PARIS : L'écologiste Jérémie Iordanoff a été élu mardi vice-président de l'Assemblée, en battant la candidate LR Virginie Duby-Muller, qui a pâti des divisions du « socle commun » réunissant LR et les macronistes en soutien du gouvernement.
M. Iordanoff a obtenu 175 voix au troisième tour et Mme Duby-Muller 161, dans un scrutin à suspense pour remplacer Annie Genevard (LR) partie au gouvernement. Au premier et au deuxième tour, les voix du « socle commun » se sont partagées entre la candidate de la droite et un candidat MoDem, Christophe Blanchet. Ce dernier s'est finalement retiré, mais cela n'a pas suffi à faire élire la députée de Haute-Savoie.
Au deuxième tour, Mme Duby-Muller avait obtenu 125 voix, et Christophe Blanchet 46. La députée pouvait donc espérer une dizaine de voix supplémentaires. M. Iordanoff, qui avait obtenu 149 voix au deuxième tour du scrutin, a bénéficié de la mobilisation de son camp et peut-être de l'apport de quelques voix du « socle commun ».
« C'est la défaite » du socle commun. « On voit qu'ils ne sont plus majoritaires dans cet hémicycle, leur division leur a coûté une vice-présidence », a commenté M. Iordanoff devant la presse, remerciant les députés du NFP de leur vote.
Le chef de file des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a félicité M. Iordanoff sur X. « Équipe bidon, stratégie bidon, Macron et Barnier sont des encombrants inutiles », a-t-il taclé.
« Cette victoire est d'abord celle de l'union du Nouveau Front populaire. Ce bloc de soutien à Michel Barnier n'a pas de cohérence sur le plan programmatique et pas de solidarité dans les moments importants », a salué la présidente du groupe écologiste Cyrielle Chatelain.
Devant la presse, le président du groupe MoDem Marc Fesneau a affirmé ne pas être « satisfait du tout » de ce résultat et assuré avoir « demandé à (ses) députés de faire en sorte que ce ne soit pas le NFP qui ait le siège ». « J’ai fait le boulot que je croyais nécessaire », a-t-il insisté, en regrettant les « accrocs dans le contrat » passé en juillet entre LR et les groupes macronistes.
« Il y a forcément des MoDem qui n’ont pas voté pour les LR. « Quand il y a des alliances contre nature, ça ne peut pas marcher (...) M. Attal est devenu le ventriloque de M. Wauquiez », président du groupe LR, a affirmé à l'AFP le député Richard Ramos.
Du côté du groupe Ensemble pour la République (ex-Renaissance), on a regretté une candidature MoDem qui « depuis le début » ne servait « à rien ». « Ce n'est pas parce que Laurent Wauquiez n'a pas respecté ses engagements qu'on doit faire pareil (...) Force est de constater que le MoDem ne nous aide pas sur ce coup-là », a-t-on réagi.
La mésentente entre LR et le camp présidentiel s'était notamment traduite le 9 octobre par l'élection à la présidence de la commission des Affaires économiques de l'Insoumise Aurélie Trouvé.