fortement progressé. (AFP)
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Publié le Vendredi 01 novembre 2024

Au Salon du chocolat, les artisans redoutent de nouvelles taxes

  • Mi-octobre, l'Institut Montaigne recommandait dans un rapport d'harmoniser à 20% la TVA sur divers produits sucrés pour financer la lutte contre la précarité alimentaire
  • Le chocolat noir, taxé aujourd'hui à 5,5%, était dans le viseur

PARIS: "Ce serait un gros coup de masse": au Salon du chocolat, debout derrière son stand où sont alignées des petites ganaches carrées, Maxime Henry confie être "inquiet" face à la menace d'un durcissement fiscal pour les chocolatiers.

"Si demain, les taxes doivent augmenter, on n'aura pas d'autre choix que d'augmenter nos prix. (...) Mais ce serait dur, parce que ça fait cinq ans qu'on se bagarre pour maintenir nos tarifs", dit à l'AFP le chocolatier qui a repris l'entreprise familiale Maison Henry en 2019.

En cinq ans, les coûts de l'énergie, du sucre et, plus récemment, du cacao ont fortement progressé.

D'autres artisans évoquent une possible réduction de leurs marges, ou des portions.

La semaine dernière, des députés ont ajouté en commission un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 prévoyant une taxe sur les produits alimentaires transformés liée à leur teneur en sucre. Son sort d'ici le vote final sur le PLFSS est incertain.

Mi-octobre, l'Institut Montaigne recommandait dans un rapport d'harmoniser à 20% la TVA sur divers produits sucrés pour financer la lutte contre la précarité alimentaire.

Le chocolat noir, taxé aujourd'hui à 5,5%, était dans le viseur.

Si ces projets de taxation venaient à se concrétiser, Sylvain Garcette, cogérant de la petite entreprise de quatre salariés basée dans le Tarn Ô Gourmandises d'Alice, présent sur le salon pour la deuxième année de suite, préfèrerait "peut-être baisser de 100 à 90 grammes le poids de [sa] tablette", persuadé qu'un coût trop élevé serait pour ses clients "un frein à l'achat".

Bas de gamme 

Les acheteurs de la maison Pralus, qui possède 19 boutiques en France et réalise 25 millions d'euros de chiffre d'affaires, sont "des amateurs de chocolats, prêts à mettre un certain prix", analyse Hugo Pralus, responsable production de la chocolaterie familiale, "mais il y a une limite."

L'augmentation par la maison Pralus du prix de la tablette de chocolat noir 75% de un euro, la première en 10 ans, poussée par l'inflation du sucre, n'a pas ébranlé les volumes de ventes cette année. Mais une taxe aurait de nouveau "un impact direct sur le prix du produit final", déplore Hugo Pralus, qui n'écarte pas la possibilité de réduire son taux de marge — actuellement "autour de 15%" pour une tablette de chocolat classique.

Les artisans chocolatiers représentent 5% des ventes du marché français du chocolat et emploient 11.000 personnes, selon leur confédération. Parmi eux, 87% sont des entreprises de moins de 20 salariés.

Daniel Mercier, président de l'association des chocolatiers engagés, a dénoncé une taxe qu'il estime contre-productive et qui "risque d'emmener les consommateurs vers des produits plus bas de gamme". Alors même que les artisans ont fait des efforts ces dernières années pour "réduire les teneurs en sucres et en gras" de leurs produits, a contrario des industriels.

"Si le sucre doit être diminué, c'est peut-être pour des produits dans lesquels on ne devrait pas le trouver. Dans les conserves de légumes, les plats préparés, comme des lasagnes. [Le chocolat] n'est pas forcément consommés quotidiennement", a renchéri le président des chocolatiers et confiseurs, Thierry Lalet.

 


FII8: les facteurs qui remodèlent le paysage de l'investissement, selon le ministre saoudien de l'Économie

Faisal Al-Ibrahim, ministre saoudien de l'économie et de la planification, s'exprimant lors de FII8. (Capture d'écran)
Faisal Al-Ibrahim, ministre saoudien de l'économie et de la planification, s'exprimant lors de FII8. (Capture d'écran)
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  • Le ministre affirme que de simples investissements ne suffisent pas à matérialiser la croissance future
  • M. Al-Ibrahim a également souligné la vitalité des partenariats public-privé pour répondre aux demandes d'investissement à venir

RIYAD: La transition énergétique en cours, l'essor de l'intelligence artificielle et les tensions géopolitiques redessinent le paysage mondial de l'investissement, selon un ministre de premier plan.

