Budget 2025: la gauche veut «retirer des amendements » pour «aller jusqu'au vote»

Le Nouveau Front populaire veut retirer des amendements au texte du budget 2025 pour essayer "d'aller jusqu'au vote", a déclaré jeudi sur BFMTV le président insoumis de la commission des Finances Éric Coquerel. (AFP)
Le Nouveau Front populaire veut retirer des amendements au texte du budget 2025 pour essayer "d'aller jusqu'au vote", a déclaré jeudi sur BFMTV le président insoumis de la commission des Finances Éric Coquerel. (AFP)
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Publié le Jeudi 24 octobre 2024

Budget 2025: la gauche veut «retirer des amendements » pour «aller jusqu'au vote»

  • Alors que la coalition Barnier est en difficulté au Palais Bourbon, le gouvernement a ouvert la voie à l'utilisation d'un 49.3 mercredi en Conseil des ministres
  • La coalition gouvernementale fait aussi l'objet de nombreuses critiques des oppositions depuis lundi en raison de sa relativement faible présence dans l'hémicycle

PARIS: Le Nouveau Front populaire veut retirer des amendements au texte du budget 2025 pour essayer "d'aller jusqu'au vote", a déclaré jeudi sur BFMTV le président insoumis de la commission des Finances Éric Coquerel.

Il a estimé que "les groupes gouvernementaux", les Républicains et les macronistes, utilisent les amendements comme des "ralentisseurs" du débat parlementaire, relevant qu'ils en ont déposé "près de la moitié".

"Manifestement tout est fait par le gouvernement et les groupes gouvernementaux pour essayer de faire traîner les débats et essayer de passer à la fin sans vote au Sénat, c’est leur seule façon de s'en sortir", a expliqué M. Coquerel à l'AFP.

Le gouvernement pourrait soit utiliser l'article 49.3, qui permet de faire adopter un texte sans vote, au risque d'une motion de censure, soit utiliser l'article 47 de la Constitution, selon lequel si l'Assemblée nationale n'arrive pas à se prononcer en première lecture sur un projet de loi de finances au bout de 40 jours (le 21 novembre), alors le gouvernement saisit le Sénat.

La fin de l'examen du texte est théoriquement prévu vendredi, avec un vote solennel mardi, mais l'Assemblée nationale doit décider jeudi après-midi si elle tient séance ce week-end.

"Retrait massif"

Le groupe macroniste Ensemble pour la République (EPR) a annoncé à la mi-journée que le député David Amiel ferait "un point au nom du groupe" en début d'après-midi "concernant un retrait massif d'amendements".

Alors que la coalition Barnier est en difficulté au Palais Bourbon, le gouvernement a ouvert la voie à l'utilisation d'un 49.3 mercredi en Conseil des ministres.

Mais la décision n'est pas prise d'en faire usage, assure une source gouvernementale. "Pour l'instant, le Premier ministre (Michel Barnier) souhaite en appeler à la responsabilité des députés, il respecte le travail du Parlement", assure cette source.

La coalition gouvernementale fait aussi l'objet de nombreuses critiques des oppositions depuis lundi en raison de sa relativement faible présence dans l'hémicycle.

"Les députés du socle majoritaire sont moins de 30. C'est-à-dire qu'aujourd'hui ils dénaturent, ils sabotent le débat budgétaire en ne venant pas assister, en ne venant pas contribuer à ces séances de débats budgétaires. Je tenais à le dénoncer. Ce comportement est inadmissible", a lancé dans l'hémicycle le député RN Sébastien Chenu en fin de matinée jeudi.

Si la copie gouvernementale est trop remaniée, cela pourrait justifier pour le gouvernement de faire usage de l'article 49.3 de la Constitution, avait argué le député Jean-Philippe Tanguy mercredi soir. En multipliant les taxes, "la gauche tombe dans le piège de M. Barnier et de la Macronie dont les députés, anormalement absents de l’Assemblée, veulent saboter le budget pour justifier un 49.3 !", a-t-il tweeté.

Le camp gouvernemental pourrait aussi voter contre le texte, comme il l'a fait en commission des Finances, critiquant une "boucherie fiscale". En ce cas, il appartiendrait au Sénat de reprendre le copie du gouvernement, avant une éventuelle commission mixte paritaire.


