Les codes journalistiques manipulés par la désinformation relative à l'élection américaine

Un partisan brandit une pancarte 47 alors que l'ancien président des États-Unis et candidat républicain à la présidence Donald Trump s'exprime lors d'une réunion publique au Convention Center de Lancaster, en Pennsylvanie, le 20 octobre 2024. (Photo de Charly TRIBALLEAU / AFP)
Un partisan brandit une pancarte 47 alors que l'ancien président des États-Unis et candidat républicain à la présidence Donald Trump s'exprime lors d'une réunion publique au Convention Center de Lancaster, en Pennsylvanie, le 20 octobre 2024. (Photo de Charly TRIBALLEAU / AFP)
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Publié le Lundi 21 octobre 2024

Les codes journalistiques manipulés par la désinformation relative à l'élection américaine

  • À quelques semaines d'une élection présidentielle américaine extrêmement serrée, les réseaux sociaux regorgent de fausses informations, présentées de manière trompeuse sous des codes journalistiques.
  • Cette tendance met à la fois à mal la modération des réseaux sociaux, qui ont assoupli pour la plupart leurs garde-fous en la matière, et la confiance des citoyens dans les médias traditionnels, soulignent les experts en désinformation.

WASHINGTON : À quelques semaines d'une élection présidentielle américaine extrêmement serrée, les réseaux sociaux regorgent de fausses informations, présentées de manière trompeuse sous des codes journalistiques.

« Alerte info : la chaîne de télévision Univision a accidentellement diffusé la preuve que Kamala Harris a utilisé un prompteur lors d'une séance de questions-réponses avec des électeurs », a publié le 10 octobre sur X l'influenceur conservateur Benny Johnson.

Une affirmation démentie par la chaîne, qui a assuré qu'un prompteur avait été brièvement utilisé par les présentateurs, mais pas par la candidate. Pour autant, la publication, qui reprend les codes de la presse, a rapidement gagné en visibilité et a été vue par plus de 14,9 millions d'internautes.

De même, d'autres comptes ont récemment relayé l'information selon laquelle les autorités du Texas autorisaient les personnes ne possédant pas la nationalité américaine à voter, ce qui est faux.

Les auteurs de fausses informations « utilisent couramment des termes comme +alerte info+ dans une tentative évidente de donner une légitimité » à leurs propos, pointe Sam Howard de NewsGuard, organisme de lutte contre la désinformation.

L'emploi abusif de cette terminologie, généralement utilisée par les médias pour relayer des informations importantes, « a joué un rôle évident dans la manière dont des faux récits politiques américains se sont répandus en 2024 », analyse M. Howard auprès de l'AFP.

L'organisation News Literacy Project, qui fournit des ressources pour combattre la désinformation, dit ainsi avoir comptabilisé 72 exemples de publications présentant de fausses informations sur l'élection et reprenant l'étiquette « alerte info » ou encore « exclusif », un autre terme communément utilisé par la presse.

- Confiance dans les médias -

Des « charlatans », dont beaucoup prétendent faire du journalisme citoyen, récupèrent le jargon journalistique pour diffuser des spéculations sans fondement ou des informations fabriquées, regrette Dan Evon, du News Literacy Project.

Cette tendance met à la fois à mal la modération des réseaux sociaux, qui ont assoupli pour la plupart leurs garde-fous en la matière, et la confiance des citoyens dans les médias traditionnels, soulignent les experts en désinformation.

Le niveau de confiance dans les institutions médiatiques a d'ailleurs atteint un niveau historiquement bas, selon un sondage Gallup publié en octobre.

Seuls 31 % des Américains déclarent avoir « très » ou « plutôt » confiance dans les médias traditionnels, contre 36 % qui assurent n'avoir « aucune confiance » dans ces sources d'information.

Cette confiance en berne est encore davantage malmenée par d'autres tendances, notamment la prolifération de faux sites d'information largement alimentés par des outils d'intelligence artificielle.

Des chercheurs, dont Newsguard, disent avoir ainsi identifié ces derniers mois des centaines de faux sites relayant de la désinformation sur l'élection présidentielle américaine et imitant ceux, bien réels, de journaux locaux.

Autre tendance inquiétante : des publications attribuent de manière erronée sur les réseaux sociaux de fausses informations à des médias sérieux et crédibles.

En octobre, des personnalités conservatrices ont ainsi partagé sur les réseaux sociaux une capture d'écran suggérant que Kamala Harris pourrait avoir besoin de « voler » l'élection pour sauver la démocratie, alors que le titre de l'article était en fait « The Atlantic Today », un compte fictif.

Face à ce détournement des codes journalistiques, les experts appellent à la prudence. Dan Evon ajoute : « N'oubliez pas de vérifier vos sources » et encourage également les internautes à « laisser le temps aux informations crédibles » de s'afficher sur les réseaux sociaux, car celles-ci mettent plus de temps à être établies.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.