S'exprimant lors de la Future Investment Initiative à Riyad le 31 octobre, le ministre saoudien de l'Économie et de la Planification, Faisal al-Ibrahim, a déclaré que le monde avait besoin d'investissements axés sur l'efficacité pour stimuler la productivité et la croissance future.

«Les mégatendances de la transition énergétique, de l'intelligence artificielle et de la fragmentation géoéconomique remodèlent fondamentalement le paysage de l'investissement. Nous pouvons et devons assumer notre responsabilité commune d'investir dans l'avenir et de saisir les opportunités qui découlent de ces changements de paradigme», a déclaré M. Al-Ibrahim.

Il a ajouté: «Le monde d'aujourd'hui exige des investissements axés sur l'efficacité qui peuvent stimuler la productivité et aider le monde à corriger la trajectoire de faible croissance et d'endettement élevé dans laquelle l'économie mondiale est actuellement plongée.»

Selon le ministre saoudien, de simples investissements ne suffisent pas à matérialiser la croissance future, mais une bonne canalisation des fonds permet d'obtenir de meilleurs résultats.

M. Al-Ibrahim a également souligné la vitalité des partenariats public-privé pour répondre aux demandes d'investissement à venir.

«Les secteurs public et privé doivent évoluer en parallèle et ensemble pour mieux répondre aux exigences de notre époque. L'investissement seul n'est pas le moteur de la croissance. Il est le point de départ de la prospérité et le catalyseur du progrès. Mais ce qui compte, c'est de savoir comment et où nous orientons nos investissements», a déclaré le ministre.

Lors de son discours, M. Al-Ibrahim a également souligné les réalisations de l'Arabie saoudite depuis le lancement de l'initiative Vision 2030 et a ajouté que le secteur non pétrolier du Royaume contribue actuellement de manière significative au développement économique.

«Depuis le lancement de la Vision 2030, notre économie hors pétrole a connu une croissance de 20%. Dans le même temps, nous avons assisté à une augmentation de 70% des investissements privés dans nos secteurs non pétroliers. Pour la première fois dans l'histoire, les activités non pétrolières représentent désormais 53% de notre produit intérieur brut réel», a-t-il déclaré.

Selon le ministre, le Royaume a ouvert la porte aux investissements qui intègrent la technologie et l'innovation, ce qui a permis à la nation d'émerger comme une puissance d'investissement dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.

M. Al-Ibrahim a ajouté que l'Arabie saoudite avait mis en œuvre plusieurs réformes réglementaires qui ont fait du Royaume une destination d'investissement conviviale pour les entités internationales.

«Ce qui distingue l'Arabie saoudite, ce n'est pas seulement le fait qu'elle soit la plus grande économie du Moyen-Orient. Le monde se tourne vers l'Arabie saoudite pour trouver des solutions globales parce que nous sommes depuis longtemps un partenaire fiable et de confiance. Nous avons créé un environnement commercial qui intègre l'innovation, apporte une plus grande clarté réglementaire et offre des solutions pratiques», a déclaré le ministre.

Il a ajouté: «Les investisseurs déploient leurs capitaux en Arabie saoudite avec la certitude qu'ils obtiendront des résultats et des rendements. Rien qu'au cours du premier semestre 2024, 184 entreprises mondiales ont transféré leur siège social dans le Royaume. Les licences d'investissement ont augmenté de près de 50%.»

S'exprimant lors de la FII8 le 29 octobre, le ministre saoudien de l'Investissement, Khalid al-Falih, a déclaré que 540 entreprises internationales ont établi leur siège régional à Riyad, ce qui signifie que l'objectif de 500 fixé pour 2030 a déjà été dépassé.

Parmi les entreprises de premier plan qui ont ouvert leur siège régional dans le Royaume figurent Northern Trust, Bechtel et PepsiCo, ainsi que IHG Hotels and Resorts, PwC et Deloitte.

Dans le cadre du programme des sièges régionaux, l'Arabie saoudite a introduit de nouvelles incitations fiscales pour les multinationales qui installent leur siège régional dans le Royaume. Ces incitations comprennent une exonération de 30 ans de l'impôt sur le revenu des sociétés et de la retenue à la source liée aux activités du siège, ainsi que des réductions et des services de soutien.