Conférence de Paris pour le Liban: des aides d’un montant d’un milliard, mais la guerre continue

Il faut « démontrer que le pire n’est pas écrit et permettre au libanais de retrouver le contrôle de leur destin » a plaidé le président français Emmanuel Macron dans son discours prononcé à l’ouverture de la conférence. (AFP)
Il faut « démontrer que le pire n’est pas écrit et permettre au libanais de retrouver le contrôle de leur destin » a plaidé le président français Emmanuel Macron dans son discours prononcé à l’ouverture de la conférence. (AFP)
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  • Encore une fois, la communauté internationale, la France en tête, se penche au chevet du Liban, pour secourir sa population et préserver autant que faire se peut, ce qui reste de sa souveraineté et de ses institutions
  • Il faut « démontrer que le pire n’est pas écrit et permettre au libanais de retrouver le contrôle de leur destin » a plaidé le président français Emmanuel Macron

PARIS: Impossible de chasser l’impression pénible de déjà vu, en suivant le déroulement de la conférence de soutien à la population et à la souveraineté du Liban, tenue à Paris en présence de représentants de soixante dix pays et organisations internationales.

Encore une fois, comme en 1982, ou en 2006, pour ne retenir que ces deux dates, ce pays est soumis à la vindicte israélienne.

Encore une fois des centaines de milliers de libanais, se retrouvent déplacés et démunis, broyés par une machine de guerre israélienne impitoyable et un état libanais atrophié et incapable de les protéger ou de subvenir à leurs besoins.

Encore une fois, la communauté internationale, la France en tête, se penche au chevet du Liban, pour secourir sa population et préserver autant que faire se peut, ce qui reste de sa souveraineté et de ses institutions.

Il faut « démontrer que le pire n’est pas écrit et permettre au libanais de retrouver le contrôle de leur destin » a plaidé le président français Emmanuel Macron dans son discours prononcé à l’ouverture de la conférence.

Il a martelé la nécessité d’un cessez-le-feu, du renforcement de l’armée libanaise pour lui permettre de jouer son rôle auprès de la FINUL, (force de paix internationale) sur la frontière sud du Liban.

Le président Macron n’a pas une grande emprise sur le cours des choses, et au moment où il prononçait son discours, le ministre israélien de la défense. 

Il appelé le Hezbollah, parti libanais proche de l’Iran à « cesser ses frappes indiscriminées » contre Israël, et il a fustigé la violence israélienne en soulignant qu’il n’est pas « sûr qu’on défende une civilisation en semant soit même la barbarie ».

La sincérité du propos a du mal à cacher le fait que le président Macron n’a pas une grande emprise sur le cours des choses, et au moment où il prononçait son discours, le ministre israélien de la défense Yoav Galant appelait les Libanais à se préparer à une guerre longue et douloureuse, et des obus étaient tirés à partir du Liban sur le Nord d’Israël.

Le problème de cette conférence, assure le chercheur en relations internationales David Rigoulet-Roze, en répondant à Arab News en français, réside dans le fait que « la France veut manifester, son attachement au Liban, mais elle n’est plus en mesure de peser sur le cours des événements”. 

« Il y a une dévaluation stratégique de l'influence de la France qui l’empêche aujourd’hui de peser comme elle le souhaite », ajoute-t-il, et que ce type de conférence, vient d'une certaine manière, à contretemps, sachant que ce n'est pas le mobile qui est en question, c'est plutôt le timing ».

Pour rappel, poursuit Rigoulet-Roze, la troisième conférence de Paris organisée par l’ancien président Jacques Chirac, en janvier 2007, « succédait à un cessez le feu instauré suite à la guerre de de l'été 2006, pour reconstruire, apporter un soutien planifier et le coordonner ».

Ceci n’est pas le cas aujourd’hui, en l’absence d’une volonté internationale de peser sur Israël pour lui faire accepter le feu, et peser sur l’Iran pour régler ce que Rigoulet-Roze appelle « la problématique du Hezbollah », même « si ce parti est un élément du Liban, et non pas un corps étranger ». 

De son côté, le Premier ministre libanais en charge des affaires courantes Najib Mikati a demandé à la communauté internationale, de « soutenir le Liban pour mettre fin aux agressions en cours et mettre en œuvre un cessez le feu immédiat ».

Il a souligné l’importance de la mise en application de « la résolution 1701 du conseil de sécurité, qui reste la pierre angulaire de la stabilité et de la sécurité dans le sud Liban ».

Le chef-d’état major adjoint libanais, Youssef Haddad, a pris la parole pour indiquer qu’il est possible d’arrêter le carnage en cours au Liban, par plusieurs moyens, dont essentiellement « le soutien aux forces armées libanaises », alors que ce soutien figure parmi les volets de la conférence.

On peut bien sûr atténuer la douleur, en injectant une aide humanitaire, d’ailleurs la conférence a bien débouché sur des promesses d’aides d’un montant de 800 millions d’euros pour subvenir aux besoins de la population et de 200 millions d’euros.

Mais là aussi le propos ne masque pas la réalité d’un pays dans une situation de vulnérabilité inédite, guerre après guerre et crise après crise, les difficultés se sont multipliées, les divisions entre libanais se sont approfondies et les institutions ont vu leur légitimité s’éroder.

