PARIS « Ce travail est très précaire », a déclaré Laurent Marcangeli, conscient de l'épée de Damoclès au-dessus du nouveau gouvernement, lors de la passation de pouvoir avec Guillaume Kasbarian, qui le quitte « sans regrets », jeudi.
« C'est avec une profonde humilité que je prends officiellement mes fonctions aujourd'hui. D'abord parce que ce travail est très précaire et peut-être ne l'a jamais été autant », a déclaré M. Marcangeli à l'hôtel Rothelin-Charolais à l'occasion de cette cérémonie de passation de pouvoir.
« Si je devais aujourd'hui faire ressortir un mot qui figure dans l'intitulé de ce ministère et qui va guider l'action que je mènerai, ce serait : simplifions, simplifions, simplifions », a insisté Laurent Marcangeli, reprenant l'un des mantras de son prédécesseur.
L'ancien chef du groupe Horizons au Palais Bourbon fait son entrée au gouvernement trois semaines après une crise dans la fonction publique et des manifestations, le 5 décembre, où des centaines de milliers de personnes ont défilé contre des mesures d'économies portées par Guillaume Kasbarian.
Ce dernier a profité de cette cérémonie pour défendre son bilan, notamment les mesures d'économies, assurant n'avoir « aucun regret ».
Parmi ces propositions, on compte la réduction de l'indemnisation des agents de 10 % pendant les congés maladie, la confirmation du gel du point d'indice, la suspension d'une prime en faveur du pouvoir d'achat, ainsi que le passage du délai de carence de 1 à 3 jours pour les agents en cas d'arrêt maladie. Ces décisions « n'ont pas fait plaisir à tout le monde ». Mais elles représentent 2 milliards d'euros, et d'après les sondages, elles sont populaires », a-t-il défendu.
Ces mesures, dont on ne sait pas si elles resteront à l'ordre du jour, avaient suscité la colère des syndicats, qui les avaient dénoncées comme une méthode « brutale ».
« Si je me suis engagé en politique, ce n'est pas (...) pour déléguer la gestion d'un ministère aux syndicats, mais exclusivement pour être utile aux Français en menant des transformations radicales qu'ils attendent depuis longtemps », a répondu le député d'Eure-et-Loir qui va retrouver son siège à l'Assemblée nationale.
Mylène Jacquot, interrogée sur France Info, a exhorté le nouveau ministre à « rencontrer rapidement » les organisations syndicales pour « échanger franchement et loyalement » afin de « passer cette étape calamiteuse des trois derniers mois, et reprendre vraiment le chemin du dialogue social, de la co-construction ».
« Quelle est la priorité ? Donner les moyens aux agent(e)s publics d'exercer les missions de services publics, enfin les revaloriser, améliorer les conditions de travail… les voilà les priorités ! », a réagi Solidaires fonction publique sur X, en réponse à la priorité affichée par Laurent Marcangeli de « simplifier ».