Lors d'une autre table ronde, Mohammed el-Kuwaiz, président de l'Autorité du marché des capitaux d'Arabie saoudite, a déclaré que le Royaume connaissait une croissance simultanée du marché public et du marché privé, qui comprend les sociétés de capital-risque.

M. El-Kuwaiz a ajouté que l'Arabie saoudite cherche à attirer 3 000 milliards de dollars (1 dollar = 0,92 euro) d'investissements au cours des prochaines années pour atteindre les objectifs de la Vision 2030.

«J'imagine que la plus grande vague de croissance en Arabie saoudite viendra probablement de la réserve d'investissements et des besoins de financement. Si l'on considère le montant des investissements nécessaires en Arabie saoudite d'ici à la mise en place de la Vision 2030, les estimations s'élèvent à environ 3 000 milliards de dollars. Et cela nécessite beaucoup de capitaux, à la fois publics et privés», a déclaré M. El-Kuwaiz.

Le chef de la CMA a également souligné que les marchés de capitaux saoudiens devenaient de plus en plus attractifs pour les investisseurs internationaux.

«Dans notre cas, la grande histoire des marchés de capitaux est à la fois l'augmentation de leur taille et leur ouverture à l'investissement international. L'investissement international est passé de pratiquement rien – il y a cinq ou six ans – à un peu plus de 400 milliards de riyals saoudiens (106,50 milliards de dollars) aujourd'hui», a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Hors série consacré à l’Arabie saoudite: la revue du Medef vante une relation ancienne et multiforme avec la France

Soucieux de renforcer les liens économiques et commerciaux qui lient la France à l’Arabie, le Medef, qui regroupe les représentants des grandes entreprises françaises, met l’accent à travers ce hors série sur la qualité des relations bilatérales bâties depuis plusieurs décennies, «qui témoignent de la volonté d’entretenir ce lien et stimulent les échanges». (Photo MEDEF/Inspir)
Soucieux de renforcer les liens économiques et commerciaux qui lient la France à l’Arabie, le Medef, qui regroupe les représentants des grandes entreprises françaises, met l’accent à travers ce hors série sur la qualité des relations bilatérales bâties depuis plusieurs décennies, «qui témoignent de la volonté d’entretenir ce lien et stimulent les échanges». (Photo MEDEF/Inspir)
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  • Les relations entre les deux pays, concrétisées dès 1839 avec l’ouverture du premier consulat de France à Djeddah, se sont renforcées au fil des années
  • Elles ont gagné en intensité dès 2017, date de la première rencontre entre le président Emmanuel Macron et le prince héritier Mohammed ben Salmane à Riyad

PARIS: Dans un hors série consacré à l’Arabie saoudite, la revue Inspir, organe du Mouvement des entreprises de France, le Medef, aborde, dans une série d’entretiens avec des personnalités de haut niveau, les différents aspects des relations franco-saoudiennes et leurs potentiels de développement.

Soucieux de renforcer les liens économiques et commerciaux qui lient la France à l’Arabie, le Medef, qui regroupe les représentants des grandes entreprises françaises, met l’accent à travers ce hors série sur la qualité des relations bilatérales bâties depuis plusieurs décennies, «qui témoignent de la volonté d’entretenir ce lien et stimulent les échanges».

Ces relations anciennes, concrétisées dès 1839 avec l’ouverture du premier consulat de France à Djeddah, se sont renforcées au fil des années, affirme la revue, à travers les contacts entre les dirigeants des deux pays et l’échange des visites bilatérales.

En avril 2018, le prince héritier effectue une visite à Paris, puis le président Macron se rend à Djeddah en décembre 2021, pour une visite clôturée par un communiqué commun soulignant «l’importance de renforcer l’action commune et de porter les relations bilatérales ainsi que le partenariat stratégique vers de nouveaux horizons prometteurs».

Elles ont gagné en intensité dès 2017, date de la première rencontre entre le président Emmanuel Macron et le prince héritier Mohammed ben Salmane à Riyad, et se sont approfondies par la suite en se nourrissant de la volonté des deux dirigeants.

En avril 2018, le prince héritier effectue une visite à Paris, puis le président Macron se rend à Djeddah en décembre 2021, pour une visite clôturée par un communiqué commun soulignant «l’importance de renforcer l’action commune et de porter les relations bilatérales ainsi que le partenariat stratégique vers de nouveaux horizons prometteurs».