Les Libanais ont prouvé leur incapacité à resserrer leur cohésion nationale et à se prémunir des influences étrangères en consolidant et en modernisant leurs institutions.

Il n’est donc pas étonnant que le Liban, malgré le capital sympathie qu’il a à travers le monde, soit aujourd’hui perçu par beaucoup comme un navire à la dérive, où le spectre d’un potentiel retour à la guerre civile est dans la tête de tous.

On peut bien sûr atténuer la douleur, en injectant une aide humanitaire, d’ailleurs la conférence a bien débouché sur des promesses d’aides d’un montant de 800 millions d’Euros pour subvenir aux besoins de la population et de 200 millions d’Euros pour renforcer les forces armées libanaises, selon les propos du ministre français des affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

Cependant on reste loin d’un arrêt des hostilités et de la mise en application de la résolution 1701, au sujet de laquelle les lectures sont différentes au sein de la communauté internationale.

Ce qui fait dire à Rigoulet-Roze qu’en l’absence d’un cessez le feu, l'armée libanaise, « qui est censée être l'expression militaire de la souveraineté, n'est pas en situation de s'imposer sur le terrain et de garantir la stabilité du pays ».

C'est le drame du Liban, poursuit-il, ce n'est pas la première fois, ça fait des décennies que ça dure, et « c’est tout le problème de ce décalage entre les ambitions légitimes de soutien au Liban de la part de la France, et les limites de ses capacités en termes d’actions ».

 


Conférence sur le Liban: plus de 800 millions de dollars d'aide humanitaire, 200 millions pour l'armée

Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot en compagnie de son homologue allemande, Annalena Baerbock. (AFP)
Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot en compagnie de son homologue allemande, Annalena Baerbock. (AFP)
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  • La conférence internationale sur le Liban à Paris a permis de récolter plus de 800 millions de dollars d'aide humanitaire et 200 millions d'aide pour l'armée
  • "Nous avons répondu à l'appel lancé par les Nations unies en annonçant des contributions substantielles, 800 millions de dollars auxquels s'ajoutent d'importantes contributions en nature"

PARIS: La conférence internationale sur le Liban à Paris a permis de récolter plus de 800 millions de dollars d'aide humanitaire et 200 millions d'aide pour l'armée, a annoncé jeudi le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot.

"Nous avons répondu à l'appel lancé par les Nations unies en annonçant des contributions substantielles, 800 millions de dollars auxquels s'ajoutent d'importantes contributions en nature", a-t-il déclaré, soulignant que la communauté internationale avait été "à la hauteur de l'enjeu".

 


Conférence sur le Liban: Macron appelle à arrêter la guerre «au plus vite»

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  • "La guerre doit cesser au plus vite. Il faut un cessez-le-feu au Liban"
  • La communauté internationale doit "se tenir ensemble et soutenir les efforts pour mettre fin aux agressions en cours et mettre en oeuvre un cessez-le-feu immédiat", a renchéri le Premier ministre libanais Najib Mikati

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a appelé jeudi à engager un cessez-le-feu "au plus vite" au Liban et à aider les Libanais à "retrouver le contrôle de leur destin" lors d'une conférence internationale de soutien à ce pays à Paris.

"La guerre doit cesser au plus vite. Il faut un cessez-le-feu au Liban", a-t-il martelé en ouvrant la conférence, dans l'optique de "démontrer que le pire n'est pas écrit et permettre aux Libanais de retrouver le contrôle de leur destin".

La communauté internationale doit "se tenir ensemble et soutenir les efforts pour mettre fin aux agressions en cours et mettre en oeuvre un cessez-le-feu immédiat", a renchéri le Premier ministre libanais Najib Mikati.

L'objectif de la conférence est de mobiliser la communauté internationale et réunir quelque 500 millions d'euros pour venir en aide aux personnes déplacées par le conflit entre Israël et le Hezbollah.

La France va elle-même débloquer 100 millions d'euros et "contribuer à l'équipement de l'armée libanaise" dans la perspective de son redéploiement dans le sud du pays une fois un cessez-le-feu acquis, a annoncé Emmanuel Macron.

"Nous exigeons que le Hezbollah (mouvement chiite libanais pro-iranien) cesse ses provocations (...) et frappes indiscriminées" contre Israël, a asséné le président français.

"Israël sait d’expérience que ses succès militaires ne sont pas forcément une victoire au Liban", a-t-il également pointé en référence à l'élimination de la direction du Hezbollah dans des frappes aériennes massives et à l'opération terrestre de l'armée israélienne. "On parle beaucoup de guerre de civilisation (..) Je ne suis pas sûr qu'on défende une civilisation en semant soi-même la barbarie", a-t-il encore lâché.

De son côté, Berlin a annoncé débloquer 96 millions d'euros pour le Liban.