Les deux dirigeants sont convenus de la nécessité d’exploiter les opportunités découlant de la Vision 2030 du Royaume et du plan économique France 2030 dans les différents secteurs d’intérêt commun.

D’une visite à l’autre – dont la dernière remonte au mois de juin 2023 – ils ont réussi à tisser ce que la revue décrit comme «un partenariat stratégique fidèle à notre relation historique et réinventé à l’aune des défis qui sont les nôtres».

La revue signale que cette dernière visite a constitué entre autres, l’occasion pour la France de soutenir la candidature de l’Arabie saoudite pour l’organisation de l’Exposition universelle de 2030.

Pour sa part, le président du comité des métropoles du Medef, Charles Znaty souligne dans un éditorial publié par la revue, que les échanges commerciaux entre les deux pays sont en pleine croissance et qu’ils ont atteint en 2023 environ 9,5 milliards d’euros soit une augmentation de 18 pour cent par rapport à 2016, date du lancement de la Vision 2030.

Il indique également que la France «accompagne le rayonnement culturel et touristique saoudien», en particulier le développement de la région AlUla, joyau archéologique exceptionnel.

Parmi la vingtaine de personnes interviewées par la revue, le président de l’Agence française pour le développement d’AlUla, Jean-Yves Le Drian, ancien ministre des Affaires étrangères, détaille les missions de l’agence qu’il préside et exprime sa grande satisfaction à l’égard du choix de la France de soutenir ce vaste projet.

Il ajoute qu’à travers ce projet, l’Arabie saoudite «renoue avec sa grande histoire et rappelle au monde la contribution très ancienne du Royaume au récit universel».

Les relations franco-saoudiennes incluent également une coopération militaire non négligeable, mise en évidence par le président d’Arquus, société spécialisée dans la construction de véhicules militaires terrestres.

L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France et à l’Unesco, Fahd Alruwaily, souligne que «sous l’impulsion du prince héritier, le Royaume connaît une phase de développement économique et social sans précédent», ce qui «crée les conditions appropriées pour davantage de partenariat et de coopérations gagnant-gagnant».

Ainsi, poursuit-il, les deux pays amis «ont développé des liens de coopération étroits, pour renforcer la défense de la sécurité, de la paix et du droit international», aux niveaux régional et international.

Les relations franco-saoudiennes incluent également une coopération militaire non négligeable, mise en évidence par le président d’Arquus, société spécialisée dans la construction de véhicules militaires terrestres. Emmanuel Levacher indique que l’Arabie saoudite, où sa société est implantée depuis de longues années, est «un pays clé».

Levacher considère que le Royaume «dispose d’un bassin d’emploi dynamique avec une jeunesse particulièrement qualifiée, apte à développer un écosystème de défense robuste et durable».

Il estime que proposer «les bons produits et la bonne approche client» sont «la garantie d’un vrai partenariat sincère sur le long terme».

Sans oublier la dimension humaine, la revue donne la parole à la députée de la 10e circonscription des Français établis hors de France, Amélia Lakrafi, qui estime que les Français résidant en Arabie, au nombre de sept mille personnes, constituent la plus grande communauté européenne.

Cela s’explique par plusieurs raisons. D’une part, indique-t-elle, il y a «la volonté réformatrice du Royaume incarnée par la Vision 2030» mais par ailleurs «il y a une curiosité mutuelle entre la France et l’Arabie saoudite et donc la volonté de tisser des liens».

Le sénateur représentant les Français établis hors de France, et président du groupe d’amitié France-pays du Golfe Olivier Cadic, vante pour sa part les mérites et la dimension du marché saoudien, et affirme qu’«aux États-Unis, il faut penser grand», mais qu’en Arabie «il faut penser énorme».

«Disposant des capitaux financiers, matériels et humains, mais aussi d’une véritable vision pour son économie et sa population, l’Arabie saoudite n’a pas fini de nous surprendre», affirme-t-il.

Les autres entretiens publiés par la revue traitent de nombreux sujets d’intérêt commun tels que l’environnement et les énergies renouvelables, les transports, l’aéronautique ainsi que l’amélioration de la qualité de vie des Saoudiens.  


Eurazeo souhaite conquérir le marché saoudien: stratégies, partenariats et soutien aux start-up franco-saoudiennes

hristophe Bavière, président et directeur général d’Eurazeo (Photo Fournie)
hristophe Bavière, président et directeur général d’Eurazeo (Photo Fournie)
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  • Christophe Bavière, président et directeur général d’Eurazeo et qui a déclaré : « Nous sommes un fonds d'investissement qui investit principalement en Europe, et nous sommes présents en Arabie depuis déjà dix ans.
  • « Nous établissons pour nos clients des stratégies d’investissement, que l'on appelle également dans certains cas du private equity. Il s'agit donc de formes d'investissement relativement nouvelles.

Riyad : Des dirigeants mondiaux et des experts du secteur sont réunis dans la capitale saoudienne à l'occasion de la huitième édition de la Future Investment Initiative (FII), qui se tient depuis le 29 octobre sur le thème « Horizons infinis : investir aujourd'hui, façonner demain ».

Cette 8ᵉ édition de la FII a suscité des discussions sur la manière dont l'investissement peut servir de catalyseur pour un avenir prospère et durable.

Considérée comme l'une des conférences phares du secteur financier, cette rencontre annuelle a attiré des experts, des leaders et des décideurs dans les domaines de l'intelligence artificielle, de la durabilité, de l'énergie, de la géoéconomie et de l'espace.

En marge de cette conférence, Arab News a effectué une interview avec Christophe Bavière, président et directeur général d’Eurazeo et qui a déclaré : « Nous sommes un fonds d'investissement qui investit principalement en Europe, et nous sommes présents en Arabie depuis déjà dix ans.

Nous finançons des entreprises de taille moyenne ou intermédiaire, surtout très innovantes, mais qui ne connaissent pas forcément l'Arabie saoudite. Notre mission consiste à aider ces entreprises à mieux se faire connaître à l'international, à se développer davantage et à nouer des partenariats dans la région. »

Eurazeo est un groupe d'investissement mondial qui gère 35,4 milliards d'euros d'actifs diversifiés, dont 25 milliards d'euros pour le compte de clients institutionnels et privés au travers de ses stratégies de capital-investissement, de dette privée, d'immobilier et d'infrastructures.

« Nous participons pour la huitième fois à ce salon, et nous sommes notamment présents à l'invitation du PIF, principal sponsor de l'événement. C'est aussi un partenaire très important pour nous.

Nous avons également des partenariats avec des fonds souverains d'Europe, notamment la Caisse des dépôts et Bpifrance, ainsi qu'avec le Fonds européen d'investissement. Nous collaborons aussi avec des fonds souverains publics à Singapour, aux États-Unis et en Chine.

Notre présence dans la région nous a également permis de développer des contacts avec de plus en plus d'acteurs locaux, notamment des fonds souverains. Mais nous avons aussi de plus en plus de capitaux privés, des familles, des groupes industriels avec qui nous entretenons des relations. » a-t-il ajouté

« Nous établissons pour nos clients des stratégies d’investissement, que l'on appelle également dans certains cas du private equity. Il s'agit donc de formes d'investissement relativement nouvelles. La difficulté souvent, c'est d'expliquer à nos investisseurs qu'il faut investir non seulement en Europe, mais aussi en Arabie saoudite, en Afrique et en Asie.

Lorsque nous nous projetons à l’international, nous nous projetons dans les secteurs que nous connaissons bien, notamment les secteurs financier, médical, de la transition énergétique, de la transition digitale et des innovations technologiques.

Nous intervenons donc dans les secteurs où notre expertise est déjà ancienne et reconnue en Europe, et ce sont les secteurs où l'Arabie Saoudite regorge de potentialités importantes. » a expliqué Mr. Bavière a expliqué le président d’Eurazeo.    

Christophe Bavière a conclu : « L’Arabie saoudite, c'est d'abord un marché local très prometteur, avec une population jeune, éduquée et digitale par nature. Cette zone a la capacité de servir de plaque tournante pour l'ensemble de la région, de relier l’Asie et l'Afrique. Actuellement, il faut vraiment raisonner en termes de hub. 

Nous devons souvent faire face au fait que les investisseurs sont encore un peu timorés dans leurs investissements. La plupart des gens maintiennent la plus grosse partie de leur épargne dans des zones du monde déjà très balisées comme les États-Unis et le Royaume-Uni. Le principal défi consiste à apprendre aux gens qu'il faut ouvrir les zones géographiques sur lesquelles ils peuvent investir. »